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Rencontre avec Manuel Bienvenu au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Oh Do We » !

Publié le par Steph Musicnation

© Nicolas Frühauf

© Nicolas Frühauf

Quelles casquettes as-tu dans l’artistique ?
Je suis auteur, compositeur et interprète. Je suis aussi producteur, pas comme on l’entend dans le métier mais vraiment au sens premier du mot car depuis que j’ai commencé la musique, j’ai toujours été passionné par l'idée de produire quelque chose avant tout. Je ne suis pas un virtuose mais j’ai appris à jouer de certains instruments ; guitare, piano, basse ; que je considère plutôt comme des outils. Au fil des années, je me suis intéressé à la réalisation, au mixage et à l’enregistrement car je voulais pouvoir produire ma musique de manière complètement indépendante. 
« Oh Do We » s'inscrit-il dans la continuité musicale de ce que tu as fait auparavant ou as-tu pris une nouvelle direction avec ce disque ?
S’il n’ y a pas eu de volonté de rupture avec ce nouvel album, je me suis rendu compte en regardant rétrospectivement ma petite discographie qu'il y avait des choses qui dévient vers d'autres directions d’un album à l’autre et cela a souvent été sous l'influence de rencontres, d'écoutes et découvertes. Même si le résultat est différent d’un disque à l’autre, quand je me mets à composer, j’ai l’impression de tirer la même ligne que celle que je voulais tirer au début mais sans faire de redites ; l’idée étant de ne pas m’ennuyer en trouvant toujours quelque chose qui éveille mon propre intérêt dans un premier temps.  
Peux-tu expliciter le titre de ton nouvel album ?
Je ne voulais pas un titre qui soit lourd de sens et celui-ci m'a plu par son ambiguïté. « Oh Do We » est clairement anglais mais pas forcément en fait car on pourrait penser que c'est aussi un peu aléatoire, que c'est juste finalement six lettres assemblées sous la forme de trois paires de mots. J'adore le français à l'écrit mais le chanter, ce n’est pas du tout mon truc, c’est pour cela que je ne le fais qu’en anglais mais j’avais à cœur de trouver un titre qui n’en dise trop dans cette langue. Par ailleurs, comme ces trois mots ont quelque chose d’un peu bondissant, Doo-wop et musical, ça permettait aussi d’avoir un titre qui ne soit pas fuyant ou trop évanescent. 

© Nicolas Frühauf

© Nicolas Frühauf

Que représente la pochette d’« Oh Do We » ?
C’est un travail graphique fait par Julien Kedryna qui représente le processus. Sur cette pochette, on peut voir un petit transat avec un casque et c'était l'idée d'un point de départ que j’ai soumis à Julien. Cet objet miniature a été photographié au milieu de plein d'autres comme sur une petite planète et le tout a été scanné en 3D. Ensuite, les scories de ce scan 3D ont été retravaillées numériquement. Nicolas Frühauf a également œuvré sur l’ensemble de l’artwork ; il a mis sous la forme d’un ensemble le travail de Julien. 
Quelles thématiques abordes-tu sur ce disque ? 
Ce disque parle un peu de l’Amérique ; ce n’était pas une volonté d'être en écho avec une actualité qui est quand même bien craignos depuis plusieurs années. Chaque texte est né d’une impression forte qui a pu venir de choses différentes tel que le livre « 1493 Comment La Découverte de l'Amérique a Transformé le Monde » ; qui aborde notamment le rapport des Indiens aux abeilles ; et le fait que William Shatner soit allé dans l’espace à 90 ans ; il est revenu en pleurs non pas sous le coup de l’émotion mais parce qu’il avait été terrifié par ce qu’il avait observé à savoir que vue de loin, la Terre n’est qu’un minuscule grain de poussière perdu dans l’espace. 
Comment qualifierais-tu l'univers de ton album ? 
Je le voudrais intriguant et excitant la curiosité mais aussi captivant et agréable.

© Nicolas Frühauf

© Nicolas Frühauf

Peux-tu nous en dire plus sur « Nureta Bara » ?
« Nureta Bara » est un morceau qui a longtemps été instrumental jusqu’à ce que ma fille me dise un jour qu'elle avait écrit un texte en japonais car elle l’étudie et elle s'est beaucoup attachée aux kanjis ; ce sont des idéogrammes ; qui ont une dimension visuelle et sonore et quelque chose de poétique quand on les met ensemble. Je lui ai demandé si je pouvais mettre son texte sur mes arpèges car il y avait beaucoup de notes et le découpage syllabique du japonais s'y prêtait. J'ai essayé et ça a marché. Elle a un peu remanié son texte et c'est devenu un morceau qui a trouvé une cohérence. J’ai proposé à MMM ; chanteuse avec qui j'avais déjà fait des concerts au Japon il y a quelques années et dont j'adore le travail ; de poser sa voix sur ce morceau. 
Tu as récemment organisé une séance d’écoute au Listener sur du matériel bien particulier, était-ce pour que les personnes présentes jouissent des meilleures conditions sonores pour découvrir ton nouvel opus ?
Tout à fait et c’était aussi par nostalgie de l'écoute que l’on peut avoir quand on regarde un film. Cette séance en petit comité a été l’occasion d'inviter des gens à s'assoir et à écouter le test pressing qui sonne toujours mieux que le pressage mais il faut savoir qu’il s’use beaucoup plus vite ; cela a permis d’entendre tous les détails. 
As-tu prévu de pousser le côté immersif de ton album par d'autres biais ? 
Il me semblerait presque idéal d’écouter ma musique dans le noir alors que le visuel ; par exemple ; aurait besoin de lumière selon moi mais j’adorerais développer l’aspect immersif notamment avec des dispositifs itinérants de spatialisation sonore. 

© Hélène Le Bail

© Hélène Le Bail

En préparant cette interview, j'ai également écouté « Glo » qui a confirmé ; à mon sens ; l'aspect très élégant présent dans ta musique...d’où vient-il selon toi et cet aspect est-il recherché ? 
Au départ, la musique un peu bordélique et le bruit me séduisaient beaucoup, j’avais à cœur de travailler la matière sonore avec tous les défauts, les fragilités... Je ne recherchais pas particulièrement une élégance mais petit à petit, je me suis éloigné de cette approche car je m'en suis lassé tout simplement. Je me suis dit que si ça devenait un vocabulaire, ça n’avait pas d'intérêt car je n’avais pas envie d'établir une sorte de style. Au fil du temps, j'ai rencontré des musiciens qui maîtrisaient leurs instruments avec énormément de finesse et je me suis rendu compte qu’il y avait une richesse harmonique et une richesse rythmique derrière cette finesse et que cela ouvrait un monde plus large. C’est plus en fuyant le point de départ que j’évoquais que mon attention s’est plus portée sur des détails. 
Quels sont tes prochains projets ? 
Le clip de « Dark Polychrome » sortira dans les prochaines semaines et du live est prévu le 1er juin à La Chapelle du Foyer des Marins à Rouen et le 05 juillet aux Voûtes à Paris.

Rencontre avec Manuel Bienvenu au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Oh Do We » !
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