Rencontre avec Thibault du groupe Spreaders au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur leur premier album !
Comment expliquerais-tu que vous soyez aussi nombreux au sein de Spreaders ? Être sept dans un groupe à notre époque, c'est devenu très rare...
Effectivement, c'est devenu très rare et notamment en région parisienne car les scènes sont assez petites et du coup, on n'a pas forcément la place de jouer. A vrai dire, Spreaders est né de la fusion de deux groupes. Le premier a vu le jour en pays bigouden ; au fin fond de la Bretagne ; et à l’époque, on s'appelait Les Têtards. Avec ce groupe-là, on avait des dates de prévues un été mais notre bassiste nous a lâché à deux mois des concerts et il a fallu trouver des remplaçants en urgence. A ce moment-là, j'étais étudiant à la fac à Paris, j'avais un petit groupe avec un guitariste et un bassiste ; on ne faisait pas de scène mais on jouait tous les jeudis ; et je leur ai proposé de nous rejoindre. Grâce à eux, on a pu monter le spectacle pour la tournée qui était prévue. Spreaders est né à cette époque-là avec déjà sept musiciens et ensuite, il y a eu des changements de tous les côtés. Deux chanteuses ont notamment rejoint la formation car les gars autour de moi préféraient se concentrer sur leurs instruments plutôt que de faire des chœurs.
Qui fait quoi au sein du groupe ? Les rôles sont-ils évolutifs au fil du temps ?
Les rôles évoluent peu. Pour ma part, je suis chanteur et sur certains morceaux, je m'accompagne au clavier ; ça peut être soit un piano, soit un orgue avec un son de B3 ; ou à la guitare rythmique. Il faut savoir qu’il y a trois guitaristes dans le groupe et que chacun joue sur des registres différents. Il y a un guitariste soliste ; Steven ; un guitariste texture ; Clément ; qui prend le rôle de guitariste rythmique quand je ne suis pas à la guitare rythmique, ce qui fait qu'on a au moins deux guitares par morceau. Dans le groupe, il y a également un bassiste ; Paul ; un batteur ; Jean-Guillaume ; et deux chanteuses ; Clara et Pauline. Si c’est moi qui écris les textes, on compose tous ensemble en s’envoyant ce que l’on appelle des « os à ronger ».
Peux-tu expliciter votre nom de scène ?
Ça vient d'une histoire de festival. En 2018, on est allé au NOS Alive à Lisbonne et pour se retrouver dans la foule, on a inventé un geste imaginaire qu’on avait appelé spread the powder of love. Au cours des trois jours du festival, il y a eu un effet de mode car au fur et à mesure, ce mouvement s'est propagé et à la fin, il y avait la moitié des festivaliers qui faisaient ce geste sans raison. On a trouvé ça cool et comme à ce moment-là, on avait besoin d'un nom plus sérieux que Les Têtards, on a changé pour Spreaders.
Votre premier album est sorti un peu plus de trois ans après votre premier single, était-ce le temps nécessaire pour vous trouver réellement ?
En fait, on a été perturbé par le COVID et la fermeture des studios. On n’avait plus vraiment de temps pour se voir et pour répéter d’autant qu’à sept ; forcément ; c'est compliqué géographiquement. Après cela, il a fallu relancer la machine mais j'ai été malade, j'ai eu le COVID, cela m'a atteint les nerfs du larynx et pendant un temps, je ne pouvais plus chanter ; un temps de rémission est venu s'ajouter à cela. Ensuite, il a fallu retravailler, se remettre en forme, se projeter sur un album, on voulait qu'il ait un déroulé sur ce disque et non une simple sélection de chansons. Comme on souhaitait qu’une histoire soit écrite, on a travaillé pour réussir cela et ensuite, on a enregistré notre album dans un studio un petit peu particulier dans la forêt chez un ami. Comme ce studio fonctionne grâce à des panneaux solaires, ça demande aussi du temps.
Pourquoi avez-vous intégré des versions alternatives de « Breakdown » et de « Riot Right » qui étaient déjà présents sur votre EP « Bonfires » sorti début 2020 ? Quel est votre rapport avec ces deux chansons ?
Ces deux chansons ont été écrites dans l'optique de l’EP « Bonfires » qui n’avait pas le même message que l’album ni les mêmes musiciens puisque notamment Clara et Pauline n’avaient pas encore rejoint le groupe. On a voulu leur refaire une santé parce qu’elles s'intégraient bien dans l'histoire de cet album qui parle de la résilience. Ces deux chansons ont un rôle important dans ce disque, elles tombent à pic dans cette histoire de cycles d'apprentissage. On ne voulait se cantonner aux versions enregistrées sans nos chanteuses, on souhait marquer notre nouvelle direction artistique avec ces ajouts mélodiques plus doux, plus « velours », plus orientés Rock Indépendant et plus typés au niveau des effets.
Quels thèmes abordez-vous sur « Blind Pilots On A Neverending Race » ?
Sur ce disque, on parle de résilience et de l'importance des choix. « Blind Pilots On A Neverending Race » raconte une histoire d'évolution vers l'âge adulte et la maturité. On aborde notamment le fait de se relever, d’être happé parfois par le rythme de la vie, les doutes et la place du collectif ; d’ailleurs, cet album se termine sur un cri de ralliement collectif.
Pourquoi ces pilotes sont-ils égarés dans cette course sans fin ?
L’image qui donne son nom à cet album illustre le fait de s’engouffrer dans un rythme où l’on n'arrive pas à prendre le temps de se poser et les interrogations que l’on peut avoir quant à son travail, son style de vie, ses addictions, les choix que l’on fait...A travers cette image de pilots égarés dans un circuit infini, on voulait mettre en avant l’idée de cycles durant lesquels on se relève, on atteint l’apogée, on chute et ainsi de suite.
Des symboliques se sont-elles glissées dans la superbe pochette de votre album ?
Oui, absolument ! La pochette de notre album a été réalisée par Thyonesca à qui on avait donné les paroles et les thèmes de nos chansons. Thyonesca s’est challengée pour plonger dans notre univers car le sien est assez gothique. Au dos du disque, on retrouve le côté pluriel du groupe car chaque membre est représenté par un symbole. Quant à la pochette en elle-même, c’est un lion représenté sous la forme d’un pilote, c’est un clin d’œil à l’EP « Bonfires » car ce disque se terminait sur la chanson « Lion ». Ce lion regarde une carte postale du passé comme pour signifier que cette époque-là est derrière lui et par extension derrière nous car nous sommes passés à une nouvelle direction artistique. Par ailleurs, Thyonesca a réussi à représenter le côté égaré dans l’espace et dans l’album, la chanson « A Week Before Spring » correspond parfaitement à cette pochette. Ce pilote est égaré dans l’espace, il fait le point avant de redécoller.
Comment décrirais-tu votre univers en quelques mots ?
Narration, dualité, contrastes et collectif.
Selon toi, quelles seraient les principales forces de votre groupe ?
Notre lien au public et celui qui existe entre nous. Quand on arrive à sept, ça fait sourire, c’est pratiquement une équipe de foot qui monte sur scène. On se définit plus comme un groupe de live que de studio, on interagit beaucoup avec le public, on va le chercher, on ne se contente pas juste de jouer nos musiques, on a une vraie énergie en live. En dehors de cela, je vais mettre en avant notre intelligence collective, on a tous un métier à côté et on essaye tous de se poser des questions qui dépassent le cadre de la composition et je pense que c’est cette force de réalisme par rapport à nos choix et à notre rythme qui fait la durabilité de notre groupe. Par ailleurs, le fait d’avoir réussi à faire cohabiter nos différentes influences est également une force.
Quels sont vos prochains projets ?
Il y aura des concerts notamment du côté de la Bretagne et on pense déjà à l’avenir. Un demi-album est déjà composé pour la suite mais on va se laisser la possibilité d’arriver à l’enregistrement avec beaucoup de choix afin de raconter une histoire une fois encore. On testera de nouvelles chansons en live.
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Spreaders - A Week Before Spring (Official Audio)
New album BLIND PILOTS ON A NEVERENDING RACE out now - Nouvel album BLIND PILOTS ON A NEVERENDING RACE disponible Written and performed by Spreaders - Titre original de Spreaders Recorded, mixed and
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Blind Pilots on a Neverending Race by Spreaders
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