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Retrouvailles avec Olivier Rocabois au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son second album !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Alain Bibal

(c) Alain Bibal

Comment abordes-tu la cinquantaine aussi bien musicalement que personnellement ? Es-tu là où tu l’envisageais à cet âge-là ?

Musicalement, j’ai l’impression d’enfoncer le clou, de creuser le sillon en essayant d’éviter les redites car nous avons tous des tics. Des réflexes qui sont parfois des béquilles pour se donner de la contenance quand on se sent vide. Ou qui sont parfois des handicaps sur un plan artistique. La confusion mentale des précédentes décennies m’a permis d’écrire quelques chansons et, la cinquantaine aidant, je vois plus clair dans mon jeu de cartes. J’essaie d’avancer en enregistrant les meilleures chansons possibles. Artistiquement, je suis content d’être là où je suis car ça me ressemble. Si je me suis inventé un personnage, j’en suis très proche…ou je me suis rapproché de moi-même. Entre la vie personnelle et la vie artistique, il y a des correspondances assez joyeuses et plutôt heureuses ; des rencontres, des retrouvailles… Sans rentrer dans des choses trop personnelles, je dirais que ce sont des vases communicants.

Peux-tu nous en dire plus sur la pochette qui illustre « The Afternoon of our Lives » ?

Cette pochette représente mon épouse Virginia. La photo a été prise l’année dernière le jour de ses 50 ans à Biarritz. Elle était magnifique dans son chemisier avec une longue jupe de cuir, je trouvais qu’elle avait une grâce folle et l’ai prise en photo au débotté avec un iPhone. Je sentais très clairement que c’était un moment hyper fort dans notre histoire et j’ai voulu l’immortaliser, juste pour nous au départ. Cette photo a été prise en janvier 2023, l’idée du nouvel album avait commencé à germer très sérieusement et si je n’avais pas vraiment de thématique, cette histoire d’âge que nous venons d’évoquer m’est apparue comme une évidence ; 50 ans, c’est un demi-siècle et le chiffre en lui-même est donc la moitié d’un pourcentage, c’est le partage équitable et l’après-midi, c’est la moitié de la journée.

Que symbolise ce moment de la journée pour toi ?

Ce n’est pas mon moment favori de la journée car je préfère le matin avec tout ce que cela implique de débuts, de promesses et de projections. L’après-midi peut aussi représenter le sexe car c’est un moment hyper cool pour faire l’amour. Sans cette phase intermédiaire, pas de soirée : l’après-midi crée un continuum qui cimente une journée. Sinon, j’aime bien les après-midi d’été en Méditerranée ; en Italie, au Maroc, en Croatie ou en Espagne ; les gens font la sieste, il y a une sorte de langueur, c’est un moment de respiration dans la journée et je suis à un moment de ma vie où j’ai besoin de reprendre la mienne.

(c) Philippe Dufour

(c) Philippe Dufour

Fais-tu une sorte de bilan ou d’état des lieux sur ce nouvel album ?

Peut-être ! Même si présenté ainsi, ça fait un petit peu bilan comptable et l’album n’est pas un tableau Excel (rires). Je sacralise presque la naïveté car je n’ai jamais voulu perdre une forme de candeur ; j’ai toujours cherché à garder le sens du merveilleux ; et sur ce nouvel album sur lequel je livre des expériences très personnelles parfois, j’essaie de trouver à quels moments le singulier et l’universel se rencontrent.

Quels sont les thèmes principaux sur ce disque ?

Il y a des sujets de société vus par le prisme d’un mec qui essaie de s’ouvrir au monde pour de vrai cette fois ; avant j’avais l’impression de faire semblant de m’y intéresser alors que maintenant, je m’y intéresse sincèrement. Les sujets se sont imposés d’eux-mêmes, je ne les ai pas vraiment choisis. Chez moi, c’est la mélodie qui prime et les mots viennent après mais je ne les choisis pas au hasard, c’est toujours pour leur sens et pour leur son. Il y a un vrai plaisir intellectuel et cela aiguise mon propos en le rendant plus vif, plus perçant et donc plus facile à appréhender. Sur ce disque, je parle d’amour au sens matrimonial qui se conjugue à deux ; cela fait 25 ans que je suis avec la même femme et c’est quelque chose de puissant et d’assez rare pour notre génération quand je vois le champ de bataille autour de nous ; j’aborde l’amour sans fin et sans limite que j’ai pour Virginia qui a toujours cru en moi et je parle aussi de gratitude envers elle, mes enfants, mes parents, mes amis et envers l’Angleterre sur le plan musical. J’aborde aussi le pouvoir d’achat des musiciens sur l’une des chansons et le fait d’avoir sorti mon premier 45T l’année de mes 45 ans ; mais en même temps : who really cares ?

Peux-tu nous en dire plus sur « Merrymakers » qui est un titre important à tes yeux ?

J’ai enregistré cette chanson dans une église en Normandie grâce à mon ami Gilles Meursault. Sur son invitation, l’été dernier, j’étais allé présenter une sorte de petite conférence musicale sur l’album « Band on the Run » des Wings qui fêtait ses 50 ans justement ! J’avais joué quelques chansons de ce disque et les gens avaient posé des questions. Cela s’était tellement bien passé que lorsqu’il s’est agi d’enregistrer un titre pour « The Afternoon of our Lives » hors les murs, j’y suis retourné. « Merrymakers » est une chanson que j’ai écrite après les événements du Bataclan ; comme tout le monde, j’avais été très secoué. Je jouais déjà « Merrymakers » en concert lors des rappels et cette chanson a pris une autre tournure quand Samuel Paty a été sauvagement assassiné dans notre ville de Conflans-Sainte-Honorine ; mon fils l’avait eu comme professeur d’histoire-géographie et j’avais eu la chance de le rencontrer, c’était un super mec de notre âge. Cette chanson devait être sur l’album, c’était une nécessité. C’est un modeste hommage aux victimes du terrorisme.

(c) Philippe Dufour

(c) Philippe Dufour

On pourrait presque dire que tu es le plus anglais des chanteurs français…Développes-tu ta carrière dans les pays anglophones ?

J’ai quelques contacts en Angleterre et aux USA, j’ai envoyé mon disque là-bas, j’espère avoir quelques chroniques et il n’est pas impossible que je joue au Royaume-Uni à l’automne prochain…C’est déjà pas mal à mon échelle ; moi qui me fixe comme objectif premier d’être compris par les anglophones natifs, d’être crédible à leurs yeux/oreilles. En revanche, j’ai déjà joué mes chansons en Allemagne et en Italie.

Nous avions déjà évoqué Paul McCartney dans ta toute première interview, musicalement et même vocalement, il y a beaucoup de lui chez toi, te verrais-tu faire un EP ou un album hommage constitué de reprises de son répertoire ?

McCartney a un rôle central dans ma vie, depuis toujours ; c’est une figure paternelle et à la fois c’est un double idéalisé. Légende vivante, demi-dieu certes mais c’est précisément sa moitié humaine qui m’intéresse et me touche autant. J’adore faire des reprises quand je me chauffe la voix alors pourquoi pas mais dans le cadre d’un concert. Mais enregistrer un disque uniquement constitué de reprises, je pense que l’exercice est un peu vain dans l’absolu…sauf s’il s’agit du Roi Paul !

Maintenant que des artistes confirmés s’y présentent, te verrais-tu participer à The Voice ?

Pourquoi pas. Zéro snobisme là-dessus mais trac maximal. Je pourrais peut-être soumettre ma candidature mais je ne sais pas si j’en ai vraiment envie…

(c) Gérald Chabaud

(c) Gérald Chabaud

T’a-t-on déjà approché pour lier ta musique à l’image ?

Certaines de mes chansons ont été synchronisées notamment pour un long métrage réalisé par mon ami Christophe Turpin il y a une dizaine d’années et ce fut aussi le cas parfois pour des spots de pubs en ligne. En tous cas, on ne m’a pas encore approché pour composer sur des images mais je le souhaite ardemment d’autant que mes années cinéphiles/phages ont laissé des traces et j’ai une relation tendre et intense avec les films. L’instrumental « Lifetime Achievement Award Speech » qui clôt le disque est peut-être le point de départ d’une nouvelle ère ! J’adorerais relever ce défi !

Quels sont tes prochains projets ?

La release party de l’album aura lieu le 23 juin au Café de la Danse ; c’est mon ami Sébastien Souchois alias Bastien Devilles qui ouvrira et il y aura un after au Motel. En juillet, on organise des showcases chez Gibert Music (le 05) et aux Balades Sonores (le 11) et une séance d’écoute chez Listener qui se situe rue Vivienne. Des concerts sont prévus dans les prochains mois dans nos belles provinces : en Bretagne, en PACA et dans le Sud-Ouest.

Retrouvailles avec Olivier Rocabois au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son second album !
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