Rencontre avec Kriill au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de leur nouveau single !
Pouvez-vous présenter Kriill à nos lecteurs ?
Richard : Nous sommes un trio de musique Rock Pop alternative et nous existons en tant que tel depuis 2018. Nous sommes complètement indépendants, nous produisons tout ce que nous faisons que ce soit la musique ou l’image ; bien sûr, nous nous entourons de bonnes personnes pour l’image. Nous sommes tous les trois auteurs, compositeurs et interprètes. Nous composons notre musique dans le magnifique studio d’Eliott qui se situe au sous-sol chez ses parents. Pour ma part, je fais des percussions, de la batterie et de la voix.
Klaar : Je chante principalement mais je joue aussi du clavier, je fais un peu de percussions et des samplers.
Eliott : Je chante aussi et je fais les guitares, les basses et les claviers.
Quelle signification à votre nom de groupe ?
K : Le krill est un petit crustacé qui peuple la majorité des océans et des mers du monde ; si ce n’est toutes. C’est la plus grande biomasse que la Terre porte ; c’est l’espèce qui pèse le plus lourd sur la planète. Ce contraste nous allait bien car ce sont de minuscules crustacés qui ne mesurent que quelques millimètres mais ils peuplent l’entièreté de notre planète. On peut même les voir depuis l’espace tellement les essaims se regroupent et forment des méta-organismes massifs. C’est notre passion pour la biologie et celle pour les contrastes qui nous ont poussés à nous appeler Kriill.
Avez-vous trouvé assez rapidement la direction musicale de votre projet ou êtes-vous passés par plusieurs phases avant de mettre le doigt sur votre propre son ?
E : Nous nous sommes rencontrés au conservatoire et avant Kriill, nous avons fait plusieurs crash-tests avec d’autres groupes dont des duos. Quand nous sommes arrivés à Kriill, nous avions déjà une idée de ce qui se passait quand on nous mettait ensemble tous les trois dans la même pièce. Si le son a vite été trouvé, comme tous les artistes, nous avons le souhait d’évoluer au fur et à mesure de notre carrière musicale. Notre premier album était assez électronique dans la production mais l’expérience de la scène qui était complètement acoustique nous a amené sur un deuxième album ; à paraître en février 2025 ; plus hybride ; ce disque sera plus Rock et plus sale dans le son avec plus de guitares.
Voyez-vous Kriill comme un laboratoire d’expérimentations en termes d’instruments ?
R : Nous sommes très intéressés par le son sous ses différents angles donc aussi par les instruments de musique ; nous les choisissons très soigneusement et parfois, ils sont assez insolites, Eliott a notamment un ukulélé-basse sur scène. Les objets du quotidien peuvent aussi faire partie de cet univers sonore s’ils dégagent quelque chose d’accidentel qui est intéressant. Sur scène, ma grosse caisse est juste une boîte en carton avec un micro et un coussin dedans ; cette idée m’est venue pendant le confinement. Notre premier album étant sorti pendant cette période-là, nous n’avons pas pu le jouer tout de suite sur scène et d’ailleurs, nous ne l’avions jamais vraiment joué comme un groupe puisque nous l’avions produit en studio avec des boîtes à rythmes et des samples. Comme en live, nous n’avions pas envie d’avoir un ordinateur et des séquences, nous avons cherché à réduire cela à son essence à savoir les harmonies vocales car c’est quelque chose qui nous caractérise tous les trois. Nous avons appris à jouer notre musique simplement et c’est à ce moment-là que nous avons commencé à nous servir d’un bougeoir, d’une tasse…ça a été très ludique et ça a été amusant de se faire surprendre.
Comment décririez-vous votre univers ?
K : Élégant, onirique et écolo.
E : Rêveur et doux.
R : Doux ; effectivement ; mais toujours avec un fond inquiétant derrière ; quelque chose d’insolite ; pure et sincère.
Pourquoi avez-vous choisi d’utiliser l’animation pour la mise en images de vos chansons ?
R : Il se trouve que c’est la vie qui a décidé aussi pour nous. Un ami de longue date qui est très doué en animation est venu à l’un de nos premiers concerts et il s’est senti immédiatement relié à nous artistiquement parlant. Il a eu à cœur de faire un premier clip avec nous, il a pu exprimer tout son talent car il a eu toute la main sur l’art, l’image et l’histoire. Ce clip a connu un certain retentissement dans l’animation ; toute mesure gardée ; il a eu plein de prix, et d’autres artistes dans l’animation sont venus à nous dont des personnes du Canada, des Etats-Unis et de l’Ecole Georges Méliès. Mais au final, ce n’est pas que le hasard, l’animation nous va bien puisqu’elle possède aussi ce côté onirique qui est inhérent à notre musique.
E : Nous faisons une musique qui est narrative aussi, il y a des cassures, des surprises, des choses très contemplatives et du coup, l’image peut prendre une place qu’il n’y aurait pas forcément dans d’autres esthétiques ; ça donne envie de raconter son histoire dessus visuellement.
De quoi parle votre nouveau titre baptisé « Fuckin Up My Life » ?
K : Ce titre parle principalement de souvenirs. Ce morceau raconte une histoire d’amour passée ; il narre tous les bons moments qui restent et qui accompagnent dans la vie, comme si c’était une vidéo que l’on regarderait en boucle.
Qu’est-ce qui pourrait vous faire dire cela dans la vie de tous les jours ?
R : Ce qui pourrait me faire dire cela ou à l’humanité, ça serait d’être ultra conscient que notre façon de vivre et de consommer abîme la planète surtout par le biais du climat et que cela va fuck up our lives car nous allons en récolter les conséquences. Nous en sommes quand même conscients maintenant car il y a assez de scientifiques et de sources qui s’expriment là-dessus mais il y a ce truc de l’insouciance immédiate qui fait que nous continuons même si ce n’est pas un jugement que j’évoque.
K : Le parallèle entre fuck up une relation et fuck up la planète nous parle beaucoup. Cela évoque des choses belles dont on n’a pas les outils pour en prendre soin. Je rejoins parfaitement Richard là-dessus.
E : La notion de temps également. Voir le temps passer et se dire que l’on n’en a rien fait et cela arrive à beaucoup de gens avec les réseaux sociaux.
Qu’avez-vous voulu exprimer dans le clip de cette chanson ?
K : Le réalisateur Thomas Csaba ; qui a fait sa propre interprétation de cette chanson ; nous a proposé cette histoire de routine qui se répète. Le personnage va au travail, il rentre chez lui, il se lave et il va se coucher. Cette routine n’a pas l’air d’être très facile car on ressent la solitude du personnage qui a besoin de s’échapper ; on note cela quand il regarde par la fenêtre ou dans le vide. Il se pose des questions. A un moment donné, il s’échappe de cette routine grâce à une photo mais on ne sait pas si c’est un rêve ou une vie parallèle…Il arrive dans un autre endroit où il n’est plus solitaire, il part en road trip avec quelqu’un et il va de paysages hallucinants en paysages hallucinants mais cette fantaisie se termine…
R : La route sur laquelle il se retrouve dans ce rêve/souvenir est plate et droite au début ; on sent qu’il y a de l’amour dans cette voiture et que tout est fluide ; mais ensuite, elle devient sinueuse, elle passe dans des endroits de plus en plus escarpés et cela se finit tragiquement…
Quelles seraient les plus grandes qualités de chacun ?
R : C’est excellent, c’est la première fois que l’on nous pose cette question, c’est de la thérapie de groupe ! (rires)
E : Richard est très honnête, il est très très bon public et c’est un super hôte.
K : Il est plastiquement agréable, il est très organisé et il a une très bonne écoute.
R : Tout le monde est très beau dans ce groupe ! Klaar est très aventurier, il nous embarque dans des délires et il nous fait avancer par grands à-coups. On saute d’abord et on organise le parachute pendant la chute grâce à l’équipe. Klaar est audacieux et ambitieux.
E : Il sait créer du lien humain très très fort, il peut se lier d’amitié très vite avec les gens, c’est quelqu’un de passionné et il a des capacités de débrouillardise hors du commun.
R : C’est Mac Gyver !
K : Eliott est extrêmement créatif, très vif et drôle. On ne pas nier que c’est un très bon hôte aussi.
R : Effectivement, il est très vif et très doux à la fois. Il est très intelligent et très doué dans ce qu’il entreprend que ce soit avec Photoshop ou au bilboquet.
Quels sont vos prochains projets ?
E : Notre prochain single sortira en juillet.
K : Nous préparons le tournage d’une nouvelle session live qui se fera dans un très beau manoir et qui devrait sortir à l’automne.
R : Nous avons un très beau clip en animation qui se profile quelque part entre septembre et janvier…
K : Les concerts reprendront à l’automne. L’album est prévu pour le premier trimestre 2025 et une release party sera organisée dans une très belle salle parisienne à ce moment-là. A la rentrée, nous nous isolerons pour créer l’album N°3 mais ça, c’est une autre aventure…
Kriill - f**kin up my life (Live Session in an old car)
Listen to "f**kin up my life" here : https://alterk.lnk.to/fuckinupmylife Directed and edited by Kriill Shot by Colin Guerre With the incredible help of Clotilde Duong Color grading by Emmanuel ...