Rencontre avec Cyrène au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Superficielle » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis auteure, compositrice et interprète. Si j’ai commencé la musique sur le tard, la volonté d’en faire existait depuis très longtemps et c’est en arrivant à Paris que je me suis laissée emporter par la musique ; d’abord dans un projet à côté de mon travail et après, dans mon projet solo dans lequel je m’investis pleinement aujourd’hui. Je compose à la guitare et j’élabore mes maquettes en me servant de la MAO. J’ai à cœur de composer une base forte pour mes morceaux et ensuite, quelqu’un m’aide pour les arrangements afin d’habiller au mieux tout cela.
Quelle a été l’impulsion pour te lancer artistiquement fin 2022 avec un premier EP ?
Le fait d’arriver à 30 ans et de me dire que c’était le moment ou jamais de partager les choses que j’avais envie d’exprimer et qui dormaient depuis un moment dans mes petits carnets. C’est aussi à ce moment-là que j’ai senti la maturité pour dire ces choses car avant cela, je ne me sentais pas de me livrer sur ces sujets-là car ils étaient encore en maturation dans ma tête et en mon for intérieur.
Ton second EP prévu pour le printemps 2024 s’inscrira-t-il dans la lignée musicale de « La Créature » ?
Oui et non car il y a une continuité mais aussi beaucoup d’évolution. Mon premier EP était très organique alors que j’ai voulu intégrer des sonorités plus électroniques dans le second et surtout mettre l’accent sur des ambiances plus marquées qui soutenaient le propos. En fonction des émotions que je ressentais en écrivant les titres, j’ai vraiment voulu me donner la liberté de composer quelque chose autour de cela qui intégrait de manière totalement libre ce que je voulais faire passer ; moi ; comme émotions par rapport à ce que je ressentais. Il y a clairement une évolution sur ce second EP qui est beaucoup plus riche en termes d’instruments.
De quoi parles-tu dans ton nouveau titre intitulé « Superficielle » ?
« Superficielle » exprime une sorte de ras-le-bol de toutes les contradictions que l’on veut vivre au quotidien en tant que femme par rapport à la façon dont on doit se percevoir et notamment le fait de se sentir belle. Il faut s’aimer intérieurement tout en acceptant le fait de vieillir et que notre corps change. On doit accepter qui on est dans notre enveloppe extérieure mais d’un autre côté, notre apparence physique est ce que les autres vont voir en premier et je pense que toutes les femmes ont envie de se sentir belles intérieurement et extérieurement ; de toute façon, pour moi, les deux sont complètement liés. « Superficielle » met un peu en avant l’hypocrisie présente dans certains magazines qui conseillent d’oublier les rides et les bourrelets car ce n’est pas important alors que sur la page d’à côté, ils mettent une pub pour une crème antirides ou pour faire un régime. Moi, je vieillis mais j’ai toujours envie de me sentir belle et c’est ce que j’ai voulu exprimer dans ce titre.
Qu’est-ce qui a fait que tu aies choisi de dévoiler ce titre premier pour annoncer ton prochain disque ?
Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, c’est le premier titre que j’ai écrit pour ce second disque et il avait donc une place particulière dans le développement de ce deuxième EP. Par ailleurs, je trouve que « Superficielle » est le titre qui fait le mieux le pont entre mon précédent projet et celui-ci. Dans son écriture instrumentale, il y a quand même davantage de choses que l’on pouvait retrouver dans le premier EP contrairement à d’autres titres de ce second EP qui seraient peut-être beaucoup plus différents. Pour terminer, c’est un titre qui marque une certaine affirmation de moi-même par rapport à la façon dont je dis les choses. Pour ce retour, j’avais à cœur de marquer le coup en montrant que j’avais envie de cela.
Vas-tu proposer plus d’images que par le passé pour accompagner ta musique ?
Oui, il y aura plus de clips et ces images seront différentes. J’ai vraiment le souhait que les clips mettent en avant ce que j’ai ressenti durant l’écriture de ces morceaux et la façon dont j’aimerais que les gens s’identifient en écoutant ces titres. A travers ces vidéos, j’aimerais montrer la personne que je suis en tant qu’artiste de manière différente par rapport à ce que j’ai pu faire précédemment car ce que j’ai pu présenter était beaucoup plus doux et « timide » alors qu’aujourd’hui, c’est beaucoup plus affirmé. Je vais m’exposer de manière plus viscérale.
Qu’as-tu voulu montrer dans le clip de « Superficielle » ?
Le clip qui illustre « Superficielle » est très personnel. J’ai voulu offrir aux personnes qui regarderont cette vidéo l’introspection que j’ai pu vivre durant l’écriture de ce morceau. J’avais vraiment envie de partager cela car je ne pense pas être la seule à ressentir ces choses-là. Ce clip réalisé par Elisa Grosman a été un gros travail pour moi et il s’est fait de manière très sincère ; je me suis montrée à l’image comme jamais je ne m’étais montrée auparavant. Ce clip sortira le 24 novembre.
Comment décrirais-tu ton univers ?
Mystérieux, sensuel, poétique et envoûtant.
Quelle couleur lui donnerais-tu ?
Une sorte de rouge profond, un peu bordeaux car quand je pense à cet univers, je pense justement à quelque chose de profond que je vais chercher à l’intérieur de moi et comme cela vient des tripes, c’est vraiment cette couleur que je visualise. Cette couleur peut faire peur car elle est associée au sang mais c’est aussi celle de la « vérité » et de la sincérité. Quand je la regarde, j’ai envie de raconter des histoires toute en étant enveloppée dans cette couleur comme un personnage qui présenterait ce qui lui tient à cœur.
Penses-tu que ton second EP marquera la fin de ces métamorphoses qui le baptisent ou crois-tu que tu évolueras encore après sa parution ?
J’espère encore évoluer après ce second EP ! Je pense que je suis en permanente évolution ; comme beaucoup de monde. J’ai voulu appeler ce disque ainsi car à ce moment-là de ma vie, il y a eu des métamorphoses que ce soit d’un point de vue artistique ou personnel que j’avais particulièrement envie de mettre en avant. La métamorphose de l’être est un sujet qui me tient vraiment à cœur parce que l’on se métamorphose en permanence que ce soit physiquement ou psychologiquement ; je pense que c’est quelque chose qu’il faut accepter et le fait d’en parler a été pour moi une sorte de catharsis, ça m’a permis de les accepter et d’en être fière. Dans mes textes, je parle en tant que femme qui évolue dans son cheminement personnel et face à la société. Forcément, j’ai changé, ces changements physiques et psychologiques ont été importants pour moi et après avoir fait état de la créature sur mon premier EP ; c’était une présentation de moi en tant qu’artiste ; le second la montre en train d’évoluer et elle a besoin de dire des choses par rapport à cela mais rien n’est figé dans la roche, tout change, tout bouge et je trouve ça passionnant.
Le live sera-t-il la prochaine étape pour toi ou es-tu déjà familière de la scène ?
Je suis déjà familière de la scène et j’adore cela. Si j’apprécie énormément la partie créative ; cela équivaut aux moments où j’écris et compose les morceaux et où on va faire les pré-productions ; le live est l’autre partie du projet qui me tient beaucoup à cœur. Je suis en perpétuel questionnement afin de monter un live qui soutienne ce que j’ai créé en termes de morceaux. J’ai la volonté d’inclure de la danse durant mes performances en live car je trouve que ça se marie très bien avec ce que je fais. J’ai écrit des transitions parlées afin de présenter les morceaux et elles sont dites sur un fond sonore improvisé ambiant qui installe un univers et durant cela, la danse permet d’habiller un peu le texte tout en amenant le public dans une sorte d’histoire du début jusqu’à la fin. Il y a des mouvements quand je chante sur scène et il y a ceux qui accompagnent ces textes de transition.
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