Rencontre avec Melrose au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son premier EP !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis autrice, compositrice et interprète. J’arrange mes morceaux, je fais les instrumentations et je crée les productions de mes chansons. Je joue du piano et de la guitare. Je suis originaire de Toulouse ; la ville rose ; et je fais de la musique Pop en français.
Ton premier EP ; « Fille Parfaite » ; a-t-il pris son temps ou sa conception a-t-elle été assez rapide ?
Cet EP s’est étalé dans la durée car je n’ai pas écrit les chansons qui le composent en un seul mois ; ça a pris un peu de temps. Les morceaux de « Fille Parfaite » sont nés durant ces deux dernières années et je les ai arrangés à ce moment-là car je trouvais qu’il y avait une cohérence musicale qui s’en dégageait. Si l’écriture et la conception des chansons n’ont pas été trop éparpillées dans le temps, je n’ai pas fait cet EP d’un coup non plus car j’ai pris le temps de retravailler les textes et les productions. Je ne voulais pas faire ce disque à la va-vite pour ne pas avoir de regrets après coup.
Le titre de ton disque est-il un « fantasme » ou un pied de nez à ce que l’on pourrait voir sur les réseaux sociaux actuellement ?
Être une fille parfaite n’est pas un fantasme mais plutôt une désillusion car on attend beaucoup de nous notamment que nous soyons sages, obéissantes, toujours souriantes…C’était un peu un pied de nez ; effectivement ; mais pas aux réseaux sociaux, j’ai plus vu cela par rapport à cette injonction-là.
Il y a un côté très US dans ta musique et pourtant tu chantes en français, comment l’expliquerais-tu ?
J’ai toujours écouté beaucoup de musique anglophone. J’aime beaucoup la Teen Pop ; cette Pop acidulée, adolescente et un peu Disney ; c’est l’une de mes influences principales. Par ailleurs, j’aime beaucoup travailler la voix, je pense que cela ressort dans ma musique et cela vient du fait que j’ai beaucoup écouté des chanteuses à voix. Parfois, la tendance dans la chanson française est de plus parler que chanter alors que pour ma part, c’est l’inverse dans ma manière d’interpréter. J’ai déjà écrit des chansons en anglais et d’autres où je mêlais les deux langues mais pour que ça soit vraiment personnel et introspectif, c’était beaucoup plus fluide et naturel pour moi de m’exprimer en français sur ce disque.
Dans « Pourquoi », tu dis que tu as besoin d’écrire des chansons, cela te permet-il d’exprimer ce que tu ressens plus ouvertement qu’à l’oral ?
Exactement ; je pense que ; comme pour beaucoup d’artistes ; le fait d’écrire est un peu thérapeutique. Je suis très bavarde mais le fait d’exprimer mes émotions et mes sentiments n’est pas pour autant une évidence. Ecrire me permet de dire de manière artistique tout ce que je ne peux pas forcément dire dans la vie de tous les jours. Je vois cela comme une manière de dire librement ce que je ressens, ce que je pense, mais sans filtre car la musique permet de faire cela.
Certains de tes titres ont-ils ouvert un dialogue avec des proches ?
Très intéressante comme question et je dirai que très souvent, des chansons m’ont permis d’ouvrir un dialogue avec moi-même car il arrive que l’on écrive inconsciemment sur quelque chose dont on a besoin de parler ; l’écriture d’une chanson peut me permettre de me rendre compte de cela à posteriori et ça me permet d’y réfléchir. Après les avoir écrites, j’ai envoyé certaines chansons à mes parents et ils ont pu me dire que ça les avait touchés car ils ne savaient pas que je pensais ou ressentais ça. En revanche, toutes mes chansons ne sont pas un miroir de celle que je suis dans la vraie vie. Je ne parle pas toujours de ma vie au premier degré, il y a parfois de la distance.
Au-delà du fait d’être intime, comment développerais-tu l’univers de ton premier EP ?
Nostalgique, coloré et sincère.
Quelles thématiques abordes-tu sur « Fille Parfaite » ?
Cet EP parle beaucoup du fait de s’affranchir des injonctions et de l’image que l’on a construite soi-même dans son enfance ; grâce ou avec l’aide d’autres personnes. Ce disque parle de confiance en soi, du fait de douter, de chercher qui l’on est, ce que l’on a envie d’être et ce que l’on a envie de faire dans la vie mais aussi de s’autoriser à ne pas aller bien et de ne pas avoir les réponses à toutes les questions.
En amont de la parution de cet EP, plusieurs singles ont été dévoilés, quels ont été les retours les plus fréquents de la part du public ?
En ce qui concerne « Pourquoi », les gens m’ont dit que ce titre était très entêtant et qu’ils l’écoutaient beaucoup après l’avoir découvert. « Un Été » a rendu pas mal de personnes nostalgiques ; certains auditeurs m’ont dit qu’ils avaient versé une petite larme ; c’est le côté émouvant de cette chanson qui a été mis en avant. Quant à « Naïve », c’est le côté rage adolescente qui est ressorti. Par ailleurs, les gens ont aimé le fait que je mette beaucoup en avant la voix notamment avec des harmonies.
Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?
Dans mon enfance, j’ai écouté des chanteuses à voix telles que Lady Gaga, Adele, Sia, Beyoncé et Céline Dion. A l’adolescence, je me suis plus tournée vers l’Indie-Pop/Folk et des groupes comme Mumford and Sons et The Lumineers mais aussi des groupes Rock des années 2000 tels que Green Day et Paramore. A une époque, j’ai même écouté un peu de Country. Un peu plus tard, je me suis mise à écouter plus de chanson française ; notamment parce que j’avais l’impression que le français était revenu au goût du jour dans la musique Pop ; je pense plus récemment à Yseult, Charlotte Cardin, Foé et Pierre de Maere. En toile de fond dans ma culture musicale, on retrouve également Taylor Swift. En ce moment, j’écoute pas mal Raye et j’aime bien des artistes comme Sam Smith et Bruno Mars.
Tu sors ton premier EP en tant qu’artiste indépendante, as-tu pensé à participer à des télé-crochets afin d’accélérer les choses ?
Petite, j’étais fan de la Star Academy et ensuite, j’ai regardé Nouvelle Star et The Voice et plus jeune, j’y ai pensé, j’ai même parfois fait des premières auditions mais rapidement, j’ai commencé à écrire mes chansons et à m’accompagner à la guitare, j’étais donc plus dans une démarche de création musicale plutôt que de vouloir être simplement interprète. Si les télé-crochets peuvent, bien évidemment, propulser sur une scène nationale, en y participant, il y a aussi un risque de ne pas avoir la liberté artistique que je peux avoir aujourd’hui. Je préfère faire les choses à mon rythme et décider de la direction que je veux prendre avec mes chansons. Ça prendra peut-être beaucoup plus de temps, ça sera peut-être plus compliqué mais au moins, je suis vraiment fière de ce qui sort car cela vient de mes envies personnelles.
Quels sont tes prochains projets ?
« Fille Parfaite » sortira le 27 octobre. J’aimerais bien faire vivre ce disque sur scène notamment à Paris et à Toulouse qui sont les deux villes où je suis ancrée. Il se pourrait qu’il y ait des live sessions afin de donner un autre aperçu des morceaux. Dans un coin de ma tête, je pense aux prochains titres et à l’évolution qu’il pourrait y avoir après ce premier EP.