Rencontre avec Romain Podeur au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution du titre « Un Peu De Tout Ça » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis auteur, compositeur, interprète, producteur de ma propre musique ; je commence à le faire pour d’autres artistes et c’est quelque chose que j’ai envie de développer. J’ai été musicien pour d’autres artistes mais ce n’est plus le cas car je me concentre vraiment sur ce projet que je porte en mon nom mais que je tiens à défendre avec des musiciens. Mon premier instrument a été la guitare ; c’est toujours principalement de celui-ci que je joue sur scène ; et au fil des années, je me suis mis à jouer de divers instruments en autodidacte notamment par rapport à la production. Je suis né à Lens dans le Pas-de-Calais et mon nom Podeur fait référence à la Bretagne ; mon grand-père est du Finistère Nord et ce nom est assez répandu à Morlaix.
Ta musique s’inscrit-elle dans la lignée de celle de Candide ?
Oui car il s’agit de quelque chose qui était latent depuis le début mais qui n’a pas été forcément souligné, je pense au côté Rock de mon inspiration car j’aime quand c’est très énergique dans la musique et un peu foufou au niveau du son, des instruments, des musiciens sur scène et j’ai à cœur d’imprimer cela le plus possible sur le disque. Il m’a fallu quelques années pour me rendre compte que c’était principalement cela que j’avais envie d’apporter en musique. C’est dans la lignée de Candide car il y avait déjà un titre ou deux par album qui étaient dans cet esprit. Au niveau de Candide, j’étais plus Folk mais il y avait quand même des accents Rock alors que maintenant, c’est plutôt clairement l’inverse. Ce sont toujours des textes en français et c’est quelque chose d’hyper important pour moi.
« Un Peu De Tout Ça » a-t-il été un premier single évident pour te (re)présenter sous ton nom au public ?
Non car ce n’est jamais facile de choisir le premier titre. En revanche, j’ai pris la chanson la plus radicale pour annoncer ce projet. « Un Peu De Tout Ça » bouscule les codes actuels dans la chanson française. J’ai choisi le titre qui était ; selon moi ; le moins existant dans le paysage actuel. Ce n’est pas le titre le plus facile à écouter quand on connait les onze titres mais c’était volontaire.
De quoi parle cette chanson ?
Cette chanson parle de la difficulté d’être soi par rapport à la question de la complexité d’une personnalité ou de l’identité. Pour moi, il faudrait pouvoir mettre un pluriel pour s’épanouir totalement en tant que personne. Dans ce titre, je m’amuse avec beaucoup de mots modernes ; ces petites catégories créées par la société. En ce qui me concerne, je fais et j’aime beaucoup de choses et je n’aime pas être rangé dans une case.
Représente-t-elle la direction musicale de ton premier album à paraître prochainement ?
De base, cette chanson est assez « ovni » dans la métrique. En revanche, le son choisi, la batterie, les voix avec des effets, les riffs de guitare…tout cela fait partie des ingrédients du disque. Il y aura bien trois ou quatre titres qui feront partie de cet engagement sonore.
Peux-tu nous parler de sa mise en images ?
J’ai laissé pas mal de force de proposition à l’équipe avec laquelle j’ai travaillé car par le passé, j’avais tendance à vouloir vachement piloter cela. Je suis tombé sur deux nanas ; Kiki Bronx ; qui m’ont fait une super proposition à laquelle j’ai adhéré assez facilement. Elles ont traduit mon idée d’identité multiple en puzzle et ça m’a vraiment plu. Dans cette vidéo, il y a notamment des jeux de couleurs et des effets de looks, ce sont des choses que je voyais moi-même par les mots et je suis content qu’elles aient trouvé un univers visuel qui traduit bien cela.
Comment en es-tu arrivé à œuvrer avec Steve Hewitt (ex-Placebo) ?
Nous nous sommes rencontrés sur une tournée ; Steve n’était déjà plus dans Placebo. Candide a démarré à Rennes où j’étais étudiant et à cette époque-là, je faisais partie de la scène musicale locale. Pour la tournée des dix ans du groupe LYS, mon copain m’a proposé d’être guitariste et il avait proposé aussi à Steve Hewitt d’être batteur car il avait coproduit l’un de leurs albums. Nous nous sommes donc rencontrés en tant que partenaires, collègues de travail. Nous avons bien sympathisé, nous nous sommes fait écouter de la musique, il a trouvé que mes maquettes étaient intéressantes notamment par rapport à la langue Française et il a proposé de m’aider à terminer ce disque.
Peux-tu expliciter le titre de ton album « Le Bordel à l’Intérieur » ?
C’est également le titre de l’une des chansons de cet album et l’idée derrière « Le Bordel à l’Intérieur » est d’exprimer que parfois, ce que l’on voit de quelqu’un ; son apparence physique ; ne reflète pas ce qu’il y a dedans. Ce titre illustre le paradoxe entre une image lisse ; un certain épanouissement ; et l’intérieur qui est toujours un peu plus bouillonnant ; et donc plus le bordel.
Que peux-tu nous révéler sur ce disque ?
« Un Peu De Tout Ça » reflète bien les questionnements qui parcourent ce disque car en avançant dans l’âge, on se rend compte que tout est plus complexe que ça n’y paraissait, on ne peut pas s’arrêter à une seule idée. Cet album devrait contenir onze titres ; peut-être douze. Idéalement, ce disque sortira au printemps 2024.
Le fait que tu t’exprimes en français signifie-t-il que tes références musicales sont majoritairement francophones ?
Pas du tout même si j’adore Jacques Dutronc dont je reprends « On Nous Cache Tout, On Nous Dit Rien » sur scène car ce sont les sons des années 60-70 qui me plaisent le plus dans la musique. Pour citer quelques noms que j’écoute énormément : The Kinks car je trouve que leur sens de la mélodie était hallucinant, Lou Reed que j’apprécie même un petit peu plus en mode chansonnier ; l’album « Transformer » ; John Lennon et son album « Imagine » ; c’est de la poésie Rock très intimiste…Ma culture musicale est très vaste. Plus récemment, j’aime bien le revival un peu Soul-Rock avec notamment The Black Keys. Actuellement, j’ai l’impression que je trouve un peu plus de « collègues » à l’international. Si j’écris en français, c’est que cela me paraît tout à fait naturel, c’est beaucoup plus authentique et spontané. En France, j’aime particulièrement les paroles d’Alain Souchon.
Quels sont tes prochains projets ?
Nous allons jouer en groupe complet mais en acoustique le 18 août aux Jardins de la Cité Nature à Arras. Le 21 octobre, une date est prévue à Saint-Gobain. Les trois concerts du mois de juin ont été enregistrés en multipistes et du coup, je vais essayer de monter une bonne session live. Il devrait y avoir un second extrait de l’album à l’automne. Un troisième single paraîtrait un peu en amont de l’album qui sortirait quant à lui au printemps 2024.