Retrouvailles avec Shadi au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Duodé » !
Tu as déjà plusieurs disques à ton actif, qu’apprécies-tu dans le format court ?
J’aime bien le fait que les auditeurs puisent être dans une histoire de manière intense et courte. Aujourd’hui, le mode de consommation de la musique à changé, les gens n’en écoutent plus forcément pendant une heure ; c’est aussi mon cas sauf quand je peux me poser. Dans les transports, j’écoute moi-même plutôt des formats courts ou alors je vais mettre les trois ou quatre titres que j’apprécie le plus de mon artiste préféré. Si c’est en partie pour cela que je sors des EPS, c’est aussi également parce que je considère encore que je commence dans le monde de la musique. Quand je sortirai un album, ça sera un projet 100% abouti et dont je serai totalement satisfaite de A à Z. Jusqu’à présent, je suis très fière de mes disques mais ayant commencé mon projet en 2019, il demeure encore jeune, il est en cours de maturation.
Est-ce que chacun de tes disques se nourrit du précédent ou préfères-tu partir dans d’autres directions ?
Ça a été le cas pour mes trois premiers EPS, j’ai l’impression que je me nourrissais vraiment du précédent. Ça a été un cheminent. Quand j’ai commencé mon projet, il était plus frais ; plus jeune ; car je me cherchais encore et petit à petit, il a grandi et il est devenu quelque chose qui me ressemble de plus en plus. En ce qui concerne « Duodé », c’est un peu différent car je suis partie dans une direction plus expérimentale et pour la première fois, j’ai vraiment fait une collaboration totale ; ce que je n’avais pas fait jusqu’ici car je composais quasiment tout moi-même chez moi et j’allais voir le producteur en ayant déjà en tête des idées d’arrangements. « Duodé » est un peu une parenthèse dans ma carrière.
Peux-tu expliciter le titre de ton nouvel EP ?
Le titre de ce nouvel EP est un peu une private joke avec moi-même ; à la base. J’aime beaucoup ce mot qui sonne très bien et qui correspond tout à fait à ce projet qui est un peu plus étrange et plus porté sur la nature. « Duodé » est une référence au duo des fleurs dans « Lakmé » l’opéra de Léo Delibes. Même si je viens du milieu de l’opéra, je ne voulais pas forcément y faire référence, cela s’est fait naturellement.
As-tu pensé cet EP de manière conceptuelle ?
Au début, je ne l’ai pensé ainsi mais petit à petit, en l’écrivant, je me suis rendu compte qu’il y avait des personnages qui pouvaient revenir comme ceux de la coccinelle et du tournesol et finalement, le tout était cohérent mais quand je fais un EP, je ne cherche pas à ce qu’il y ait un concept ; ça se fait un peu tout seul.
Quelles thématiques y abordes-tu ?
Ce disque est en quelque sorte une exploration de personnages un peu étranges. On retrouve notamment la magicienne/sorcière qui est une figure de femme puissante qui me parle ; pour le coup, Circée transforme les hommes en cochons dans l’Odyssée d’Ulysse. Sur cet EP, il y a également un personnage plus ridicule à savoir celui de la coccinelle qui est pleine d’autodérision par rapport à elle-même et au monde. Il y a un mélange d’élégance et de grotesque.
As-tu dans l’idée de développer l’aspect théâtral qu’il y a dans cet EP sur scène ?
Le côté théâtral me parle beaucoup. Même s’il y a une part de moi dans cet EP, j’avais envie qu’il y ait plein de petits personnages afin que les gens soient plongés dans un univers totalement différent de ce qu’ils ont l’habitude de voir tous les jours. L’univers de « Duodé » est assez mystique, il est presque proche du conte en fait. La manière dont j’ai écrit cet EP a été un peu différente des précédents, je me suis plus vue comme une conteuse et je me suis éloignée de moi-même. Sur scène, pourquoi ne pas l’exploiter de plus en plus…ça fait vraiment partie des projets.
Peux-tu nous parler de la mise en images de « Coccinulle » ?
« Coccinulle » est mon morceau préféré du projet ; je trouve qu’il me correspond bien. C’est un son avec une bonne touche d’autodérision. Ce petit personnage veut faire des grandes choses mais il n’y arrive pas forcément car il n’a pas le physique ou le charisme pour mais plus on avance dans la chanson, plus cette coccinulle découvre que c’est ce qui fait sa force et c’est ce que nous avons voulu montrer à l’image. J’ai écrit ce clip avec Julien Chalon qui est un ami et un collègue de travail, nous partageons le même humour et j’ai eu envie de faire cette vidéo avec lui même si à la base, il ne réalise pas de clips. Nous avons crée une vraie histoire autour de ce personnage de coccinulle et j’ai demandé à INFRARED qui est une boîte de production de réaliser ce clip dans lequel, on retrouve plein de mes potes. Nous nous sommes vraiment bien amusés.
Dans cette chanson, tu parles d’animaux jaloux, méchants et violents, quel genre d’animal serais-tu toi-même ?
Je pense que je serais un petit animal un peu ridicule mais qui ne s’en rend pas forcément compte…un petit teckel très protecteur qui défend bien son territoire et même temps, qui est trop chou et que l’on a envie de prendre dans ses bras.
Dans « Coccinulle », il y a une incursion dans le Rock, serait-ce une piste pour la suite ?
Dans ce projet, il y est vrai que j’ai pris pas mal de directions différentes à certains moments et cela ne serait pas arrivé sans Basile Bolide qui a produit tout l’EP. A la base, nous étions partis sur une structure assez classique sur « Coccinulle » et Basile a essayé quelque chose pour la fin. Quand il m’a envoyé cela, je me suis dit mais qu’est-ce qui se passe (rires) et pourquoi pas, allons-y car c’était génial de partir dans un côté plus EMO/Rock et ça m’a plu. Maintenant que j’ai fait ce projet-là, je peux explorer plein d’autres univers différents.
Commences-tu déjà à œuvrer pour d’autres artistes ?
Pas encore même si j’ai déjà fait des featurings. Jusqu’à présent, je n’ai pas écrit ou composé pour d’autres artistes mais c’est quelque chose qui m’intéresserait. En revanche, pour la première fois, cette année, je me suis exercée au conte pour enfants, j’ai composé la musique pour un spectacle qui sera joué l’année prochaine et je jouerai également dedans.
Quels sont tes prochains projets ?
Cet été, il y aura une live session de « Duodé » et le clip de « Circée » sortira à la rentrée. Des concerts sont prévus à partir du mois d’octobre. Je vais partir sur un nouveau projet qui est un peu secret…en tout cas, à mes yeux, ça sera le plus beau projet et le plus abouti que j’aurai sorti jusqu’à présent. Idéalement, il paraîtrait au printemps 2024. Le projet théâtral débutera en janvier 2024 et il se jouera principalement dans l’Ouest dans la compagnie est plutôt basée en Normandie mais le but est d’emmener ce spectacle un peu partout.