Retrouvailles avec St Graal au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Vampire » !
Comment vois-tu ton évolution musicale depuis la parution de ton premier EP en 2019 ?
Sur ce premier EP, on décelait le début d’une petite couleur que j’essayais de créer et maintenant, on est plus dedans. Pour moi, il y a encore plein de choses à faire et c’est aussi pour cela que je vois toujours cela comme des balbutiements afin d’avoir toujours une petite marche d’évolution. A l’époque de cet EP, j’étais tout seul, « tout nu », c’était plus Rock ’n’ Roll, c’était cool mais maintenant, je suis plus suivi, j’ai signé sur un label, j’ai un tourneur, un éditeur, un attaché de presse, ce qui est un grand luxe. Je suis très content de cette évolution.
Dirais-tu que même au niveau des textes, tu précises encore plus les choses maintenant ?
Oui, carrément. Beaucoup de choses ont changé au niveau des textes. Dans mes nouvelles chansons, il y a beaucoup plus de précision alors qu’auparavant, je pense que je m’enfermais pas mal dans quelque chose de très littéraire avec des métaphores. Maintenant, j’ai vraiment envie que mes textes parlent aux gens plus directement plutôt qu’ils ne les interprètent à leur manière. Pour l’EP qui arrive, j’ai essayé d’écrire de façon plus terre à terre sans être trop dans le brut car j’ai quand même toujours une écriture imagée.
Est-ce principalement de l’intime que tu partages dans tes chansons ?
Très peu, au final. J’ai plus de facilité à inventer des histoires ou à écrire sur les autres même si dans les prochaines chansons qui vont sortir, il y aura plus d’intime car j’ai essayé de me forcer à cet exercice-là.
« Drag » qui est sorti il y a quelques mois est arrivé un peu comme un ovni, comment est né ce titre ?
Il faudrait retourner huit ans en arrière. A l’époque, j’étais à Bordeaux et j’avais plein d’amis qui étaient danseurs dont Lucas un ami de longue date qui performe le Drag sous le nom de La Maryposa. Ils avaient dans l’idée de créer une maison de Drags à Bordeaux et nous les y avons encouragés. Ils l’ont fait et je les ai supportés pendant longtemps ; j’ai notamment fait des concerts avec eux. J’ai rencontré des Drags de Paris et d’un peu partout ; aussi bien drag-queens, drag-kings, créatures…Pendant le confinement, j’ai été contacté par un ami qui allait organiser la Drag Week sur Paris et il m’a demandé de créer une chanson ; c’est là qu’est né le refrain de « Drag » qui a été assez dur à trouver d’ailleurs car je ne voulais pas m’approprier une culture car je ne performe pas le Drag en soi. Dans cette chanson, j’ai juste parlé de ma rencontre avec une drag-queen en romançant un peu cela et pour la parité ; et c’était vraiment une volonté personnelle ; je parle également des drag-kings. Les gens ont kiffé cette chanson quand je l’ai publiée sur mes réseaux et j’ai mis du temps à créer la suite la suite car je voulais bien faire les choses notamment au niveau du clip ; je voulais inviter tous mes amis et créer une ambiance ; une couleur. La Maryposa a un petit peu retouché le texte en y ajoutant de l’écriture inclusive. Ce titre a vraiment été travaillé avec le milieu.
Cette chanson mais également son clip ont-ils permis à la communauté LGBT de partir à ta rencontre ?
Même si je suis déjà bien installé dans la communauté LGBT pour plein de raisons qui me sont miennes ; effectivement, « Drag » a permis que cette communauté vienne vers moi et ça a permis une rencontre avec un nouveau public qui est extrêmement bienveillant ; c’est assez fou à quel point les gens sont gentils et ça fait du bien. Grâce à cette chanson, j’ai fait de super rencontres dans le milieu LGBTQIA+ et même ailleurs.
De quoi parles-tu dans « Vampire » ?
Je parle de la relation entre un vampire et le diable. Malheureusement, il se fait larguer par le diable et pleure toutes les larmes de son corps. C’est vraiment l’histoire d’une petite rupture un peu fantastique.
Peux-tu nous parler de sa mise en images ? Pourquoi n’as-tu pas été encore plus dans l’esthétique rattachée aux vampires ?
Je ne voulais pas partir dans le déguisement de vampire afin que cela ne fasse pas too much. J’avais envie de créer une petite histoire un peu plus sérieuse autour du texte sans tomber non plus dans « Twilight ». Nous avons pris l’essence même du texte ; la rupture ; et juste quelques codes de ce personnage ; on me voit notamment pendu à l’envers à un moment mais aussi mangé des bonbons en forme de dents de vampire. Nous avons plutôt glissé quelques clins d’œil à l’univers vampire dans ce clip.
Comment synthétiserais-tu ton univers en quelques adjectifs ?
Un peu schizophrène car il y a un côté sérieux et un autre plus foufou et j’aime bien cette dualité-là. Un peu rêveur. Authentique, c’est mon vécu traduit à travers des histoires et des textes plus personnels. Imagé dans mes paroles et très honnête.
En référence à ton nom de scène, quel serait le « Saint Graal » artistique pour moi ?
Ça pourrait être une collaboration de rêve…Gorillaz, ça serait un bon Graal pour moi. J’avoue que je pourrais dormir tranquille après !
Commences-tu à œuvrer pour d’autres artistes ?
J’ai pu rencontrer énormément d’artistes quand j’ai participé aux iNOUïS du Printemps de Bourges ; je me suis fait des amis en or ; et il m’arrive de travailler avec certains que ce soit pour moi, pour eux ou juste pour le fun. Je pense notamment à Thx4Crying, Oete, le duo Suisse Psycho Weazel, Kalika, Degree…
Quels sont tes prochains projets ?
L’EP « Le Cœur Qui Cogne » sortira le 31 mars, le morceau qui lui donne son nom et qui est ; pour le coup ; un titre personnel sera celui qui sera mis en avant. Un clip suivra très certainement. Je serai notamment en concert le 04 mai au Point Ephémère et des festivals sont prévus cet été dont Ronquières en Belgique et Festi'neuch en Suisse. Des live sessions devraient arrivées…Je continue d’écrire et de composer pour la suite !