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Retrouvailles avec Ycare au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son nouvel album intitulé « Des Millions D’Années » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Yves Bottalico

(c) Yves Bottalico

Comment est née l’idée de faire un album composé de duos ?

Je ne voulais plus être seul, tout simplement. Je ne me revoyais pas faire un album solo aussi triste que le précédent et l’expérience avec Axelle Red m’a tellement enrichi que j’ai eu à cœur de faire plein de duos avec plein de gens.

Comment s’est fait le choix des invités mais aussi le tracklisting de cet album ?

Le choix des invités s’est réellement fait par rapport aux chansons. J’ai fait en fonction de qui m’inspirait quoi et de qui voulait chanter quoi. J’ai imaginé des chansons que j’aurais écrites pour ces personnes ; sauf que je n’ai pas fait que les écrire, je les ai chantées avec elles et c’était trop cool. Je me suis vraiment éclaté à faire cet album. En vérité, c’est une angoisse car il faut trouver les artistes, ceux qui ont envie, se prendre des non mais il y a eu des surprises incroyables en ce qui concerne ceux qui ont accepté. A la première écoute de la chanson « Animaux Fragiles », Zaz entendait déjà sa voix, c’était extraordinaire. Cela a été une succession de petits miracles.

Musicalement parlant, avez-vous fusionné vos univers respectifs ? Ces artistes sont-ils venus dans ton univers ou toi dans le leur ?

Finalement, il n’y a pas eu cet effort à faire car je viens de la grande variété française ; ce terme peut être un peu péjoratif mais pour moi, c’est le droit à l’éclectisme, à la non-identité presque. Avoir cette étiquette-là est une chance car on peut faire ce que l’on veut et sur cet album, on retrouve notamment Tiken Jah Fakoly qui est une légende mondiale du Reggae et qui est venu sur mon terrain un peu de chanson. A vrai dire, il y a la vérité des chansons et elle n’a pas de genre. Être chanteur de variété française est la plus grande liberté.

(c) Yves Bottalico

(c) Yves Bottalico

Peux-tu nous en dire plus sur la pochette de ton nouvel album ?

Cette pochette représente l’acceptation de ma mortalité ; c’est la fin d’Ycare tel qu’on le connaît dans une espèce de position figée, il abandonne cette statue ; cette légende ; qu’il arborait durant une quinzaine d’années et il revient à son humanité. Ces millions d’années renvoient à cette éternité que l’on acquiert en sachant que l’on va mourir. Je parle d’Ycare à la troisième personne car c’est moi, Assane, qui m’exprime aujourd’hui dans cette interview.

Quelles thématiques abordes-tu sur ce disque ?

Je parle notamment du temps, de l’incertitude heureuse d’une rencontre amoureuse, de mes origines, de métissage, de résilience, de notre friabilité en tant que roches car nous sommes forts et faibles à la fois…C’est un peu un tour des questions que l’on peut se poser pendant un enfermement ; ce COVID m’a été d’une grande utilité.

« Si Jamais J’Oublie » est l’unique titre que tu interprètes tout seul…est-ce en quelque sorte un duo avec toi-même ?

C’est une très bonne question car à la fin, on se retrouve tout simplement face à soi-même. Cette chanson qui date de 2015 était pour Zaz ; c’était un peu une bouteille à la mer ou dans le désert à un moment où je ne pouvais plus chanter. Zaz a fait vivre cette chanson pendant tout le temps où moi je ne vivais plus. Sur cet album, j’ai changé la fin des paroles de cette chanson et je dis que je suis en vie car j’ai survécu à tout cela ; comme nous tous. La boucle est bouclée.

(c) Yves Bottalico

(c) Yves Bottalico

J’avais pensé à te demander si « Des Millions D’Années » était un album de frères et sœurs artistiques mais je me suis rendu compte que parmi les duos présents, il y en avait un familial. Comment as-tu enrôlé ton frère dans ce projet ? Il me semble qu’il n’est pas chanteur à l’origine.

A la base, il est bien plus chanteur que moi. C’est un super chanteur qui n’en est pas devenu un comme parfois, de très bons joueurs de foot qui n’ont pas fait carrière à cause d’une blessure par exemple. Mon frère n’est pas devenu chanteur dans cette vie mais il est devenu bien d’autres choses dans l’artistique ; c’est un Leonard De Vinci, c’est un touche-à-tout, il est très très fort dans tout. La chanson « Une Vie » qui est un hymne dans mes concerts a été écrite il y a dix ans, je me suis dit qu’il fallait la revisiter à la sauce du jour et comme elle est tellement intime, il n’y avait que mon frère qui pouvait la rechanter avec moi. Je l’ai appelé tout simplement, il était tout content et je l’étais encore plus que lui.

Tu chantes « Tatoués » avec Emilie Satt, tu as toi-même plusieurs tatouages, quelle signification ont-ils ?

Ces tatouages symbolisent tous un souvenir, un rendez-vous ou un événement marquant dans mon existence ; comme si mon corps était une feuille vierge ou un passeport et qu’il y avait un tampon à chaque voyage ou à chaque blessure. Quand on se blesse, on a une cicatrice et bien quand je me tatoue, c’est une cicatrice volontaire.

Comment as-tu prévu de défendre ce nouvel album sur scène ?

On ne défend que quand on est attaqué ! J’ai à cœur d’aller partager avec le public ce que j’ai partagé en studio avec ces artistes. Auparavant, j’allais déclamer les choses parce que j’étais dans une espèce de torture dans mes chansons alors que sur les premières dates faites en préambule à Paris pour présenter ce disque, ça n’a été que du bonheur et du partage. Cela fait quinze ans que je fais de la musique de manière professionnelle et c’est la première de ma vie que je m’amuse, que je prends du plaisir, que je souris, que je suis heureux. 

(c) Yves Bottalico

(c) Yves Bottalico

Et dans le côté « technique », comment vas-tu faire avec autant d’invités ?

Ces artistes ne vont pas arrêter leur vie et venir avec moi en tournée (rires). La plupart du temps, je serai seul et quand l’un d’entre eux sera dans le coin, il viendra me rejoindre. Ces chansons peuvent se chanter seul même si elles sont taillées comme des duos. Axelle était venue à Lille car elle n’était pas loin et évidemment, j’aimerais qu’elle soit là quand je jouerai en Belgique. J’aimerais qu’il y ait un maximum d’artistes sur scène à Paris à L’Olympia mais aussi qu’il y ait des Normands, des Sudistes…On est vraiment dans le partage et c’est très rare que je dise cela car j’étais un gars très solitaire dans mes précédentes œuvres. Là, j’ai juste envie d’être avec les gens car le COVID m’a bien puni.

Te verrais-tu proposer un volume 2 ?

Peut-être pas un volume 2 mais une réédition avec quelques nouveaux titres mais je ne sais pas encore avec qui les partager…Ça va se faire ; ça va naître !

Quels sont tes prochains projets ?

L’album sort le 14 octobre. Un prochain extrait devrait voir le jour d’ici la fin de l’année et il sera mis en images. Des dates sont déjà prévues jusqu’à L’Olympia le 22 avril 2023. De nouvelles chansons sont en cours d’écriture pour ce projet-là avec une réédition probable au printemps. Une retraite bien méritée après !

Retrouvailles avec Ycare au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son nouvel album intitulé « Des Millions D’Années » !
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