Rencontre avec Fantasme à l’Idol Hôtel à l’occasion de la parution de « Minuit » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
J’ai 23 ans, je suis originaire de Paris, je suis compositeur et je fais de la musique électronique. J’ai commencé à jouer de la guitare à l’âge de 9 ans et à composer quand j’étais au lycée. Au tout début, je partageais des morceaux sur Internet en dilettante mais avec « Minuit » ; mon premier EP ; je m’y mets beaucoup plus sérieusement en présentant un projet beaucoup plus concret et travaillé.
Quelle a été l’impulsion pour imaginer ton nouveau projet ?
Durant mes études de cinéma, je n’ai pas vraiment fait beaucoup de musique car le rythme était assez intense d’autant plus que je travaillais en même temps sur des tournages. Le fait d’avoir eu un petit temps mort à cause des différents confinements m’a permis de me remettre à faire de la musique. Avoir plus de temps m’a donné envie de faire un projet beaucoup plus concret et je crois que c’est cela qui m’a lancé dans l’idée de faire un EP.
Pourquoi as-tu baptisé ton projet Fantasme ?
Je souhaitais avoir un nom de scène court dont les gens puissent se rappeler assez facilement. J’avais envie d’avoir un nom Français car dans la musique électronique, beaucoup d’artistes choisissent des noms anglais ou des pseudos à consonances Asiatiques/Orientales. J’aimais bien l’idée de revenir à quelque chose d’un peu plus chauvin. Par ailleurs, dans le fantasme, il y a quelque chose de très idyllique, une idée de perfection, quelque chose qui va nous rendre vraiment super heureux si on arrive à l’attendre, il y a un coté joyeux et en même temps, le fantasme demeure quelque chose d’intime dont on peut même parfois avoir un peu honte. Souvent, on ne réalise pas nos fantasmes et il y a donc une part beaucoup plus triste. Dans ma musique, on retrouve cette dualité entre la joie et quelque chose de plus triste et je trouvais que ce nom collait bien avec la musique que je fais.
Où situerais-tu Fantasme musicalement parlant ?
Fantasme, c’est de la musique électronique avec des influences un peu House, Disco et Pop des années 70 et 80 mais aussi des influences électroniques un peu plus expérimentales et un peu plus mélodiques comme Four Tet et Superpoze. Fantasme, c’est un peu le mix de tout ce que j’écoute depuis que je suis ado.
Comment décrirais-tu l’univers de ce projet ?
J’essaie d’être toujours sur la petite ligne qui sépare la joie de la tristesse. Dans cet EP, c’est particulièrement présent car « Minuit » raconte une soirée qui commence de manière très joyeuse. Les premiers morceaux sont assez dansants et pleins de bonheur mais peu à peu, il y a un tournant et on entre dans quelque chose de beaucoup plus introspectif comme lorsque l’on est dans une soirée où la nuit est trop longue, que l’on a trop bu et que l’on se met à se questionner sur sa vie jusqu’à un retour solitaire chez soi au milieu de la nuit. Les morceaux deviennent donc de plus en plus mélancoliques.
Pourquoi as-tu intitulé ton premier EP « Minuit » ? Est-ce en référence à l’heure à laquelle l’inspiration arrive généralement ?
Il y a donc cette histoire de bande son de cette soirée mais aussi le fait que je trouve le mot minuit très beau ; il évoque plein de choses, il est à la fois mystérieux et en même temps, tout le monde peut projeter quelque chose dessus. Personnellement, ça me fait un peu rêver, c’est au cœur de la nuit, le mot est assez poétique et je trouve qu’il résumait bien cette histoire qui est racontée dans les cinq morceaux.
Il y a quelque chose de très cinématographique dans « Minuit », est-ce dans tes projets de lier la musique à l’image ?
Oui, carrément et c’est très présent dans la façon dont je travaille. J’ai déjà fait de la musique pour des courts-métrages et j’aimerais m’y remettre un peu plus maintenant. Je suis vachement inspiré par des musiques de films et j’imagine toujours des images quand je compose, c’est aussi pour cela que l’on a très vite fait un clip pour « Homecoming Queen ».
Pourquoi n’as-tu pas mis de paroles sur tes morceaux ?
Comme je n’aime pas trop chanter, j’étais parti sur un projet purement instrumental ; un peu comme une bande son de film finalement ; mais j’ai quand mis des voix même si elles sont pas mal déformées, notamment sur le dernier morceau qui s’intitule « Minuit » lui aussi. Sur « Tears », on peut entendre la voix de ma petite sœur. Il y a donc des voix mais pas de paroles clairement distinctes car j’avais vraiment envie de travailler la matière du son sur cet EP. Je ne voulais pas mettre de mots pour laisser une certaine liberté de signification aux auditeurs qui écouteront ce disque. En revanche, j’ai pour projet de travailler en collaboration avec d’autres artistes qui viendront mettre leurs paroles et chanter sur mes morceaux.
Dans quel lieu imaginerais-tu l’écoute idéale de ton disque ?
En marchant tout seul au milieu de la nuit dans les rues de Paris.
Quels seraient tes prochains fantasmes ?
(Rires) Collaborer avec des chanteuses et des chanteurs que j’aime bien et faire la musique de longs-métrages. Ce sont mes objectifs pour les prochains mois ou dans les années à venir…
As-tu déjà pensé à une scénographie particulière pour mettre en lumière « Minuit » lors de prochains concerts ?
Pas vraiment mais je commence à y réfléchir doucement. Avec le COVID et vu que les concerts n’étaient pas possibles, je n’étais pas dans l’idée de présenter tout de suite sur scène « Minuit » surtout que je n’ai jamais fait vraiment de concert. Ce n’est donc pas encore d’actualité car cela va me demander du temps de préparation…