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Rencontre avec The Supermen Lovers à l’Idol Hôtel à l’occasion de la parution de son nouveau double single !

Publié le par Steph Musicnation

© Jerusalmi

© Jerusalmi

Ton quatrième album sortira cette année, peux-tu nous dire pourquoi il a fallu attendre dix ans depuis la parution de « Between The Ages » ?

Pendant dix ans, il s’est passé plein de choses ; il y a eu près d’une quinzaine de maxis qui sont sortis et « Clock Sucker » mon dernier EP était presque un mini album. J’ai également fait des bandes originales de films notamment celle de « La Lutte Des Classes » de Michel Leclerc et j’ai bossé ponctuellement sur des films comme « Brice de Nice 3 ». J’ai beaucoup tourné durant ces dix ans. Je ne me suis mis au DJ set qu’en 2011 car auparavant, je ne voulais faire que du live ; ce qui est un peu bête car j’ai raté pas mal de bons plans (rires). Je m’y suis collé par la force des choses car j’avais des potes qui tenaient des clubs et ils m’ont incité à mixer. Pour moi, DJ est un métier à part entière, ce n’est pas juste passer des disques, il faut une certaine technique, il faut digger et ça demande du temps. Je ne me considère pas comme un DJ à proprement parler car je ne passe pas mes journées à chercher des nouveautés, je joue mes propres références. Avant l’arrivée du COVID, le DJing m’a pris pas mal de temps car j’allais jouer quasiment toutes les semaines quelque part et le live était devenu occasionnel. Je dirais qu’il était plus rare mais mieux.  

Qu’est-ce qui t’a donné envie de repartir sur un format long ?

C’est une bonne question ! Après la parution de « Clock Sucker » début 2018, je me suis dit qu’il fallait que je fasse de nouveaux tracks mais j’avais l’impression que j’allais refaire exactement la même chose. Je me suis dit que ça ne servait à rien car le but est de toujours avancer, il faut vivre de nouvelles choses afin de les raconter. Comme je n’aime pas forcer les choses, je voulais que ça vienne naturellement. J’ai mis un peu de côté le métier de producteur et je suis parti. La vie m’a emmené dans les pays de l’Est. Je suis arrivé à Kiev en Ukraine et ça a été une claque. Je m’y suis posé et j’ai vécu des choses que je n’aurais pas pu vivre ailleurs. J’ai été servi, j’en ai pris pour mon grade (rires). L’Ukraine est entre le trash et l’arty, c’est un pays complètement barré, c’est un no man’s land. J’y ai rencontré Dyma avec qui j’ai fait de la musique, nous avons monté un projet électronique qui s’appelait Kill This Kant et nous avons sorti deux EPS. Comme j’ai vécu des choses dingues là-bas, je me suis dit qu’il fallait que je les raconte et c’est comme cela que l’idée de ce nouveau format long est née. Malgré toutes les casseroles que j’ai pu vivre sur place, il y a du bon car j’ai rencontré ma femme là-bas ; elle n’est pas Ukrainienne mais Moldave ; et j’y ai trouvé l’inspiration pour ce nouveau disque.

« Body Double » sera-t-il dans la lignée de « Clock Sucker » ?

Bizarrement, je trouve que « Body Double » se rapproche plus de mon premier album. Ce nouveau disque est hyper spontané ; j’ai essayé de ne pas penser à la production comme je l’avais fait sur « Clock Sucker » pour lequel je m’étais très appliqué. J’ai composé « Body Double » sur deux ans en même temps que je vivais les choses.

© Harley C

© Harley C

Comment décrirais-tu le son The Supermen Lovers ?

Tu me poses une colle ! Aujourd’hui, après un peu plus de vingt ans de baroud dans tout cela, je sais ce que je ne veux pas mais je n’ai aucune idée de ce que je veux (rires). Pour moi, c’est très bizarre de parler du son de The Supermen Lovers car c’est quelque chose de très abstrait même s’il y a indéniablement une base Funky et Disco ; on ne se refait pas.

Pourquoi as-tu choisi simultanément deux nouveaux titres ?

Tout simplement car mon co-label ; La Tebwa ; flippait à cause du titre en lui-même « Requiem For A Bitch » alors que moi, je ne comprenais pas pourquoi (rires). « Summer Love » avait été intégré l’année dernière à une compilation caritative d’un pote à Ibiza mais ce titre n’avait jamais bénéficié d’une vraie sortie et c’était l’occasion de sortir les deux titres en même temps d’autant que pour l’instant, « Summer Love » n’est pas inclus dans l’album à paraître. « Summer Love » qui est très léger a été fait avant que je ne parte à Kiev.

Peux-tu nous en dire plus sur ces collaborations avec Yann Destal et Supermusique ?

Je connais Yann depuis longtemps car nous nous croisions souvent au Bus Palladium chez Cyril Bodin un pote que nous avions en commun. Pour « Requiem For A Bitch », j’avais écrit la mélodie et le texte et j’avais en tête le titre « I Feel Good, Put Your Pants On » de Jackson Jones dont le lead vocal est super étranger. J’ai toujours adoré ce track. J’ai calqué une mélodie dans le même délire car je trouvai qu’elle allait bien avec les paroles. Ensuite, j’ai commencé à chercher l’interprète et c’est Caroline de La Tebwa qui m’a parlé de Yann. Je connaissais son parcours après Modjo et même si ce titre est loin de ce qu’il fait actuellement, ça pouvait l’intéresser. Je n’ai pas pu lui faire croire que je parlais d’une plage mais quand je lui ai envoyé les paroles de cette chanson, il a pu se rendre compte qu’il y avait une vraie histoire derrière ce titre. Ça lui a plu et il a dit ok. Quand nous avons fait la session de voix, ça a été super agréable car Yann s’est laissé orienté et j’ai trouvé ça génial de sa part. Il a respecté le fait d’entrer dans mon univers et je lui en suis très reconnaissant. En ce qui concerne Jarco de Supermusique, la première fois que je l’ai rencontré, c’était à un festival de musique à Porto-Vecchio. A cette époque, il évoluait au sein de Marie Madeleine dont le titre  « Swimming Pool » tournait grave. Je me souviens qu’il était aux platines et que quelqu’un de l’organisation était venu lui dire qu’il y avait des gens qui préféreraient qu’il joue tel ou tel titre et pour les envoyer chier, il a joué durant une heure tout super pitché à fond. J’ai trouvé ça génial (rires). Nous nous sommes revus par la suite à Paris et nous avons fait « Summer Love » avant qu’il ne parte vivre dans la forêt avec sa tendre. J’adore Jarco, c’est un univers à lui seul, il pourrait vivre en Ukraine (rires).  

Rencontre avec The Supermen Lovers à l’Idol Hôtel à l’occasion de la parution de son nouveau double single !

Que va-t-on retrouver comme thématiques sur « Body Double » ?

Je raconte ce que j’ai vécu en Ukraine sur ce disque, les textes parlent notamment de relations amoureuses.

Peux-tu nous en dire plus sur ce titre d’album, est-ce une référence au film de Brian De Palma ?

J’adore ce film surtout pour son esthétisme. Pour être honnête, j’ai du voir « Body Double » deux ou trois mais je ne m’en rappelle jamais. Je garde en tête l’image de Melanie Griffith allongée sur son lit avec les cheveux qui tombent et les jambes en l’air. Le plan était assez hallucinant. Le titre de mon album est une sorte d’hommage assumé à ce film qui m’avait vraiment marqué de façon visuelle. Par ailleurs, je trouvais le nom terrible, c’est Disco et sexy.

Quel est ton premier souvenir musical ?

Mon père était batteur comme l’un de mes oncles qui adorait tout ce qui était Disco et Funk. Quand j’allais chez ma grand-mère chez qui il vivait encore à l’époque, il avait une batterie dans le garage et il avait ce fameux poster de Queen avec les 65 nanas à poil qui font du vélo ; chose qu’on ne pourrait jamais sortir aujourd’hui. J’étais fasciné par ce poster. Je me souviens que mon oncle répétait avec son groupe le titre « Don’t Go » de Yazoo. Ca a été mon premier vrai contact avec le monde de la Pop même si j’avais déjà entendu des titres auparavant.

© Joelle Van Autreve

© Joelle Van Autreve

Par quoi ou par qui es-tu attiré dans la French Touch actuelle ?

Malheureusement, cela fait un moment que je n’ai pas eu un coup de cœur…Je me suis senti des affinités à l’époque du Nu-Disco avec des groupes comme Jupiter ; il y avait un semblant d’unité. Ce que je vais dire va peut-être faire hérisser les poils à certains ; je trouve qu’il y a une girlysation dans ces genres-là et c’est particulier à la France, c’est devenu un trop précieux, ça manque de rage pour moi. J’ai du mal à comprendre les jeunes générations qui font cette musique. Je n’arrive pas à ressentir le fuck off chez eux alors que moi, à 18 piges, j’étais révolté et il fallait que ça hurle. Ça a beau être du Funk et du Disco, ça peut être très dur car ce n’est pas forcément tout mignon.

« Starlight » fête déjà ses 20 ans cette année…Des remixes sont-ils prévus à cette occasion ?

Des choses sont prévues, ça se prépare en sous-marin mais pour l’instant, il n’y a pas de date précise à annoncer. On espère pouvoir présenter des remixes d’ici l’automne et j’aimerais bien qu’ils puissent sortir en vinyle. En attendant, des remixes pour « Requiem For A Bitch » sortiront cet été et j’en ai fait un moi-même en partant complètement autre part. Un autre pack arrivera également pour « Summer Love ».

Rencontre avec The Supermen Lovers à l’Idol Hôtel à l’occasion de la parution de son nouveau double single !
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