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Rencontre avec AVBE à l’occasion de la parution de son premier EP !

Publié le par Steph Musicnation

Rencontre avec AVBE à l’occasion de la parution de son premier EP !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Raphaël Olivier alias AVBE, j’ai 23 ans, je suis un musicien franco-américain, chanteur et humain avant tout. Je suis né à Paris, j’ai été élevé en banlieue parisienne dans le 91 et ensuite, je suis parti vivre à Chicago à l’âge de 15 ans. AVBE que je suis fier de porter comme mon projet principal est un projet à 360 degrés dans lequel je suis auteur, compositeur, interprète, producteur et à côté de cela, je suis également compositeur de musique de films et guitariste dans plusieurs projets.

As-tu développé simultanément toutes tes casquettes dans ton projet musical ? Je pense notamment au chant…

Non et à vrai dire, le début d’AVBE a réellement concordé avec la fin de mon parcours au sein du CNSM de Paris. Après avoir fait des études très orientées Jazz et musique de films, j’ai eu une forte envie de sortir des clous et de faire de la musique électronique et Pop mais pas comme chanteur sinon comme producteur. Dès lors, je me suis vraiment familiarisé avec la musique sur ordinateur et la production. AVBE a plus commencé comme un projet Electro et au fil du temps, mes influences Folk Américaines ont refait surface et j’ai vraiment eu envie de chanter. Pour le coup, je suis parti de zéro. J’ai écrit des textes, j’ai commencé à les chanter sans trop savoir où j’allais et petit à petit, ça s’est vraiment imposé comme une pierre angulaire du projet. Maintenant, le chant est vraiment au centre du projet.

Le fait d'être parti vivre à Chicago, était-ce afin de te « perfectionner » dans la musique ?

Cela a concordé avec plein de choses mais oui, l’aspect musical en faisait partie. J’y suis parti à l’âge de 15 ans avec ma mère qui est harpiste et compositrice et d’ailleurs, j’ai eu récemment cette grande chance de faire six concerts en France en une semaine avec elle. Quand nous sommes partis aux États-Unis ; derrière ce départ ; il y avait une vraie idée musicale pour tous les deux. Pour ma mère, c’était d’écrire un opéra moi et pour ma part, c’était de devenir guitariste ; cet instrument s’est peu à peu installé dans ma vie jusqu’à devenir mon instrument principal car jusqu’alors, j’étais principalement violoncelliste. Je voulais jouer dans des projets, apprendre le Blues, le Jazz…et voir ce que Chicago qui est une ville chargée d’histoire pouvait m’apporter. Ce qui a fait la plus grande différence dans ma vie musicale, ça a été les rencontres ; celles avec mes amis Américains, mes amis Jazzmen, mes amis rappeurs-producteurs…Aux États-Unis, à la différence de la France, l’idée de style n’est vraiment pas quelque chose d’inclusif, on fait de la musique avec un grand M et je pense que c’est ce qui m’a permis de lancer mon projet AVBE sans avoir l’ombre d’un doute car les États-Unis apportent une ouverture d’esprit.

(c) Kamila K Stanley

(c) Kamila K Stanley

Comment décrirais-tu ton univers ?

C’est une question tellement sans fin car j’ai l’impression que chaque jour ça évolue…AVBE est l’étendard de toute ma palette émotionnelle, il me semble qu’il y a de l’introspection et de l’intimité dans ce projet. Pour cet EP, j’ai toujours gardé en tête la notion d’intensité des sentiments qu’ils soient amoureux, de l’ordre de la rupture, d’aller de l’avant ou de la dualité. Dans tout ce que cela implique, la dualité est vraiment au centre du projet : franco/américain, electro/acoustique, chanteur/producteur, jour/nuit…Avec le temps, j’ai appris à ne pas voir ses forces contraires comme opposées mais bel et bien complémentaires. Maintenant, j’essaie d’explorer ces différentes sensations comme l’intime face au grandiose. Avant tout, je dirais que cet univers que je présente est l’expression multiple et variée des sentiments quel qu’ils soient.

Plusieurs morceaux sont sortis depuis 2018 avant ton premier EP…Comment les considères-tu aujourd’hui ? Sont-ils des prémices à « Dawn » ?

Ce sont effectivement des prémices. Je dirais que je suis fier dans l’absolu de ces morceaux qui ont beaucoup de sens pour moi. Quand je les écoute maintenant, je sais ce qui se cachait dans chacun d’entre eux. Avec le recul, je me suis rendu compte que ces morceaux étaient un peu comme des montagnes russes au niveau des styles. Il y avait plein d’idées mais il me semble que cela manquait d’une réelle direction. Quand je regarde maintenant ces « aléas musicaux » et que je les compare à « Dawn », je me dis que cela avait beaucoup de sens pour ce que je voulais faire et notamment un ouvrage avec une vraie cohérence dans ces différents styles.

Quel rapport as-tu à l’aube qui te donne ton nom de scène et qui est également le titre en anglais de ton EP ?

Quand on a un tatouage, on se dit qu’on le fait pour une raison et avec le temps, on y découvre de nouvelles significations et pour moi, l’aube a fait exactement la même chose. Au fur et mesure des morceaux, des projets, des rencontres, j’ai encore plus aimé cette notion ; le fait que l’aube représente tout ce qui n’est pas encore. Il faut savoir que l’aube n’est pas ce moment que nous connaissons tous et que nous adorons, c’est le moment qui précède ce splendide moment rouge. L’aube, c’est ce qui se passe vingt minutes avant, ce sont les prémices ; on sait que quelque chose arrive mais ça reste très condensé et très humble au final. Pour quelqu’un comme moi qui avait un bagage musical assez chargé, rempli d’histoires et d’émotions, l’idée de tout rependre à zéro, l’idée de la page blanche a été quelque chose de très libérateur. Je me suis permis de chanter, d’écrire des textes, d’explorer des climats musicaux vers lesquels je ne m’étais pas dirigé jusqu’alors.

(c) Anna Oustinov

(c) Anna Oustinov

« Dawn » est-il une photographie de ta vie à un moment donné ?

C’est exactement ça. C’est la marque de mon passage si infime soit-il, ce disque résulte d’un agencement de choses. Cet EP représente une grosse transition dans ma vie sur un plan personnel et il symbolise la naissance d’un projet lui-même en naissance.

De quoi parles-tu sur cet EP ?

J’explore avant tout des sentiments très intimes ; je parle d’amour, de solitude ; pas forcément dans des termes mélancoliques mais honnêtes et réels ; de changements permanents, de dualité et je dirais que le thème du temps est très important et cela même dans la conception de cet EP.

Tu partages « Where I Go » avec Sam H., peux-tu nous en dire plus sur cet artiste et sur votre rencontre ?

Sam est un magnifique artiste de Chicago. Nous avons été mis en relation grâce aux Burns Twins qui sont des amis producteurs. Sam chantait avec eux et je me suis dit qu’il fallait que l’on collabore tous les deux. Je lui ai présenté la structure et les thèmes de « Where I Go », il a adoré, il a écrit un couplet et nous avons chanté les refrains ensemble. Ça s’est fait en deux jours et « Where I Go » a été enregistrée en deux heures dans le studio que j’avais aménagé dans le walking closet de ma maison à Chicago. Sam m’a vraiment laissé carte blanche au niveau du mixage qui a été fait à Los Angeles et j’ai beaucoup apprécié cela. C’est une très belle collaboration.

(c) Spencer Cole Porter

(c) Spencer Cole Porter

Penses-tu déjà à la suite de « Dawn » ? Comment l’imagines-tu ?

C’est une très bonne question ; je pense que nous y pensions tous surtout maintenant et en même temps, sans aucune visibilité pour nous tous…Dans l’absolu, j’aimerais reprendre les collaborations et notamment avec des amis musiciens qui n’évoluent pas forcément dans les mêmes sphères que moi, je pense notamment à des amis rappeurs. J’aimerais reprendre peut-être le rythme de mes débuts, faire juste des morceaux pour m’amuser jusqu’à ce qu’un jour un gros ouvrage s’impose vraiment à moi. Et surtout, j’aimerais faire des concerts, autant que je le peux !

Retrouvera-t-on AVBE en français dans le texte à l’avenir ?

C’est encore une très bonne question et la réponse est oui ; j’ai envie que cela soit écrit noir sur blanc dans cette interview comme cela je ne pourrais pas faire demi-tour. J’aime beaucoup le français et c’est drôle à dire mais quand on part aux États-Unis, on s’en rapproche. Quand je suis là-bas, je n’écoute que des podcasts de France Culture et quand je suis ici, j’écoute NPR. J’ai une forte envie de chanter en français mais je crois que je vais devoir faire des efforts pour tonifier ma voix car je n’ai pas envie de chanter comme un Américain qui chanterait en français. Je dois dire que ce qui m’a un peu redonné l’étincelle pour le français, c'est le nouvel album de Terrenoire qui s’intitule « Les Forces Contraires » ; ce sont deux gars formidables qui sont des amis, les entendre chanter aussi bien en français des textes aussi profonds avec une prod aussi magnifique, ça m’a donné un coup de pied aux fesses. A suivre donc…It’s In The Works !

https://www.facebook.com/AVBEmusic
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