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Retrouvailles avec Faustine à l’occasion de la sortie de son nouvel EP !

Publié le par Steph Musicnation

Photo Audrey de Vissac

Photo Audrey de Vissac

Ton nouvel EP vient de sortir et il s’intitule « Métamorphoses », le pluriel du mot renvoie-t-il à des métamorphoses aussi bien personnelles que musicales ?

Oui, ces métamorphoses sont personnelles dans ce que je peux percevoir comme changements de nature et de forme dans ma vie et dans ce que je vis au quotidien et forcément, la musique suit cela. Pour cet EP, j’avais envie d’évolution et que ça bouge en termes de sons et de sonorités.

Comment vois-tu ton évolution musicale depuis la parution de ton précédent EP ?

Cette thématique de métamorphoses et de changements a été le fil rouge de ce disque. Je sentais déjà lors de l’enregistrement de mon précédent EP que j’avais envie de sonorités un peu plus Rock et plus Electro. Je crois que j’étais en chemin vers cela. Pour moi, une métamorphose peut-être soit brutale soit lente et dans quel cas, on regarde à la loupe et on voit toutes les cellules bouger. Je trouve que cette sensation se prête bien au moog (clavier), à la basse qui grossit et à ces petites formes avec le mellotron (clavier).

« Métamorphoses » est-il le fruit de rencontres artistiques ?

Oui, tout à fait. Je te dirais que même si parfois, j’ai envie d’y croire, il n’y a pas forcément de hasard. Il y a quelques années, j’ai rencontré Babet la violoniste du groupe Dionysos qui a en parallèle sa propre carrière d’auteure, compositrice et interprète. C’est quelqu’un de très important pour moi dans mon parcours car elle me suit, elle vient me voir en concert, elle m’épaule et elle me conseille. L’année dernière, je lui ai dit que j’aimerais bien que nous co-écrivions une chanson mais c’était compliqué en termes de planning car Dionysos était en plein dans l’enregistrement d’un album. En revanche, elle m’a envoyé des chansons qu’elle avait dans ses tiroirs et j’en ai choisi une qui m’a interpellée tout de suite. En écoutant les paroles qui étaient très belles et qui racontaient l’histoire d’un bras d’eau en Russie qui avait été déplacé et qui séparait un village en deux, cela m’a fait penser à un thème qui me touche en ce moment et qui me brasse au quotidien. J’ai pensé à ces gens qui s’exilent pour fuir la guerre ou une situation économique ou humaine désastreuse et qui traversent la mer au péril de leur vie en espérant un avenir meilleur. J’ai écrit à Babet en lui disant que son très beau texte m’avait inspirée quelque chose sur une thématique très actuelle qui me touche et je lui demandé si elle m’autorisait à réécrire tout en gardant sa musique. A partir du moment où j’ai eu son aval, le texte est sorti d’un coup dans un souffle. Par ailleurs, grâce à un tremplin départemental dans le Gars que j’ai remporté en mai 2017, j’ai pu travailler avec la SMAC Paloma et notamment avec le directeur artistique Christian Bordarier qui nous a suivi mes musiciens et moi lors d’une résidence artistique en amont de l’enregistrement de l’EP. Ce sont vraiment des gens qui portent et épaulent énormément. Mes musiciens également sont de belles rencontres artistiques car au fil de mon chemin, il y a eu des départs et des nouvelles arrivées. Je travaille avec un nouveau guitariste et un nouveau batteur, Julie qui était avant au violon est maintenant aux claviers. Il y a des métamorphoses et c’est très agréable !

Photo Audrey de Vissac

Photo Audrey de Vissac

De quoi parles-tu sur cet EP ?

L’année dernière, cela faisait 10 ans que j’étais sur Paris et j’ai eu ce vertige du « regard en arrière ». A 18 ans, j’étais dans quelque chose dans lequel je ne suis plus. Ce n’est pas moins bien, ce n’est pas grave mais je ne suis plus cette personne. Le monde autour de moi a bougé également et j’ai évolué avec lui. Je me suis posé des questions et j’ai voulu en parler dans mes textes car à la fois, rien n’a changé, je suis toujours la même personne mais plus vraiment la même. Cet EP est parti de cette constatation pour moi et pour le monde qui m’entoure.

« La vie Promesse » en est le premier extrait, est-ce que ce morceau résume bien ton EP ?

Je crois car il a un élan d’espoir, une volonté d’avancer, de se battre pour un idéal, pour une vie meilleure, mais aussi cette fatalité qui nous fait nous dire que peut-être nous n’y arriverons pas, qu’il est possible que le chemin entreprit soit sans issu ou pire qu’il est une issue dramatique. C’est ce titre qui a été co-écrit avec Babet. Dans le refrain, je parle de Charon qui est la figure pour moi du passeur qui conduit les migrants sur la mer Méditerranée. Dans la mythologie grecque, Charon conduit la barque des Enfers sur le fleuve du Styx. Les morts qui ont reçu une sépulture traverse ce fleuve pour accéder à l’autre monde. Nous sommes là encore dans le passage d’une forme à une autre et donc en plein dans la métamorphose…une terrible métamorphose dans ce cas précis.

Peux-tu nous parler du clip l’illustrant ?

Ce clip a été réalisé par mon frère, on retrouve mon beau-frère à la technique et ma sœur au stylisme, à la coiffure et au maquillage. Mon compagnon a aidé à la création d’un décor et mes parents ont été formidables car ils ont géré l’intendance…c’est tellement important sur un tournage! Travailler en famille me permet d’être vachement en confiance. Christophe Boyer, le chef opérateur, Grégoire Chevalier-Naud, le monteur, et Julie Morpan Pallier, assistante plateau, font également partis de l’aventure depuis le début; ils viennent ainsi agrandir cette famille sur le plan artistique et je me sens totalement en confiance avec eux. Nous avons tourné le clip de « La Vie Promesse » à l’aurore dans le Sud sur la Plage de l’Espiguette. Le scénario a été murement pensé car je voulais que ce soit suggéré et poétique. J’avais très peur du pathos, je ne voulais pas quelque chose de plaqué avec des figurants. Nous avons essayé de nous éloigner du texte et sur les « parties chantées » du clip, nous avons voulu montrer cette énergie plus Rock et plus rentre-dedans.

Photo Audrey de Vissac

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On te sent plus affirmée et même plus engagée sur ce disque notamment sur le titre « Sous La Pluie » …

Oui, en effet mais s’il y a un élan dans cette chanson, c’est être ensemble car je déteste l’idée que l’on puisse opposer les gens les uns aux autres. Dans cette chanson, je dis mes frères car on ne fera pas avancer les choses en étant seul dans son coin. A mon sens, il faut s’unir et avancer tous ensemble. On a l’impression que rien ne change et que tout bouge pourtant. Un peu comme le mouvement des plaques tectoniques, à un moment donné, cela construira peut-être une montagne.

Si je te dis Olympia, que me réponds-tu ?

Wow ! Je n’y crois toujours pas à cette aventure-là ! Ce concours a duré plusieurs mois et il ne fallait pas lâcher l’affaire. Après la sélection faite par la RATP, les internautes ont dû voter tous les jours, il y a eu un élan hallucinant des gens et cela m’a beaucoup touchée car je me suis rendu compte que beaucoup de monde me soutenait. Les internautes m’ont portée parmi les dix finalistes et c’est un jury qui a choisi les cinq lauréats qui allaient animer la soirée à l’Olympia. Nous avions deux chansons chacun, une composition et une reprise partagée avec un artiste invité. Je dois te dire que lorsque j’ai posé le pied sur la scène de l’Olympia et que j’ai interprété mes deux chansons, j’ai eu l’impression que dix secondes s’étaient écoulées seulement (rires).

Te verrais-tu adapter ton EP en anglais pour séduire d’autres territoires ?

Non car même si j’aime beaucoup l’anglais, le français est définitivement ma langue artistique ; c’est la langue avec laquelle j’aime m’exprimer et décrire ce que je ressens. C’est directement lié aux émotions et je ne saurais pas le faire en anglais.

Photo Audrey de Vissac

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Reviendras-tu sur les planches en 2019 ?

Oui, c’est prévu. Je travaille actuellement avec l’auteur et metteur en scène François Kopania sur « On » qui est un conte poético-philosophique qui peut autant parler à des enfants qu’à des adultes car il y a plusieurs degrés de lecture. Sur scène, je serai accompagnée par un musicien, Nicolas Ferrari. Nous serons en résidence à Nîmes et nous présenterons le spectacle au Théâtre Liger. Nous espérons avoir une programmation pour la suite après avoir présenté ce premier spectacle. J’ai hâte car c’est un très beau texte !

Quels sont tes prochains projets dans la musique ?

J’aimerais trouver un maximum de dates en 2019/2020 pour faire vivre cet EP sur scène. On pense que la sortie d’un album est un aboutissement mais ce n’est que le début de l’aventure car une fois que le disque est disponible, il faut chanter, porter et diffuser un maximum ces chansons. J’écris toujours et j’ai envie que cet EP soit un tremplin pour un album plus tard. En parallèle, je travaille avec des personnes atteintes d’Alzheimer sur les bienfaits de la musique sur la mémoire. J’ai répondu à un appel à projets afin de monter deux pièces de théâtre et une chorale avec ces personnes atteintes d’Alzheimer. Je croise les doigts !

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