Rencontre avec Jeremy Freitas afin d’en apprendre plus sur « Cher Parrain » !
Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle Jeremy Freitas, j’ai 27 ans. Je fais du théâtre depuis que j’ai une dizaine d’années mais quand je suis arrivé à Paris, j’ai commencé en étant auteur pour NRJ. Avant d’écrire, de mettre en scène et de jouer « Cher Parrain », j’ai présenté durant un an et demi un one qui s’intitulait « Jerem Tape Sa Crise ».
Comment présenterais-tu « Cher Parrain » ?
Je dirais qu’il ne faut pas que les gens pensent que « Cher Parrain » est une parodie du film « Le Parrain » car j’ai vraiment eu la volonté de créer une fausse histoire parallèle finalement. Ce n’est pas parce que les spectateurs n’ont pas vu « Le Parrain » qu’ils ne vont rien comprendre à la pièce car ce sont deux choses différentes. En revanche, un fan du « Parrain », avec son œil de connaisseur, va y retrouver beaucoup de choses.
Quel en est le pitch ?
C’est l’histoire d’un parrain de la mafia mais totalement pourri à l’heure actuelle et qui vivrait sur Paris. J’ai vraiment écrit cette œuvre théâtrale de manière à ce que les spectateurs puissent penser que ce parrain existe vraiment. J’ai notamment mis des choses de l’actualité afin que cela soit raccord avec l’histoire. Ce parrain va être trahi et ruiné et il va tenter de vivre la vie de monsieur tout le monde. Il va interpréter cela comme une chance, il va essayer de prendre un nouveau départ mais il a quand même un destin qui l’attend. Il va essayer de rétablir ce qu’il appelle l’équilibre des choses tout en restant maître de son destin.
Dans quel genre théâtral situes-tu « Cher Parrain » ?
Aucun (rires). J’ai essayé de mettre un peu de tout afin que tout le monde s’y retrouve. Il y a des parties que l’on pourrait plus attribuer au théâtre de boulevard classique, d’autres passages un peu plus one, des moments un peu plus comédie musicale et d’autres plus dramatiques. Quand j’avais commencé à écrire « Cher Parrain », je m’étais fixé comme but de ne pas m’enfermer dans une case.
Tu es auteur, metteur en scène et comédien dans cette œuvre, comment t’est venue l’idée de « Cher Parrain » ?
Je suis très fan des films « Le Parrain » et un soir où on s’ennuyait un peu avec mon meilleur ami, il y a une dizaine d’années, j’ai eu l’idée de faire un petit court-métrage fait maison et je l’ai mis sur Facebook. Il a eu un « petit succès » sur mes réseaux sociaux et nous avons décidé d’en faire une suite en trois volets. Les années ont passé, j’ai eu d’autres projets mais cette histoire de ce parrain de la mafia complètement loufoque est restée dans un coin de ma tête. Par rapport à il y a dix ans, je suis un homme différent, j’écris mieux, j’ai plus de bagage et je me suis lancé dans l’aventure « Cher Parrain ». Même si elle a été modifiée au fur et à mesure, l’histoire était déjà prête dans ma tête et je n’ai donc pas mis longtemps à l’écrire.
Qui y incarnes-tu ?
A vrai dire, j’incarne un personnage qui est un peu une parodie de lui-même car il est un peu schizophrène et il ne sait pas lui-même qui il est vraiment. Au début de la pièce, il incarne un personnage très classe et cruel mais au fur et à mesure, on découvre qu’il n’est pas du tout comme ça ; c’est juste un loser mais il a un bon fond. Tout au long de « Cher Parrain », on suit le parcours de ce « schizophrène » qui s’est inventé une vie ; le personnage qu’il croyait être, celui qu’il est vraiment et celui qu’il va essayer de devenir. Je ne peux pas te définir une personnalité claire car lui-même ne la connait pas. Ses rencontres et ses expériences dans la pièce vont forger le caractère de ce personnage.
Qu’as-tu voulu apporter de plus à l’œuvre originale ?
A vrai dire, pour moi, il n’y a qu’une Joconde et il n’y a qu’un film « Le Parrain ». J’ai voulu me détacher de ce film car pour moi, c’est un chef d’œuvre et je ne voulais absolument pas le parodier. J’ai voulu écrire une histoire parallèle. « Cher Parrain » est un clin d’œil. J’ai voulu apporter un côté comique à ce personnage qui se prend pour le parrain.
Comment nous parlerais-tu de la troupe de comédiens avec qui tu partages la scène ?
J’ai beaucoup de chance qu’ils aient cru en mon projet et de les avoir à mes côtés sur scène. La personnalité de chacun a vraiment été déterminante au moment du casting. Ils ont tous des personnalités, des caractères et des parcours de vie différents et cela m’a permis d’intégrer des choses à la pièce. A titre d’exemple, quand j’ai recruté Mériem, j’ai adapté son personnage à sa façon d’être et à son parlé et comme Fabrice est un très bon danseur, cela m’a donné l’idée d’intégrer la danse au spectacle alors que ce n’était pas prévu au départ. Nous avons cette chance de tous bien nous entendre et cela se ressent sur scène. Ces comédiens sont très agréables, motivés et ils jouent bien. Je les remercie tous les jours qui passent.
Qu’est-ce qui fait le plus de « Cher Parrain », selon toi ?
On part d’un film des années 70 qui se passe dans les années 40 et pourtant on me dit souvent que « Cher Parrain » est très actuel. Je pense que cette intemporalité en fait sa force. Par ailleurs, le fait de ne pas s’enfermer dans une case permet de toucher potentiellement plus de monde et cela se vérifie dans le public car nous pouvons avoir aussi bien des jeunes adultes que des séniors. J’ai vraiment voulu faire quelque chose d’universel.
Évolues-tu principalement dans l’humour ?
Oui car je suis quelqu’un qui aime beaucoup rigoler mais pas bêtement, j’aime quand il y a une réflexion derrière. Quand mon personnage fait une blague pourrie, il y a toujours un but derrière ou sinon, c’est pour accentuer son côté beauf. Il n’y a pas de blague gratuite dans « Cher Parrain ».
Quels sont tes prochains projets ?
Pour le moment, je suis tellement focalisé sur « Cher Parrain » que je ne me suis pas encore posé la question de l’après. Nous avons encore deux dates au Théâtre Montmartre Galabru et j’espère que cette aventure ne se terminera pas la semaine prochaine. J’ai envie d’emmener « Cher Parrain » qui représente 10 ans de ma vie le plus loin possible.
Comment inviterais-tu nos lecteurs à venir découvrir « Cher Parrain » jusqu’au 14 décembre au Théâtre Montmartre Galabru ?
S’ils veulent passer une bonne soirée avec des gens qui ne se prennent pas au sérieux tout en l’étant et s’ils veulent découvrir une pièce qui sort un peu de l’ordinaire, s’ils aiment les clins d’œil au cinéma, rire, nous serions ravis de les accueillir au Théâtre Montmartre Galabru d’autant plus que nous aimons boire un coup avec le public après les représentations. On nous dit souvent que les gens aimeraient être potes avec nous dans la vraie vie ! Nous avons de très bons retours et pour les deux dernières, il faut vraiment que nous finissions en apothéose. Le parrain mérite une sortie digne de ce nom, que ce soit une fin provisoire ou définitive.