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Rencontre avec Témé Tan afin d’en apprendre plus sur son premier album !

Publié le par Steph Musicnation

Photo Pauline Miko

Photo Pauline Miko

Quel a été ton parcours musical avant la sortie de ton premier album éponyme ?

Aux alentours de mes 18 ans, j’ai été recruté à l’école pour faire partie d’un groupe. Je devais présenter un exposé pour le cours de littérature et j’ai décidé de le faire en Rap plutôt que de réciter ma feuille car cela m’ennuyait fortement. Dans ma classe, il y avait un groupe de musiciens qui cherchait un chanteur et quand ils m’ont vu faire cet exposé, ils se sont dit que si je savais rapper, je pouvais peut-être chanter. J’ai été engagé dans mon premier et par la suite, j’en ai eu d’autres et j’ai appris à jouer de divers instruments par moi-même en autodidacte. Quand je suis parti en ERASMUS en Espagne en 2007, j’ai commencé à écrire des chansons et en 2009, j’ai commencé à donner des concerts. J’ai sorti un long EP de neuf titres en 2011 mais il est passé inaperçu. Le titre « Améthys » qui est un hommage à ma mère est sorti en 2015 et il est tombé dans les oreilles de Radio Nova. A partir de cette période, j’ai commencé à beaucoup tourner en formule solo.

Quel a été le déclic pour te lancer professionnellement dans la musique ?

A la même époque où j’ai été recruté dans mon premier groupe, nous sommes allés voir les Beastie Boys en concert au Forest National à Bruxelles et je pense que j’ai eu le déclic à ce moment-là. C’est en les voyant sur scène que je me suis dit que je voulais vraiment faire ça et je n’ai jamais arrêté en fait.

Photo Stella Malfilatre

Photo Stella Malfilatre

La richesse de ta musique est-elle due à la culture musicale que tu as développé grâce à tes origines ?

C’est vrai que j’ai une culture Congolaise de par ma maman et de par le pays où je suis né et une culture Flamande de par mes grands-parents du côté et de par l’endroit où je suis arrivé en Belgique. Je pense que cela m’a ouvert l’esprit.  Tu es déjà multiple dans ta culture, dans la matière dont tu es élevé et dans les langues que tu parles et pour ma part, cela m’a poussé à apprendre plus de choses. Ma mère a notamment voulu que j’apprenne l’Anglais et l’Espagnol. Via mes études et l’enfance que j’ai eue, j’ai été poussé à découvrir plus de choses et c’est vrai que cela se retrouve dans ma musique.

Pourquoi n’as-tu pas donné de nom à ton premier album ?

Je considère cet album comme ma première carte de visite. Je vois ce disque comme une présentation. Il y a des morceaux de plusieurs époques, le plus ancien étant « Matiti » qui parle de mon départ du Congo. J’ai écrit ce morceau du point de vue de l’enfant quand j’ai dit au revoir à l’Afrique. Cet album est parsemé de morceaux qui ont fait qui je suis à travers les années jusqu’à la sortie de ce disque maintenant.

Comment as-tu voulu ce premier disque ?

Je voulais me retrouver dans ce disque et je voulais avoir l’envie de chanter ces morceaux pendant un moment car je donne beaucoup de concerts, je suis souvent sur la route et j’ai la chance de jouer en Belgique, en France, en Hollande, en Angleterre et en Suisse. Quand tu te rends compte qu’un morceau comme « Améthys » plait très fort, tu pourrais être tenté de faire tout un album dans la même veine mais j’aime plein de styles différents et je voulais respecter mes gouts musicaux sans m’enfermer dans un seul style. Je suis fier d’avoir respecter mes différentes facettes artistiques et musicales.

Photo Pauline Miko

Photo Pauline Miko

Justement ; pour moi, on ne peut pas vraiment mettre d’étiquette de style sur ton album mais le fait qu’il soit rythmé, cela ne t’inciterait-il pas à proposer des remixes encore plus club ?

C’est un peu déjà le cas sur mon nouveau single qui bénéficie de plusieurs remixes. Je pense que certains morceaux s’y prêteraient et de manière générale, j’adore danser. Les rares fois où je vais en boite de nuit, j’entends des choses que j’adore, je suis assez friand de la musique clubbing alors pourquoi pas…

Tu es auteur de tous les textes de ton album sauf un ( « Coup de Griffe ») ; de quoi as-tu voulu parler sur ton disque ?

J’ai eu envie de parler des choses dont je suis témoin aujourd’hui. Je trouve que c’est important pour un artiste qui sort un album en 2017 de parler de l’époque. Je suis peut-être moins concret que certains auteurs en utilisant des images abstraites comme par exemple dans « Ouvrir La Cage » où je parle de choses qui me choquent dans le quotidien et dans les journaux. Certains morceaux m’ont servi d’exutoire mais pas forcément de manière négative ; je pense notamment à « Olivia » car quand j’ai croisé cette personne dans la rue, je ne la connaissais pas mais elle m’a donné envie d’écrire sur elle car elle m’avait presque bouleversé. L’écriture permet de mettre sur papier des émotions que j’aurais beaucoup de mal à exprimer oralement. Dans cet album, on retrouve certains voyages que j’ai mis en chansons à la place de les raconter à des réunions de famille. Du côté Congolais, j’ai des oncles et des cousins qui sont de très bons conteurs mais moi, je n’ai jamais considéré avoir ce talent là et quand je rentre de voyage et que l’on me pose la question, je dis juste que c’était super. La musique me permet de parler de cela aussi.

Photo Pauline Miko

Photo Pauline Miko

As-tu déjà des idées pour le second album ?

Oui, j’en ai pas mal. J’ai déjà commencé à mettre quelques brouillons sur mon téléphone. Je pourrais avoir l’envie de faire quelque chose de totalement différent parfois mais en même temps, je pense que cet album sera dans la continuité du premier. J’espère que ce second album verra le jour début 2019.

On retrouve la présence vocale de Maï Ogawa sur « Témé Tan » mais il n’y a pas de featurings…Penses-tu en faire dans les mois à venir ?

Il y a justement un featuring avec Conakry All Stars sur l’EP de remixes de « Ca Va Pas La Tête ? ». J’adore collaborer avec d’autres artistes mais il se trouve que tout est une question de timing et d’opportunités. Pour réaliser cet album, j’étais entre la tournée et les quelques moments ou je pouvais aller en studio donc c’était compliqué d’inviter quelqu’un en studio pour écrire. Pour moi, le titre « Le Ciel » est un featuring avec Le Motel car nous l’avons vraiment composé ensemble. J’aimerais beaucoup collaborer avec d’autres artistes pour le prochain !

Photo Pauline Miko

Photo Pauline Miko

Comment vois-tu la suite de ta carrière ?

J’aimerais sortir ce second album, développer ce que je propose sur scène et j’espère pouvoir faire plus de ramifications avec des artistes que j’admire et cela rejoint ta question précédente. Cela fait deux ans que l’on me demande d’écrire pour d’autres artistes mais comme je suis tellement sur la route, je n’ai pu faire que des remixes mais j’adorerais travailler pour d’autres gens.

Quels sont tes prochains projets pour 2018 ?

Normalement, je vais aller jouer dans un festival au Kivu qui est une région à l’Est du Congo, cela me tient très fort à cœur car c’est mon pays d’origine. C’est une région magnifique que je ne connais pas et elle est très proche d’où est ma grand-mère. Je dois rencontrer des musiciens sur place pour retravailler mon répertoire spécialement pour ce festival. Je suis en train de terminer des clips pour plusieurs morceaux. C’est vraiment un aspect de la création qui m’intéresse beaucoup même si je fais ces clips avec des bouts de ficelle. J’adore mettre des images sur ma musique. Les concerts vont continuer en 2018, nous aurons même notre première date au Maroc et nous devrions aller jouer au Portugal et à l’île de La Réunion. Je dis nous car j’inclus toujours mon ingé son. Même si nous en avons déjà parler, je souhaite vraiment développer mon set sur scène et commencer à enregistrer ce second album.

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