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Rencontre avec Natacha Atlas et Tim Whelan à l’occasion de la sortie du best de Transglobal Underground !

Publié le par Steph Musicnation

Photo Nation Records

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Comment est né Transglobal Underground ? Pouvez-vous nous dire quel était votre souhait initial avec ce projet musical ?

Tim : Transglobal Underground est né au tout début des années 90 à une époque on l’on entendait beaucoup de sons nouveaux qui émergeaient grâce à la technologie et à la Dance. A cette époque, la scène musicale était très divisée, les gens étaient soit dans la House, la Techno, le Bhangra, la Funk ou dans la musique Arabisante mais il n’y avait personne qui regroupait tout cela. Nous avons rencontré beaucoup de musiciens évoluant dans différents univers et Nation Records notre label a eu pour but de mixer ces diverses influences afin de proposer une sorte de nouvelle Dance Music.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Natacha : Nous nous sommes rencontrés à Nation Records qui était un endroit dynamique et considéré comme le label des artistes insoumis à l’époque. C’était un label Indé qui proposait de très bonnes choses. J’avais entendu parler de ce label par Jah Wobble.

Par quoi avez-vous été intéressée dans ce projet, Natacha ?

N : Je faisais déjà des vocalises de nature méditerranéenne pour Jah Wobble justement et Nation Records m’a parlé de Transglobal Underground et du fait qu’ils mixaient du Hip Hop avec du Bhangra Indien et des influences Arabes et Africaines. Pour moi, cela a été une chose naturelle à faire que de rejoindre ce projet musical innovant et intéressant.

Photo Nation Records

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Y-a-t-il des thèmes récurrents dans vos chansons ?

N : Je pense que dans mes paroles, on retrouve toujours l’amour, la philosophie et l’idée que le hasard n’est en fait pas du hasard et j’aborde également souvent la foi.

Le mélange musical que vous proposez n’était pas aussi développé à l’époque que maintenant. Peut-on dire que vous faites partie des pionniers du genre ?

T : A l’époque où nous avons commencé ce projet musical, nous étions portés par l’excitation ambiante qui venait du sampling utilisé par les DJS et le développement de la technologie mais ce n’était pas uniquement quelque chose qui arrivait des clubs mais qui venait de partout. Il y avait une sorte de candeur là-dedans. Beaucoup de nouveaux musiciens sont arrivés sur le devant de la scène en même temps et pour nous, nous voyions cela comme une sorte de période expérimentale. Quand tu commences dans ce sens, tu ne peux plus t’arrêter et tu dois continuer à explorer et expérimenter. La musique que nous faisons tout comme la musique que fait Natacha a beaucoup évoluée.

N : Le fait que l’on puise être qualifiés de pionniers vient de notre multiculturalisme associé à la fusion des musiques électroniques et World qui n’était pas si développée à l’époque de nos débuts. Cela nous a permis de collaborer avec des artistes venus de tous horizons comme Fanfara Tirana qui vient d’Albanie mais aussi avec des artistes du Rajasthan…Comme l’a dit Tim, nous avons débuté cette aventure de façon naïve avec l’idée d’essayer plein de choses. Parfois, elles marchaient et parfois, non. Nous étions dans une période d’apprentissage.

: Entre le premier et le deuxième album, nous avons jeté peut-être une soixante de chansons en deux. Notre premier album a été enregistré très rapidement et publié sous la licence d’une autre compagnie mais elle n’avait pas compris du tout ce qu’était notre musique et pour notre second album, nous n’avons pas commis les mêmes erreurs.

Rencontre avec Natacha Atlas et Tim Whelan à l’occasion de la sortie du best de Transglobal Underground !

Qu’est-ce qui vous a fait aimer les rythmes ethniques ?

T : A vrai dire, nous avons grandi dans l’Est Londonien et nous entendions ces rythmes partout alors qu’à Bristol, les gens écoutaient du Trip Hop.  A Londres, il était possible de trouver des stations de radio spécialisées dans la musique Turque ou la musique Grecque par exemple.

N : Dans ces années-là, les minorités ethniques essayaient de trouver un moyen de pouvoir s’exprimer et la musique en était un et c’était une façon moderne de s’exprimer sans répéter uniquement la tradition des parents. Pour ma part, j’étais à la recherche d’une manière d’exprimer mon identité propre car je ne me retrouvais pas par exemple chez Michael Jackson qui cartonnait à cette époque. Il ne me parlait pas tout comme certaines musiques qui passaient à la radio. Ce que nous recherchions n’existait pas encore et nous avons dû le créer. Par ailleurs, je dirais que la France a toujours été un pays très ouvert à la musique chantée dans d’autres langues alors que l’Angleterre est plus centrée sur l’Anglais. La musique World est beaucoup plus acceptée en France alors qu’en Angleterre, c’est un peu une musique de niche.

Natacha a entamé une carrière solo en 1994 mais y-a-t-il encore des similarités dans vos musiques ?

T : Non, pas vraiment mais c’est ce qui est drôle et c’est ce qui est plus simple maintenant. Nous faisons une chose, Natacha en fait une autre et quand nous nous retrouvons, nous en faisons une autre ensemble.

Vous venez de sortir un best of qui célèbre 25 ans de carrière. Quel regard avez-vous sur vos débuts maintenant ?

: Il y a bien évidement un peu de nostalgie surtout de cette époque avant toute cette xénophobie. Je suis nostalgique de ce temps où la multi-culture semblait avoir un avenir plus optimiste dans l’art tout comme l’intégration d’une manière générale. Je me rappelle de toute cette excitation ressentie sur scène, cela avait même quelque chose d’Hippie, il y avait des vibes positives dans les salles et plus de communion.

Rencontre avec Natacha Atlas et Tim Whelan à l’occasion de la sortie du best de Transglobal Underground !

Est-ce que ce disque annonce de nouvelles collaborations ensemble ?

T : A vrai dire, nous n’avons jamais cessé de collaborer ensemble. Nous avons toujours plaisir à nous retrouver quand nos agendas nous le permettent.

Quels sont vos prochains projets ?

N : Nous allons faire quelques dates de tournée ensemble entre membres originaux du groupe.

: Nous serons de retour en France notamment le 29 mars à Lyon. Nous venons de terminer notre prochain album mais pour le moment, nous promouvons le best of qui vient de sortir.

N : J’ai deux nouveaux projets en parallèle à Transglobal Underground et j’espère avoir le temps de m’y dédier. Je dois écrire des morceaux avec Samy Bishai pour un projet de danse contemporaine pour le chorégraphe Français Hervé Koubi qui a découvert récemment ses origines Algériennes. Je vais travailler également sur mon prochain album solo qui mêlera Jazz et musique orientale.

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