Rencontre avec Julia Drouot au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son premier EP !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Avant toute chose, je suis musicienne, c’est ce qui englobe le mieux toutes les casquettes car je suis auteure, compositrice, interprète et arrangeuse ; j’aime bien faire des mises en musique. J’ai débuté par le piano classique au conservatoire avec une formation très académique. À l'adolescence, j'ai commencé à écrire des chansons dans ma chambre avec ma guitare ; dont j’ai appris à jouer en autodidacte ; et ensuite, ça s'est élargi petit à petit, j'ai relié ma formation classique à la composition, puis l'écriture de texte.
Pourquoi as-tu attendu cinq ans avant de proposer un premier EP ? Était-ce le temps nécessaire pour te trouver musicalement ?
Je crois effectivement que ça fait partie des raisons. A vrai dire, j'ai sorti quatre singles avant « Départ » et ils auraient dû être réunis dans un EP mais c'est tombé au moment du Covid ; j’ai même hésité les à sortir finalement car le temps avait passé et j'avais plus l'impression d'être d'accord avec ces chansons-là mais j'ai décidé que j'acceptais qu’elles soient la photographie d'un instant, elles sont sorties et il aurait dû y avoir un premier EP en 2021. Pourquoi avoir attendu si longtemps depuis ? Parce qu'effectivement je crois que j'avais besoin de me recentrer, j’en ai profité pour me réconcilier avec mon instrument car j'étais un peu fâchée avec le piano ; je l’ai réapprivoisé ; et ce temps-là m’a permis d'avoir d'autres choses à raconter. J'avais besoin de me nourrir de plein de choses pour arriver prête. Par ailleurs, je suis assez perfectionniste et j'avais vraiment envie que cet EP soit le plus abouti possible.
« Départ » est-il né de diverses rencontres artistiques ?
Absolument. Il y a eu une première étape qui a été la décision de faire l'EP. J'avais d'autres chansons qui auraient pu tout à fait constituer un EP mais je crois qu'en fait toutes les chansons de « Départ » sont nées de la décision de sortir ce disque. J'ai d’abord fait des chansons en piano-voix toute seule ; quand je compose, c’est la mélodie qui vient en premier ; mais assez rapidement, j'ai eu envie d’ouvrir en chantant d’autres mots car j'en avais marre d'être solitaire dans mon projet et c'est là que la collaboration avec Benjamin Dantès ; qui est un ami depuis une dizaine d'années ; s'est révélée évidente. Je n'avais pas osé lui demander ; c'était vraiment une sorte de timidité artistique ; mais il a été ravi de le faire et il y a eu une évidence, une chanson, puis deux, puis trois dont je suis très fière même si elles ne sont pas toutes sur l’ EP. Fabrice Danseux ; un deuxième auteur ; qui est également un ami car j'avais vraiment besoin de travailler avec des gens proches et pour le coup, on a vraiment écrit « Couper Court » à quatre mains durant un après-midi où on s'est autorisé à divaguer. C'est une chanson un peu particulière qui parle un peu de revanche post-rupture et un peu de colère. C'est un peu grinçant. On s'est autorisé à partir sur ces territoires-là et c'était très intéressant. « La Vague » est la seule chanson qui a été composée avant cette décision de sortir l'EP, elle clôt ce disque et elle a été écrite au niveau du texte à quatre mains avec Romain Millot ; qui écrit aussi très bien et avec qui j'avais collaboré sur les quatre singles précédents. Thomas Monica a été extrêmement important car c'est vraiment quand je l’ai rencontré que j'ai senti que je pouvais y aller en toute confiance. Comme il est instrumentiste et qu’il fait lui-même ses chansons, je savais que je parlais vraiment à un artiste et pas simplement à un réalisateur et ce dialogue a été très important. Thomas a su vraiment traduire mes envies sur cet EP.
Ce titre d'EP a-t-il plusieurs significations ?
Oui car il évoque le départ de l'être aimé avant tout car c’est un EP qui arrive après une rupture amoureuse ; c'est ce départ-là qui a été l'initiateur de tout ; mais ce mot a pris un tout autre sens quand j'ai compris que ça me mettait dans une nouvelle dynamique de création, c’est le départ d'une nouvelle page artistique et de vie.
Comment qualifierais-tu l’univers de cet EP ?
Cet EP est un entrelacement de sentiments amoureux un peu torturés. Si ces chansons ne sont pas joyeuses, elles ne sont pas tristes non plus, elles sont mélancoliques avec constamment une lueur d'espoir car j’essaie toujours de dédramatiser tout cela en trouvant tout le temps le pas de côté qui permet de sourire ; quand bien même on sortirait d'une histoire qui se termine.
Quels thèmes abordes-tu sur ce disque ?
Cet EP est un cycle. On parle d'une relation qui est prête à se terminer dans « Faudrait Que Je Me Dépêche », elle est vraiment actée dans « Couper Court », « C'était Joli » illustre l’envie de ne garder que le bon de la relation...En substance, cet EP évoque les phases de deuil que l’on traverse après une rupture amoureuse.
« Départ » t'a-t-il donné envie de développer encore plus le propos avec ; pourquoi pas ; un disque miroir à celui-ci « Départ/Arrivée » ?
Non car si le départ est éternel, je ne suis pas certaine que ce soit le cas de l’arrivée...Je crois que ce sera certainement de nouveaux départs mais je n’espère pas d'arrivée car j'ai envie de continuer à cheminer.
Quel rapport entretiens-tu avec l'écriture ?
Avant l'écriture, il y a les textes en général car j'ai vraiment baigné dans une famille de littéraires. Ma mère faisait du théâtre et mes deux parents chantaient. J’ai un rapport aux mots qui est très important depuis l’enfance. La sonorité des mots m'intéresse presque plus musicalement que littérairement. C'est vraiment un intérêt que j'ai depuis toute petite. Après, l'écriture est arrivée un peu comme un geste cathartique ; thérapeutique. Je n'écris pas de manière très structurée. L’écriture n’est pas une discipline pour moi ; ça l’est plus en ce qui concerne la composition. Les textes sont des élans pour moi, je crois que je préfère encore plus chanter les mots des autres que les miens mais par contre, quand je vais au bout d'un texte, généralement, c'est quasiment 100% du vécu, c'est très intime.
Es-tu déjà familière de la scène ou serait-ce la prochaine grande étape pour toi ?
C'est le chantier du moment en tout cas ! Pour l'instant, je me produis juste en piano-voix et j'adore ça. Monter sur scène est un vrai défi pour moi qui suis une grande timide et en même temps, je dis juste mais le piano est là comme bouclier ; comme instrument protecteur. J'aimerais profiter de l'été pour monter un live avec deux instrumentistes ; un bassiste et un batteur ; afin d’étoffer un peu et pouvoir proposer plusieurs formules et toujours dans cette optique d'ouvrir afin de ne plus être solitaire dans mon projet.
Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?
Des mélodistes notamment Gabriel Fauré, Joseph Kosma sur les textes de Jacques Prévert, William Sheller que j’ai découvert sur le tard ; ça a été un coup de foudre artistique ; et Juliette Armanet plus récemment. À chaque fois, je vais être touchée par la mélodie ; c'est ce qui me poursuit et c'est ce que j'écoute depuis l'enfance. Sinon, j'ai grandi avec Juliette Gréco et Barbara ; toujours l'alliance des mots et de la mélodie.
Quels sont tes prochains projets ?
A court terme, ça sera de monter un live plus étoffé à trois afin de faire vivre cet EP. J’ai pour projet de filmer un live acoustique de trois titres à la rentrée. Actuellement, je suis en train de travailler sur un projet de mise en musique de poèmes de Rimbaud...Il se peut que le prochain projet soit articulé autour de la musique et de poésie mais je ne sais pas encore quelle forme cela prendra ; si ça sera un EP, un album ou un objet artistique en spectacle... Je travaille aussi avec deux amies comédiennes qui écrivent...Ecrire pour d’autres m’intéresse aussi énormément !
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