Rencontre avec Chamberlain au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « City-Sous-Bois » !
Quelles casquettes as-tu dans l'artistique ?
Je suis musicien. Le piano est mon instrument de départ, ensuite, ça a beaucoup dérivé sur les claviers en général et la production sur ordinateur. Je suis compositeur, producteur et aussi pédagogue. Je fais parfois de la direction artistique au plateau pour des groupes qui désirent passer du studio à la scène mais ma plus grande activité demeure la composition ; je compose pour Chamberlain qui est mon principal projet scène et je le fais également pour certains spectacles dans lesquels je joue ou pour lesquels je ne fais que la musique.
Ta musique a-t-elle toujours été principalement instrumentale ?
Par le passé, j’ai eu d'autres groupes, des trios de Jazz plutôt Pop et assez tournés vers les gens, des groupes de Rock ; j'ai d’ailleurs commencé comme cela ; mais la musique que je fais moi-même est instrumentale et j’ai été amené à cela par ces précédentes formations.
L’as-tu fait intentionnellement afin de lier plus facilement ta musique à de l’image ?
A vrai dire, quand je compose ma musique, je suis déjà en train de me faire un film et je traduis naturellement cela dans mes compositions. Je suis très fantasque et j'ai toujours un paysage, une couleur, des acteurs, des actrices, une couleur, une odeur, une région, une époque qui me font accoucher de ces musiques-là. Je compose pour des éditeurs et des agences qui distribuent ma musique auprès de synchronisateurs ; c’est ce que l’on appelle de la musique de librairie. Ma musique peut donc servir pour des documentaires, des films et des publicités Youtube. Je produis beaucoup de musiques notamment pour Cézame Music Agency et Sony Music Publishing.
Comment qualifierais-tu ton univers ?
On m’a souvent dit que ma musique était solaire. Pour ma part, je dirai qu’on y retrouve une certaine moiteur et que c’est une musique de solitaire que l’on va prendre pour se balader seul dans une ville et plutôt la nuit. Il peut y avoir des touches de légère nostalgie mais j’essaie toujours d’éviter la tristesse ; la mélancolie et la nostalgie peuvent être très joyeuses.
Même sans paroles, qu'as-tu à cœur de transmettre par le biais de ta musique ?
Du jeu et on retrouve cela notamment dans « N°7 » sur mon dernier album car dans ce morceau, il y a des choses un peu drôles et assez ludiques, des petits objets dont un enfant pourrait s'emparer, des petites phrases musicales qu'un enfant pourrait s'accaparer pour aller chanter lui-même dans une musique plutôt élaborée. Je voudrais mettre de la joie dans mes compositions et même sans paroles, j’aimerais que les gens chantent la mélodie ; d’autant que je viens moi-même de cette culture-là ; et c’est pour cela que j’aime bien parler de celles de Ryūichi Sakamoto et de François de Roubaix.
Cette City-Sous-Bois qui donne son nom à ton nouveau disque, existe-t-elle réellement ?
Elle existe dans pas mal d'endroits en ville, j’en croise beaucoup mais j'en ai moins vu à la montagne. J’ai certainement eu plusieurs chocs esthétiques où je voyais la nature gagner des grands systèmes d'habitation ou au contraire des habitations qui venaient se mettre au milieu d'une nature luxuriante, je pense que cette City-Sous-Bois existe mais où... en tout cas, j'ai quelques exemples en tête mais ce sont des endroits que personne ne connait. Pas très loin de chez moi, il y a notamment une tour qui sort en pleine forêt.
Développes-tu un fil rouge ou un concept sur ce disque ?
Il faut savoir que « City-Sous-Bois » est un disque un peu auto-anthologique car c'est vraiment une rétrospective de mon travail sur dix ans et je crois que mon concept, il est là, c'est celui de la variété. Ce disque est très éclectique, il y a un morceau techno, un autre qui est un peu musique de chambre, un autre très Sakamoto ; violon, piano, synthé, très écrit ; un morceau un peu plus anglophile et d’autres plus répétitifs ou très frais comme un petit standard de Jazz. Récemment, un pote qui me connait bien m’a dit que j’avais fait mon meilleur disque et qu’il me ressemblait.
Comment est née ta collaboration avec Shara Nova ?
Au départ, il devait y avoir beaucoup de featurings sur cet album mais ça ne collait jamais vraiment soit d’un côté soit de l’autre et c’est avec Shara Nova qui est la chanteuse qui m’a le plus ému cette dernière décennie que les choses se sont faites très facilement. On a tout fait en direct tous les deux de Detroit à Lille. Shara a tout de suite aimé ma musique et comme moi-même, j'aimais tout ce qu'elle faisait, c'est la seule évidence chantée qui est arrivé dans le disque. Je suis très fier d’avoir travaillé avec cette artiste talentueuse.
De quoi parle « Change I Change » qui est le seul titre chanté sur « City-Sous-Bois » ?
Cette chanson aborde l'acceptation du changement, Shara y évoque les choses qui bougent, elle a trouvé l’inspiration à partir de « La Parabole du Semeur » d'Octavia Butler ; c’est un roman dystopique dont on va fêter les 50 ans. Le monde s'écroule, je reste, comment je peux accepter ça et par quel biais. On rêve toujours d'accéder à une stabilité alors qu’en fait, le mouvement c'est la vie, le changement c'est la vie. Il se trouve que « City-Sous-Bois » est un disque anthologique qui clôt une période me concernant, c'est-à-dire une période de dix ans où il s'est passé plein de choses, ça clôt une grande période, et moi-même, je rentre dans cette dimension du changement. Ca faisait complètement sens ; ça fait partie des petits miracles de la vie.
Pourquoi n'as-tu pas terminé « Beneath The Roses » ?
Effectivement, le cut est hyper sec. En ce moment, j'ai une affection pour les morceaux qui commencent tout de suite. J'adore les morceaux très Anglais où tout part en même temps, ça me fascine, je montre cela au groupe quand je suis en qualité de pédagogue et j’ai la même affection pour les cuts soudains. Je crois que cela vient de mon côté joueur, tant mieux si cela t’a interpelé, c’est que tu as joué avec moi !
Quels sont tes prochains projets ?
J’ai deux ou trois albums d'avance mais maintenant, je prends mon temps. Ce qui m’importe, c’est d’aller jouer ma musique dans les salles et dans les festivals. Des dates seront annoncées à la rentrée. Il se pourrait que d’autres remixes voient le jour...
/https%3A%2F%2Ff4.bcbits.com%2Fimg%2Fa3891343183_5.jpg)
CITY-SOUS-BOIS, by CHAMBERLAIN
CITY-SOUS-BOIS by CHAMBERLAIN, released 02 May 2025 1. L-YMN 2. CHANEL PIAANO 3. CHANGE I CHANGE FEAT. SHARA NOVA (MY BRIGHTEST DIAMOND) 4. CITY-SOUS-BOIS 5. LE JOUR 6. UNITED 7. N°7 8. THE RAIN 9...
/https%3A%2F%2Fi.ytimg.com%2Fvi%2FEX2y0urmlsA%2Fhqdefault.jpg)
Chamberlain - Change I Change feat. Shara Nova (My Brightest Diamond)
LISTEN / STREAM / DOWNLOAD : https://kuronekomedia.lnk.to/CiC Composed by Mathieu Harlaut & Shara Nova Lyrics by Shara Nova (c) Chamberlain Music 2024 Visuals : Stéphane Buellet - Chevalvertstudio...
/image%2F1610444%2F20250715%2Fob_45fd77_chamberlain-photo-by-victor-hb-2025-6.jpg)
/image%2F1610444%2F20250715%2Fob_d83ae2_chamberlain-by-bruno-catty-moshed-2021.jpg)
/image%2F1610444%2F20250715%2Fob_64b639_dsc-2516.jpg)
/image%2F1610444%2F20250626%2Fob_695d86_image-1610444-20240329-ob-281601-luna.jpg)
/image%2F1610444%2F20150525%2Fob_9f7060_la-parisienne-life-jpg2.jpg)