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Rencontre avec Bertrand Louis au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Stéréotype(s) » !

Publié le par Steph Musicnation

Rencontre avec Bertrand Louis au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Stéréotype(s) » !

Quel a été le déclic pour revenir à la « chanson traditionnelle » après plusieurs albums de mises en musique de poèmes ?
Il y avait une vraie envie car je n’ai pas écrit pendant une dizaine d’années et ça me manquait profondément. Comme je fais plus de musique que je n’écris, je n’ai pas de textes d’avance. Après avoir fait trois albums avec des textes poétiques qui n’étaient pas de moi, je commençais à me lasser un petit peu même si j’aurais pu continuer car il y beaucoup de poèmes que j’aime bien. J’ai eu à cœur de revenir à ma propre écriture afin de parler du monde d’aujourd’hui. 
Dirais-tu que « Stéréotype(s) » est ton album le plus moderne à ce jour ?
C’est difficile à dire mais c’est possible même si je n’ai pas cherché une forme de modernité mais plutôt d’actualité. Pour ce disque, j’ai eu envie de quelque chose qui ressemble bien à notre époque au niveau du fatras de son et des influences multiples car aujourd'hui, il y a plein de styles. Sur l’album « Sans Moi » où j’avais mis en musique des textes de Philippe Muray, j’avais déjà cherché des sons très actuels mais la modernité n’est pas une recherche en soi pour moi. 
A-t-il été évident de t'amuser avec les nouvelles technologies sur ce disque ? 
Oui, d’autant que tout est parodique ; tout a été recréé. Je me suis amusé à demander deux ou trois trucs à ChatGPT mais ce qui en ressortait ne me convenait pas et du coup, comme pour le GPS, j’ai pris plaisir à écrire des textes qui ont été lus par des voix d'intelligence artificielle ; c’était ce qui avait de plus drôle dans ce disque.

Rencontre avec Bertrand Louis au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Stéréotype(s) » !

Comment qualifierais-tu l'écriture de cet album ? 
Je trouve que plus il y a de choses qui ne sont pas de moi, mieux c’est et c’était déjà le cas auparavant dans mes disques de chansons originales. J’aime piocher partout, que ce soient des citations d’écrivains, des slogans publicitaire ou des choses que je lis sur les murs et ensuite, je mets cela en forme ; mon écriture ; le travail littéraire notamment celui des rimes ; est la matière qui va unifier tout cela. Dans mes textes, j’apprécie qu’il y ait plusieurs degrés de lecture et plusieurs styles aussi. Je peux être très brut ou très ironique parfois ; il y a un côté schizoïde que j’assume. 
Quelles thématiques abordes-tu sur « Stéréotype(s) » ?
Il y a en a beaucoup ! J’aborde toutes ces valeurs de notre époque que l’on nous assène partout ; dans les publicités, dans les films, sur les murs publicitaires. J’ai décidé de prendre avec recul et ironie toutes ces choses dont on nous ressasse et qui m'agaçaient un petit peu. Je parle notamment de politique, de publicité, d’écriture inclusive, des travers de l’écologie, de chantage à l’extrême droite ; c’est quelque chose qui me fatigue beaucoup ; des réseaux sociaux ; je pense m’en être plus inspiré que de la vraie vie ; d’amour et d’alcool. 
Quel stéréotype trouves-tu le plus ridicule à l'époque actuelle ?
C’est dur de choisir mais je vais dire l'écriture inclusive même si je l’utilisais déjà un peu avant que cela n’existe. De nos jours, je trouve que l’on met tout le temps en avant sa vertu en massacrant la langue ; pour ma part, je pense que la vraie vertu est de faire des choses plus discrètes sans s’en vanter ; mais je n'irai pas jusqu’à militer contre l'écriture inclusive. Sur cet album, j'ai bien aimé m'en moquer avec ironie.

Rencontre avec Bertrand Louis au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Stéréotype(s) » !

Auquel adhérerais-tu assez ?
« Je Suis Un Vieux Mâle Blanc » ; qui est peut-être la chanson la plus dure sur cet album ; est une caricature du désir masculin mais il y a du vrai là-dedans comme dans toutes caricatures même si j’ai forcé le trait. Il y a des moments où je sentais que je parlais beaucoup de moi dans cette chanson même si je voulais surtout me moquer de certaines choses. 
« Nous, artistes... » renvoie au fait que l'État vous avez considéré comme non-essentiels durant le COVID, comment avais-tu envisagé l'avenir à ce moment-là ?
Le COVID a été une période étrange ; c'était un peu une suite de samedis et de dimanches, c’est en tout cas comme cela que je l’ai vécu. Ca n’a pas été si négatif que cela pour moi-même si ça commençait à être relou sur la fin. Artistiquement, ça a toujours été compliqué donc ça ne changeait pas grand-chose pour moi (Rires). Quand ils disaient que l’art n’était pas essentiel, je m’étais posé la question mais je n’y avais jamais répondu à l’époque...D'une certaine façon, je suis presque d'accord car pour rester en vie, on a besoin de quoi d’autre si ce n’est de manger et de boire. L’art a toujours existé sous différentes formes ; et cela depuis l’antiquité ; et durant le COVID, c’était plutôt sa diffusion ; plus que l’art en lui-même ; qui pouvait être remise en question. Quand on a envie d’écrire des choses, elles viennent, je connais des écrivains qui ne sont même pas édités mais ils écrivent quand même car ils ont un besoin intérieur qui est plus fort que tout, c’est interne à la nature humaine et c’est immortel d’une certaine façon.  
Peux-tu compléter le suffixe « -phobe » avec des exemples s'appliquant à toi ?
Je suis vraiment arachnophobe ; c’est une peur irraisonnée surtout que les araignées que l’on a en France ne sont pas très grandes ; je suis pas mal agoraphobe également ; je ne me sens pas très bien dans les salles de concert ou dans des festivals ; et claustrophobe aussi...Alors imagines quand il y a du monde dans un endroit fermé avec des araignées en plus, c’est le cauchemar (rires).

Rencontre avec Bertrand Louis au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Stéréotype(s) » !

En référence à l'une de tes nouvelles chansons, qu'exprimait ta dernière story ?
Ces derniers temps, j’ai fait pas mal de stories en rapport avec les chansons de l’album car j’ai créé des clips d’illustration sur chaque titre. A l’heure de cette interview, la dernière en date était sur « Phobe » mais je ne fais pas de stories où je me mets en scène ; je l’ai fait au début mais ça m’a vite lasser.
Quels sont tes prochains projets ? 
Je serai en concert à La Manufacture Chanson le 30 avril et d’autres dates sont à prévoir à la rentrée dans cette même salle afin de créer des rendez-vous réguliers. Un concert se fera également à Avignon en septembre. J’ai fait la musique pour une pièce qui sera jouée à Avignon cet été. J’ai d’autres idées pour continuer cette série de stéréotypes, je me demande si une saison 2 n’est pas en préparation mais je me connais et comme je n’aime pas faire deux fois la même chose, un virage à 180° n’est pas impossible...

Rencontre avec Bertrand Louis au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Stéréotype(s) » !
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