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Retrouvailles avec Nicolas Fraissinet au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Joie Sauvage » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Isabelle Delorbe

(c) Isabelle Delorbe

Quelle serait ta définition d’une joie sauvage ?

J’ai choisi ce mot car pour moi, il y a une grosse différence entre le bonheur, le plaisir et la joie même si on mélange souvent ces termes un peu facilement. Pour moi, le bonheur serait un état, le plaisir serait plus une sensation/une émotion alors que la joie est un choix à mon avis car il y a une notion proactive dans la joie. J’aurais presque pu appeler cet album « Le Choix Sauvage » car les deux sonnent en même temps et ils ont le même sens. On peut faire route vers le bonheur mais on fait le choix de le faire et on peut être malheureux mais être dans la joie (rires). Dans ce titre d’album, il y a le fait de voir les choses avec optimisme mais surtout de choisir de les voir ainsi ou de choisir d’agir pour cela.

Peux-tu nous en donner quelques exemples personnels très concrets ?

Je pense que c’est une manière de voir le monde et de donner sa place au sauvage dans la vie ; que ce soit la nature, mon regard sur les animaux, sur la place de l’être humain dans ce que l’on fait et dans les interactions que l’on a avec la nature mais aussi dans les conséquences de ce que l’on fait vis-à-vis d’elle. C’est un mode de vie, une manière de voir les choses, ce sont des choix de transports, de destinations, cela se retrouve dans ce que l’on mange, dans ce que l’on jette…les exemples sont multiples. Ce ne sont pas des petites actions par-ci par-là, c’est omniprésent car c’est une manière de vivre dans le monde.

Peux-tu nous en dire plus sur la pochette de ton cinquième album ?

C’est mon cinquième album et c’est le premier où l’on ne me voit pas sur la pochette car il était important pour moi de mettre le propos en avant et non pas le chanteur. J’avais d’abord imaginé une pochette « plus classique » mais ça ne collait pas avec ce que raconte cet album. On ne sait pas si ce personnage qui tourne le dos est un humain ou un animal ou si c’est un mélange des deux et je laisse à chacun le choix de l’interprétation. Pour moi, c’était une belle manière de poser le regard sur la relation que l’on a avec l’animal et surtout sa manière de nous percevoir. Est-ce qu’il nous tourne le dos ? Est-ce qu’il ne veut plus nous voir ? Est-ce qu’il nous invite à le suivre vers quelque chose que l’on n’a pas encore découvert ? En fait, cette pochette se pose comme une grande question.

Retrouvailles avec Nicolas Fraissinet au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Joie Sauvage » !

Ce disque est-il conceptuel ou en tout cas, l’as-tu pensé avec un fil rouge ?

Il y a un fil rouge sur ce disque qui va de pair avec un livre. C’est une espèce de voyage. Chaque titre propose une succession d’étapes comme si une personne se baladait dans une forêt et qu’elle arrivait jusqu’au cœur après avoir parcouru une sorte de labyrinthe. Cet album est un voyage jusqu’au centre afin de permettre à chacun de s’ouvrir un peu à l’animalité qui est en tout le monde ; que ce soit la vraie animalité naturelle ou humaine. Comme nous sommes tous des animaux, parler de l’animal, c’est parler de l’homme mais dans sa part la plus belle.

Quelles thématiques abordes-tu sur « Joie Sauvage » ?

Sur « Joie Sauvage », je parle notamment de résilience, du règne animal sous toutes ses formes, de la manière de choisir ce que l’on mange, de libération et de liberté.

Quelles ont été tes envies musicales pour cet album ?

Je voulais quelque chose de boisé afin que cette plongée dans la forêt se sente aussi au niveau du son et c’est pour cela que même le spectacle va se jouer avec un piano, un violoncelle et une basse. Les sonorités de ce nouvel album sont plus graves et plus terriennes. Comme la musique électronique fait partie de ma culture, j’ai gardé cette couleur-là sur ce disque tout en y ajoutant quelque chose de plus acoustique et de plus profond.

(c) Isabelle Delorbe

(c) Isabelle Delorbe

Comment décrirais-tu l’atmosphère générale de ton nouvel opus ?

Cet album est un peu plus contrasté, un peu plus sombre et un peu plus grave mais pas dans le sens dramatique ; il l’est dans le son et dans sa signification symbolique. La couleur globale de ce disque est un peu plus gothique.

« Amours Polaires » a-t-il été un premier extrait évident ?

Oui mais je ne saurai pas l’expliquer ; ça a été assez instinctif. Alors que c’est ce qui se fait quand on choisit un single, j’ai demandé l’avis de personne. Cette chanson est assez représentative des sujets de l’album, « Amours Polaires » parle d’émotion, d’humanité et énormément d’animalité et de condition animale. Dans cette chanson, j’ai un regard assez clairvoyant ; sans être alarmiste ; sur notre situation écologique.

Qu’as-tu voulu exprimer visuellement dans le clip qui illustre cette chanson ?

Je crois que j’ai voulu exprimer la même ambiguïté que l’on peut retrouver dans l’image d’un pingouin. Je souhaitais que ce clip soit à la fois assez burlesque et dramatique car je ne voulais pas parler de ce sujet avec gravité. Je voulais que ce clip pose les faits de manière assez pragmatique tout en passant par quelque chose qui ne soit pas forcément déprimant même si la fin du clip n’est pas très joyeuse. J’ai beaucoup aimé les réactions des gens qui ont vu ce clip car ils sont passés par toutes les émotions ; ça les a amusé, fait rire, attendrit, ça a en a choqué certains et ému d’autres ; et c’est un peu ce que je voulais.

(c) Armand Garrel

(c) Armand Garrel

Tu as développé « Joie Sauvage » sous la forme d’un récit poétique, tous les chapitres sont-il reliés ou sont-ils indépendants les uns des autres ?

Il y a un album, un livre et un spectacle mais chacun peut aborder le projet comme il le veut et chacun est libre d’y prendre ce qu’il veut. Il n’y a pas d’obligation de comprendre le projet d’une certaine manière mais si on a envie de s’immerger dans l’univers, il y a une continuité ; un vrai fil rouge ; car c’est raconté comme un voyage. Chaque chapitre développe la thématique d’une chanson.

Aimerais-tu pousser le curseur de l’engagement écologique auprès d’associations ?

Oui mais ce n’est pas quelque chose de nouveau car je le fais déjà sans le dire. En tout cas, il y a des pistes…Mon envie serait de proposer à des associations de venir durant les spectacles afin qu’elles puissent présenter ce qu’elles font. J’aimerais proposer une autre sorte de fil rouge de ce style-là où le propos artistique, intellectuel ou éthique ; selon le mot que l’on choisit ; s’accompagne aussi de possibilités concrètes afin de permettre aux gens d’ouvrir leur cœur et leur esprit à ce sujet.

Quels sont tes prochains projets ?

Des concerts sont déjà prévus le 17 janvier au Théâtre des Pénitents à Montbrison, le 21 janvier au Millenium à Crissier, le 07 février au Villars Palace à Ollon et le 10 mars au Zèbre de Belleville à Paris. D’autres dates sont en train de se planifier notamment en Bretagne et j’aimerais présenter ce spectacle prochainement à Avignon.

Tu ne prévois pas d’autres clips ?

Chaque titre sera accompagné d’images mais elles seront diffusées durant les spectacles. Il y aura énormément de vidéos mais il faudra que les gens viennent les voir en vrai ! L’objectif de ce nouveau spectacle est vraiment d’allier le live et la vidéo.

Retrouvailles avec Nicolas Fraissinet au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Joie Sauvage » !
https://www.facebook.com/Nicolas.Fraissinet
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