Rencontre avec Foze au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son EP éponyme à paraître dans quelques semaines !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je m’appelle Romain, je suis originaire de la région Centre ; de Châteauroux exactement ; et pour tous les morceaux de l’EP, je suis auteur, compositeur, interprète et producteur. Je passe beaucoup de temps à produire, plus qu’à composer finalement. Je n’ai pas fait le mixage de l’EP mais normalement c'est moi qui m’en occupe aussi. J’ai réalisé tous les clips qui sont sortis jusqu’à présent avec un ami. Je joue de la guitare ; c’est avec cet instrument que j'ai commencé la musique ; de la basse et des claviers.
Peux-tu expliciter ton nom de scène ?
Quand j’ai commencé ce projet ; qui a pris le temps de mûrir ; je n’ai pas cherché à m’inscrire sur une scène en particulier, je savais que je voulais faire de la musique et que j’étais attiré par beaucoup de choses que j'écoutais mais je n’avais pas envie que ça soit référencé tout de suite. J'ai trouvé un mot qui m’était propre ; il n'existe pas ailleurs ; et avec le temps, j’aime bien lui chercher des significations ; je pense que cela évoluera au fil du projet et je trouve cela cool. Dernièrement, j’ai pensé à Foze comme une sorte de mantra dont les quatre lettres signifieraient Fire, Oxygen, Zen et Escape.
Ton EP éponyme s'inscrit-il dans la continuité musicale de ton premier album intitulé « Marry Me » qui était sorti à l'automne 2022 ?
Non, il y a une immense cassure entre les deux projets. Je pense avoir fait une musique très expressive et émotionnelle dans mon album sans avoir aucun code car à l’époque, je ne les connaissais pas. Pour mon album, j’ai vraiment juste laissé couler et ça a été enregistré très rapidement, avec plein de choses différentes, ce qui a donné un objet assez difforme mais très personnel. En revanche, l’EP a été beaucoup plus structuré. J’ai pris beaucoup plus de temps pour travailler sur les morceaux ; chose que je n’avais jamais fait auparavant. J’ai vraiment eu la volonté d'être plus clair et plus précis dans les messages que je voulais porter sur cet EP à paraître. Et puis, j’ai souhaité être plus POP de manière générale. Au niveau des textes, j’ai gardé les messages très personnels que j’avais déjà auparavant tout en les rendant plus accessibles.
Qu'est-ce qui avait été le plus mentionné dans les retours que l'on a pu te faire sur ce premier long format ?
Le travail de l'atmosphère est ce qui est revenu le plus souvent. Cet album a été imaginé comme un objet à part entière avec une suite logique entre les morceaux et c’est aussi pour cela qu’il a été difficile d’en extraire des titres hors contexte. Le fait d’écouter cet album du début jusqu’à la fin donnait une impression de voyage un peu psyché aux auditeurs.
Pourquoi reviens-tu avec un EP de six titres ? Est-ce pour « concentrer le propos » ?
Je pense que c’est une réaction logique qui fait réponse au dernier projet qui était beaucoup plus conséquent et qui allait beaucoup plus dans le détail sur la longueur. En faisant un EP cette fois-ci, le but était vraiment de faire quelque chose de beaucoup plus concis mais de tout aussi foisonnant dans les arrangements et dans les différents thèmes. J’étais dans une dynamique de bonne énergie et j’ai voulu faire quelque chose de plus simple et plus d’efficace ; on retrouve cela même dans le processus de création d’un EP.
Pourquoi ce disque est-il éponyme ? Est-ce parce qu'il est plus intime que « Marry Me » ?
C'est dur à dire mais étonnamment, je pense que je me mets plus à nu avec cet EP et pour plein de choses notamment dans les tessitures ; la façon de chanter ; et dans les textes aussi. J’ai l'impression de m’être fait violence et d'être allé chercher l’essence-même de ce que j’avais à dire actuellement e je vis cela comme un renouveau musical et personnel ; un nouveau départ ; car je vois ce qui a été fait avant cet EP comme une intro ; une présentation des possibles.
Quels thèmes abordes-tu sur ton EP ?
Le monde et moi et moi qui interagis avec le monde. Il y a une partie très « journal intime » car dans certains textes, je partage mes réflexions sur différentes choses. Il y a aussi un aspect quête d’identité. Je parle d’également du fait de tourner la page avec le passé et d’évoluer à travers le monde digital.
Comment décrirais-tu ton univers ?
Foisonnant, personnel, assez sentimental, sensible, énergique et entraînant.
Je trouve que l’on retrouve beaucoup de Damon Albarn chez toi, surtout dans la voix. Ce chanteur et ses différents projets font-ils partie de ta culture musicale ?
Au moment où j’ai commencé à œuvrer sur mon premier album, j’écoutais de tout mais peu de Pop au final. J’étais très concentré sur des sonorités ou des choses très particulières. J’entendais forcément parler de la Pop et j’en écoutais de temps en temps mais il y a plein de grands projets Pop que je ne connaissais pas plus que cela et j’ai découvert tout cela entre l’album et l’EP. Même si j’en écoutais malgré moi quand j’étais petit, j’ai redécouvert également tout le Punk-Rock des années 2000. En ce qui concerne Damon Albarn, tu n’es pas le premier à me le dire mais en vrai, il ne fait pas temps que cela partie de ma culture musicale, je ne suis pas un immense fan de Gorillaz mais par contre, j’ai bien aimé Blur quand je me suis replongé dans la discographie du groupe il y a un ou deux ans car avant cela, je ne connaissais de loin que deux ou trois morceaux. Comme la musique de Blur m’a accompagné durant la composition de l’EP, cela se ressent. Quant à la voix, je n’y peux rien, c’est quelque chose qui vient naturellement et c’est vrai que c’est un peu flagrant.
Puisque tu chantes en anglais, développes-tu ton projet musical hors de France ou serait-ce la prochaine étape pour toi ?
C’est un peu les deux car nous sommes en train de démarcher des labels et de potentiels collaborateurs en Angleterre. Nous essayons de trouver des dates là-bas mais bien évidemment, nous sommes tous en France et c’est ici que nous faisons un maximum de dates en participant notamment à des tremplins. C’est une vraie question en tout cas, nous essayons de tout mener de front mais c’est un peu compliqué. Nous y allons étape par étape. Nous avons remonté tout un groupe pour jouer en live et une fois que nous serons prêts, nous pourrons essayer d’aller chercher d’autres pays.
Quels sont tes prochains projets ?
L’EP sortira le 14 février et une release party avec des amis sera organisée le 27 février au Klub. Quant au clip de « Judy », il devrait arriver courant mars. J’aimerais proposer une réédition de l’EP juste avant l’été avec notamment un remix réalisé par BonjourMatisse et des versions alternatives. Même si j’ai envie de m’amuser avec les morceaux de cet EP et de les faire vivre en live, je commence déjà à composer de nouvelles choses…