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Retrouvailles avec Elisa Tovati à l’Hôtel Vernet à quelques semaines de sa date au Théâtre Marigny !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Sandra Fourqui

(c) Sandra Fourqui

Peux-tu revenir pour nous sur la genèse d’« Elisa Fait Son Cinéma » ?

J’ai envie de dire que cette idée de disque a toujours été en moi. Je suis comédienne et chanteuse depuis des années, j’ai commencé la comédie à l’âge de 12 ans et cet album est mon sixième ; les deux se sont mélangés très vite. J’ai été confrontée à des personnes qui me demandaient s’il fallait choisir entre être chanteuse et être comédienne ; ce choix est très compliqué, c’est un peu comme si tu devais choisir ton fils ou ta fille ; et très rapidement, je me suis dit que ça serait fantastique de pouvoir mêler les deux ; c’est-à-dire avoir une image très présente dans un projet musical à travers toutes les chansons que j’adore du cinéma. Comme je dis souvent, au lieu d’avoir le cul entre deux chaises, j’ai fait un banc merveilleux où je peux être la chanteuse qui interprète des chansons du cinéma et la comédienne est mélangée dedans car je les interprète comme telle. Le projet a mûri longtemps dans ma tête, j’en ai parlé à mon label et surtout à Régis Ceccarelli car les albums se font en binôme avec des réalisateurs et il a adoré puisque lui aussi est très cinéphile. Avec Régis, nous nous connaissons depuis très longtemps ; à 17 ans, nous allions voir des rétrospectives notamment de Fellini au cinéma Le Balzac ; je savais donc qu’il avait une passion dévorante pour le 7ème art.

Comment s’est fait le choix des chansons qui composent ce disque ?

Sur « Elisa Fait Son Cinéma », on retrouve quelques unes des chansons cultes qui m’ont donné envie d’être comédienne mais aussi chanteuse ; à l’origine, il y en avait plus car nous avons travaillé sur vingt-cinq chansons. Outre les chansons extraites de films comme « Top Gun » et « La Boum » que j’ai vus et revus, il y en a qui ont bercé mon enfance à travers mes parents comme celles interprétées par Elvis Presley  et Marilyn Monroe. Régis m’a également suggéré certains titres qu’il aimait beaucoup et il y a eu aussi des recherches ; je suis allée sur Internet et j’ai absorbé toutes les chansons qui existent du cinéma. Ensuite, un peu à la manière d’un puzzle, nous avons posé toutes les chansons sur la table et nous avons choisi celles qui allaient bien ensemble. L’album s’est construit petit à petit. Etant une grande fan d’Alain Souchon, cela me tenait à cœur de réinterpréter l’un de ses titres, cela a été le cas aussi pour Françoise Hardy. Par contre, j’avais le souhait de ne pas refaire des chansons que l’on avait déjà trop entendues. De 25, nous sommes passés à 20 puis 17 et sur la tournée, nous avons rajouté 4 chansons.

Quels ont été vos envies musicales sur ce projet ? As-tu donné toi-même des idées de réarrangements ?

Comme j’aime beaucoup Nouvelle Vague, j’avais envie de titres un peu Bossa. J’ai eu à cœur de tordre le cou aux chansons afin de les envisager autrement avec des rythmes et des phrasés différents. Régis a apporté sa pierre à l’édifice en me proposant d’aller prendre des risques vocalement aussi ; je suis allée chercher des voix que l’on n’a pas l’habitude d’entendre chez moi. Nous avons fait des essais, nous avons essayé plusieurs tonalités et plusieurs tempos jusqu’à trouver vraiment le costume idéal pour moi.

(c) Sandra Fourqui

(c) Sandra Fourqui

Comment t’es-tu glissée dans ces chansons très connues des cinéphiles ? T’es-tu « préparée » comme pour un film ?

Une fois que j’ai écouté ces chansons, je ne les ai plus réécoutées car je ne voulais pas faire un copié-collé des versions originales ; je voulais vraiment laisser aller ma personnalité dans ces réinterprétations. Au bout d’un moment, j’ai recréé moi-même mon histoire, je me faisais des petits films en les chantant qui pouvaient être des mémoires sensorielles personnelles. Du fait des tempos et des voix que nous avons choisis, très rapidement, les versions originales s’effaçaient afin de laisser place à ma personnalité ; à ma façon d’envisager ces chansons.

Parmi les chansons présentes sur « Elisa Fait Son Cinéma », laquelle te procure le plus d’émotions et pourquoi ?

« La Chanson d’Hélène » car s’il n’y avait qu’une chanson, qu’un film, qu’une actrice, ce serait Romy Schneider dans « Les Choses de la Vie ».

Dans l’intro de ton album, Nicole Garcia dit que la musique et le cinéma sont amants depuis toujours et que tu chantes cet amour-là, as-tu toujours été habitée par ces deux arts ?

Oui, complètement même si toute jeune, je m’interdisais la chanson car je me concentrais sur le cinéma. Au moment du succès de « La Vérité Si Je Mens » et même un petit avant, j’ai compris qu’il fallait que je me montre moi en tant qu’Elisa Tovati, que je dévoile ma personnalité, celle que je suis vraiment pour ne pas être absorbée par ce film et cela me paraissait essentiel à travers la musique. Me glisser simplement dans la peau de personnages et être à disposition d’un metteur en scène, c’était génial mais à un moment donné, ça ne me nourrissait pas assez. Comme je fais vraiment tout, j’écris les scénarios, je réalise les clips, je fais le stylisme, la déco, les pochettes de l’album, la direction artistique...pas parce que je ne fais pas confiance aux autres mais parce que je me nourris en permanence de la créativité, c’était super agréable pour moi d’avoir des projets où je pouvais être à la genèse et que je pouvais tenir jusqu’au bout ; jusqu’au moment de les offrir au public.

(c) Sandra Fourqui

(c) Sandra Fourqui

Quels seraient tes modèles aussi bien dans le cinéma que dans la musique ?

J’ai toujours eu un amour débordant pour Véronique Sanson ; j’aime sa façon d’écrire, son génie au piano, son côté écorché vif, sa douceur, sa profondeur, son humanité…En ce qui concerne le cinéma, il y en aurait plein notamment Isabelle Adjani, Romy Schneider, Catherine Deneuve mais également de jeunes comédiennes que je vois et qui m’inspirent.

Qui, selon toi, a vraiment réussi à conjuguer les deux ? Hormis toi, bien entendu…sinon ça serait trop facile.

Il y en a plein ! Vanessa Paradis, quand elle joue dans « La Jeune Fille sur le Pont », on ne repense pas du tout à « Joe Le Taxi » et pourtant, ses albums sont incroyables. Pareillement, « Pull Marine » d’Isabelle Adjani, c’était énorme et ensuite, elle a incarnée notamment Camille Claudel. Cela peut être également Alain Souchon dans « L’Été Meurtrier » et la carrière discographique qu’on lui connaît…Il y en a énormément maintenant qui font les deux et qui excellent dans les deux d’ailleurs.

Que vas-tu présenter scéniquement le 04 novembre au Théâtre Marigny ? Va-t-il y avoir plus que des chansons ?

Ça va être une immersion vidéo car j’ai la chance d’avoir une très grande vidéaste à mes côtés, Muriel Habrard a créé des projections vidéo derrière moi mais aussi au plafond et de chaque côté de la scène, le public sera donc immergé dans ces chansons. Ce que je vais présenter, ça sera tout simplement mon humanité ; j’ai à cœur que les gens ressortent de ce concert en ayant compris qui je suis, la comédienne, la chanteuse, la femme avec mes fragilités et mes forces. Je voudrais me montrer telle que je suis le plus sincèrement possible.

(c) Sandra Fourqui

(c) Sandra Fourqui

« Sun » est arrivé après et il a été inclus dans cet album…Même s’il y a déjà 16 reprises sur « Elisa Fait Son Cinéma », penses-tu qu’un volume 2 pourrait voir le jour prochainement ?

J’adorerais qu’un volume 2 voit le jour. « Sun » est arrivé après en pensant justement à la scène. « Elisa Fait Son Cinéma » est un album qui est quand même assez mélancolique et j’avais besoin d’une chanson qui est du peps pour la scène. J’avais très envie d’un mashup et c’est pourquoi nous avons mélangé « La La Land » avec la provocation du « Sea Sex and Sun » et de « Sous Le Soleil Exactement » de Gainsbourg. Évidemment, nous avons fait des tonnes d’essais, nous avons même fait des mashup avec dix chansons de suite mais nous sommes restés sur ces trois-là qui avaient vraiment du sens et qui se mélangeait très bien.

Quels sont tes prochains projets ? En as-tu dans la musique mais aussi au cinéma ?

Un nouveau titre inédit en trio et produit par Marc Colin sortira le 18 octobre. Après le 04 novembre au Théâtre Marigny qui est une date importante pour moi car je n’ai pas joué à Paris depuis Le Café de la Danse en 2019, on espère aller se balader dans toute la France pendant deux ans avec « Elisa Fait Son Cinéma ». Il y a des projets de castings, de séries TV, de téléfilms, de cinéma et de théâtre, j’avais mis ça un peu tout cela de côté par rapport à l’album.

https://www.facebook.com/elisatovati
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