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Rencontre avec Vilain Cœur au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur leur second disque baptisé « Le Cimetière des Chats » !

Publié le par Steph Musicnation

©Téo Jaffre

©Téo Jaffre

Pouvez-vous présenter Vilain Cœur à nos lecteurs ?

Sofi : Nous aimons bien dire que Vilain Cœur est la réunion de deux ventricules. Pour ma part, je suis souvent le ventricule gauche en référence à ma position sur scène et Cris est le ventricule droit ; ce Vilain Cœur est bien au singulier car il bat avec ces deux ventricules. Dans Vilain Cœur, je compose la musique, je joue de la guitare et des claviers sur scène et je fais aussi des chœurs. Avec Cris, nous sommes complémentaires puisqu’il est parolier et chanteur du projet. Cet équilibre à deux se retrouve autant dans l’écriture que dans l’interprétation des chansons.

Cris : Nous nous sommes rencontrés en région Lyonnaise il y a une quinzaine d’années et nous avons commencé à faire de la musique ensemble dans d’autres projets Rock en groupe avant de nous rendre compte que nos deux énergies étaient bien complémentaires. Nous avons créé Vilain Cœur en 2018 et un premier EP est paru la même année. En live, Sofi fait beaucoup de choses et nous avons tendance à dire que c’est moi « la chanteuse », nous inversons les clichés qui peuvent exister dans les duos. En studio, je participe beaucoup aux arrangements surtout au niveau des rythmiques.

Pourquoi ce cœur est-il vilain ?

: Nous avons eu beaucoup de mal à baptiser ce projet à deux. Nous voulions un nom et un adjectif, quelque chose qui s’oppose et qui marquait le duo dans l’identité du projet. Vilain Cœur vient d’une chanson qui est dans le premier EP et plus précisément d’un bout de texte qui a disparu de la version finale. Nous avions ce nom sous le nez depuis le tout début des arrangements de nos premiers titres et cette antinomie nous a plu car elle oppose le cœur qui est quelque chose de très généreux, qui est relatif à la vie et aux sentiments et l’adjectif vilain qui illustre le côté un peu naïf et pas beau des choses. 

C : Nous avons lu le dictionnaire et nous avons fait plein d’associations de mots avant de choisir ce nom qui résume l’ambivalence qu’il y a dans l’être humain dans ses bons et ses mauvais côtés et cela fait sens car nous parlons beaucoup de cela dans nos chansons.

Un cœur est constitué de deux ventricules et votre projet est composé de deux membres ; quelles seraient les qualités et les spécificités de l’un et de l’autre ?

C : Dans un cœur, les deux ventricules font un travail très différent, l’un récupère le mauvais sang et l’autre rejette le bon sang, nous pourrions presque nous comparer à cela. J’ai plus un côté digestion de l’humanité et cela va se retranscrire dans les textes car de nous deux, c’est moi qui suis plus l’anxieux alors que Sofi est la partie qui rejette l’oxygène.

S : Nous sommes vraiment complémentaires d’un point de vue musical mais également en ce qui concerne nos caractères. Cris est assez fou pour imaginer faire un featuring avec JoeyStarr alors qu’on ne savait même pas comment nous allions nous y prendre. Pour ma part, je suis peut-être plus sage et j’essaie plus de canaliser certaines choses parfois…

C : …mais en même temps, nous nous sommes rendu compte que cette mécanique s’inversait souvent. Parfois, Sofi va peut-être me retenir dans ma « folie » mais je vais lui dire quelque chose et elle va rebondir dessus. Je vois vraiment notre collaboration comme des vases communicants.

: On retrouve cela dans notre visuel en live qui possède un côté yin et yang et nous jouons avec cela.

©Téo Jaffre

©Téo Jaffre

Pourquoi avez-vous attendu six ans pour offrir une suite à votre premier EP éponyme sorti à la rentrée 2018 ?

S : Nous avons été bien plombés par le COVID et pourtant, nous avons beaucoup écrit pendant cette période-là ; nous avions même suffisamment de matière pour un album. Au-delà du COVID qui nous a un peu freinés comme beaucoup d’artistes, nous avons enchaîné avec pas mal de soucis de santé l’un et l’autre et ça a été dur de redémarrer car nous ne savions plus par quel bout prendre les choses.  Ce n’était donc vraiment pas par manque d’inspiration ou à cause de soucis artistiques d’autant que nous avons monté un studio à Lyon où nous nous sommes rebasés ; nous avons pris le temps de nous recentrer sur un lieu qui nous a facilité l’écriture et nous avons collaboré localement avec des gens que nous pouvions voir physiquement plutôt qu’à distance. Il a fallu que tout cela se mette en place avant de sortir « Bouteille à la Mer » au printemps 2023.

C : L’essentiel, c’est que nous ayons pu revenir !

« Le Cimetière des Chats » s’inscrit-il dans la lignée musicale de ce premier disque ?

C : On ressent encore plus le mélange des instruments acoustiques et de l’électronique sur ce second disque qui est encore plus personnel. Comme dans tout projet, il y a une évolution. Nous considérons que ce deuxième EP est meilleur que le premier car le projet a mûri notamment en ce qui concerne l’électronique mais ça reste notre identité à tous les deux dans les chansons même si les arrangements sont plus travaillés et plus actuels.

S : A vrai dire, on fait confiance à notre binôme et quand une chanson fonctionne, nous l’arrangeons de la manière dont nous avons envie et après, on voit si ça matche avec le reste. On fait les choses spontanément et après, on voit ce qui nous parle le plus. Par contre, ce qui a fait la différence entre nos deux EPS, ce sont les personnes avec qui nous avons travaillé sur le mix et la prod car ce n’était pas du tout la même façon de faire. Pour le premier EP, nous avions œuvré avec Paul Reeve qui vient du Rock alors que pour le second, nous avons bossé avec Josselin Sallet qui est vraiment habitué à l’Electro et cela a joué.

Quelles thématiques abordez-vous sur ce second EP ?

C : Nous abordons les thématiques qui nous touchent notamment l’être humain sur un aspect social. « D’Où Je Viens » ; le feat avec JoeyStarr ; parle d’exil forcé et de déracinement ; c’est malheureusement cohérent avec le contexte international actuel que ce soit en Ukraine ou à Gaza. Cette thématique nous touche particulièrement aussi parce que nous sommes enfants d’immigrés et que nos parents ont vécu cela. Cet EP parle aussi d’espoir et de désespoir comme dans « Bouteille à la Mer ». La chanson qui donne son nom à l’EP est une sorte d’ode aux chats car nous aimons beaucoup les animaux. Nous parlons également de l’environnement dans « Petit Cœur de Pétrole ». Les thématiques de ce disque tournent autour de l’ambivalence de l’être humain que ce soit dans ses bons comme dans ses mauvais côtés.

©Téo Jaffre

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Que retrouve-t-on généralement dans votre écriture ?

C : On aime bien personnifier les choses dans nos chansons. « Petit Cœur de Pétrole » raconte l’histoire un petit bout de plastique qui s’est perdu en mer et « Le Cimetière des Chats » aborde le point de vue d’un chat qui est triste d’avoir vu son copain partir car pour nous, c’était plus parlant qu’un être humain qui aurait parlé de son chat. Nous aimons changer de point de vue/d’angle.

Comment qualifieriez-vous l’univers de Vilain Cœur ?                      

S & C : Contrasté ; notre musique est assez solaire et easy listening mais le propos est plus lourd ; engagé ; mais avec poésie car nous ne voulons pas donner des leçons ni être revendicatifs, nous avons plus à cœur de faire réfléchir les gens ; humaniste ; l’humain est au centre de ce que nous racontons, ça demeure la valeur N°1.

En référence au titre du premier extrait de ce disque, vous auriez la possibilité de glisser une clé USB contenant votre EP dans une bouteille à la mer, jusqu’où aimeriez-vous qu’elle navigue et qu’aimeriez-vous que la personne qui la trouverait retienne de cette œuvre ?

S : C’est marrant comme question car c’est un peu le scénario d’une chanson créé à l’époque du premier EP que nous jouons sur scène sauf que cette bouteille est envoyée dans l’espace. J’aimerais bien que cette clé USB trouve un humain dans de très nombreuses années et qu’elle lui apporte ce petit témoignage de ce que nous avons vécu ici à notre époque…

C : …et qu’il puisse se dire que nous nous posions déjà des questions.

S : Finalement, ce n’est pas tant parti en vrille, ils ont réussi à rectifier le tir et les humains sont encore là.

C : C’est une question hyper intéressante qui demande réflexion en tout cas !

©Téo Jaffre

©Téo Jaffre

Avec cinq titres aussi aboutis, on reste clairement sur sa faim… « Le Cimetière des Chats » est-il le premier versant d’un projet conséquent ?

: On l’espère !

: A l’ère du numérique et du digital, l’EP est un bon format sur lequel on peut quand même avoir une ambiance et une cohésion entre les titres sans forcément que ce soit un gros album qui demande plus de budget mais effectivement, le but serait d’étoffer cet EP…soit en faisant une suite, soit en ayant un album complet avec des titres de cet EP mais pour l’instant, nous ne nous sommes ni fixé d’objectifs ni de limites. Tout est possible !

C : Ce qui sûr, c’est que nous avons les chansons et nous les jouons déjà sur scène. La musique est une passion et nous en faisons afin de la partager. La perspective de se dire qu’elle peut arriver jusqu’aux oreilles des gens grâce aux concerts, à la promo…ça fait aussi partie de la motivation.

Quels sont vos prochains projets ?

S : L’EP sortira le 08 novembre. Nous jouerons au Brise Glace à Annecy le 13 novembre et au Centre Charlie Chaplin à Vaulx-en-Velin le 07 décembre. Il y aura certainement des live sessions.

C : Nous aimerions bien organiser une sorte de petit showcase acoustique dans un premier temps à Lyon où les gens pourraient venir avec leurs chats. Il devrait y avoir une date parisienne durant le premier trimestre 2025. L’année à venir sera consacrée aux concerts et à la production et on espère bien qu’il y aura un album fin 2025…

Rencontre avec Vilain Cœur au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur leur second disque baptisé « Le Cimetière des Chats » !
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