Rencontre avec deux membres d’Entropie au Studio Luna Rossa à l’occasion de la sortie de « Grandiose » !
Pouvez-vous présenter Entropie à nos lecteurs ?
Bertrand : Nous venons de Rambouillet dans les Yvelines et nous nous connaissons depuis le collège pour la plupart ; nous sommes tous potes depuis une dizaine d’années. Au sein d’Entropie, je suis bassiste, Valentin est chanteur, Adam est à la guitare et Loan est à la batterie. Officiellement, le projet existe depuis 2012 et il s’est professionnalisé en 2019 ; date d’enregistrement du premier EP qui est sorti en 2021.
Valentin : C’est également l’année où Bertrand a rejoint le projet à la basse. Pour ma part, je m’occupe des textes. Quant à la composition, elle peut être collective de façon assez spontanée en studio ou individuelle ou venir de duos. Ensuite, je reprends les morceaux afin de proposer une structure autour d’un texte et cela devient une chanson.
Pouvez-vous expliciter votre nom de scène ?
V : Quand cette aventure entre potes a commencé au collège, nous avons passé six gros mois à faire du brainstorming sur Messenger jusqu’à ce que j’entende mon père prononcer ce mot-là. A l’époque, nous ne connaissions pas du tout le sens d’entropie et nous l’avons juste choisi parce que nous trouvions que ce mot sonnait bien. Ensuite, nous avons demandé sa signification à des amis et nous avons cherché sur Google la définition de ce concept de physique qui est apparemment très compliqué à définir puisqu’il y a eu autant des potes en école de commerce que des physiciens qui bossent dans l’atomique qui ont essayé de l’expliquer et à chaque fois, les définitions étaient différentes. Du coup, nous avons décidé d’expliquer cela comme étant une mesure du niveau d’excitation des cellules dans l’organisme et nous trouvions que cette définition était vachement cool pour un groupe de Rock qui fait des concerts et dont l’objectif est d’y créer un peu de chaos positif ; ça matchait bien. L’entropie, c’est aussi l’usure de cet organisme après l’excitation des cellules…mais ça, nous verrons pour la suite (rires) !
Comment voyez-vous votre évolution musicale depuis la parution de « The Deputy » en 2019 ?
V : « The Deputy » est né de l’une de nos toutes premières sessions de studio ; j’avais 14 ans. C’est notre producteur de toujours Roddy Julienne qui nous a invités très gentiment dans son studio pour que l’on puisse découvrir ce que c’était et nous y avons fait deux ou trois sessions dont celle où nous avons enregistré ce premier morceau. Nous avons sorti ce titre sur Soundcloud quand nous étions au collège et ensuite des années plus tard pour démarrer réellement le projet quand nous sommes allés en studio pour enregistrer notre premier EP. Malgré les années, cette chanson que nous aimions sonnait encore bien.
B : Depuis 2019, il y a eu une grosse évolution. Pour ma part, je suis arrivé dans le projet au moment de ce renouveau-là. Pour notre premier EP, nous avons enregistré des compositions faites dans leurs jeunes années ; c’était assez juvénile. Musicalement, il y avait un côté The Strokes et Arctic Monkeys qui étaient leurs références de l’époque. Le premier EP sonnait vachement dans cette veine-là. Ensuite, le confinement est arrivé très rapidement et nous nous sommes vraiment retrouvés tous les quatre pour composer de nouveaux morceaux. J’ai pu prendre plus part à la composition par rapport au premier projet. Entre temps, nos influences avaient énormément évolué et à partir de ce moment-là, notre musique a tendu vers quelque chose de plus large et de plus Pop dans le Rock ; il y a même des influences Rap dans certains couplets, des mélodies très R&B…Plus nous avançons et plus chacun arrive vraiment à trouver sa place en ajoutant ses influences personnelles au sein du projet.
Pourquoi avez-vous donné un titre en français à votre nouveau single interprété en anglais ?
V : Le mot grandiose existe aussi en anglais, on est d’accord ? Je me suis posé la question récemment. A revérifier mais je suis certain de l’avoir déjà entendu ! Le concept de « Grandiose » a été une longue réflexion personnelle de mon côté avant de proposer cette chanson au groupe. Le mot est resté tout simplement dans ma tête. Pendant le confinement, j’ai eu des grosses réflexions très larges sur la société et le monde qui nous entoure, j’ai cherché quelle était la voie à suivre pour moi pour améliorer ce monde-là et le concept de « Grandiose » illustrait la volonté d’apporter des changements par la positivité dans un monde qui est assez négatif.
Quel message est véhiculé dans « Grandiose » ?
V : Croyez en vos rêves, croyez en vous, vous méritez d’être aimé et de vous aimez vous-même. Cette chanson est une promotion de la confiance en soi.
Pouvez-vous nous parler de la mise en images de cette chanson ?
B : Nous avons voulu mettre en images de manière un peu plus « simpliste » ce que Val vient d’expliquer par rapport au message de cette chanson. Au début du clip, Valentin est seul, il est en pleine réflexion, il ne va pas très bien, nous venons le chercher et nous l’emmenons vers un lieu beaucoup plus jovial et ensoleillé. Nous rejoignons plein d’autres jeunes qui sont un peu perdus comme nous dans ce monde et nous faisons tout simplement la fête. Nous voulions montrer un moment de communion entre nous.
Qu’y a-t-il de grandiose pour vous et cela aussi bien concrètement que plus métaphoriquement ?
V : Si je suis mon concept, ça serait toutes les personnes proactives dans ce mouvement qui essaie d’améliorer ce monde. J’ai beaucoup d’amis qui font partie d’associations écologistes ou qui sont militants ou qui ont créé des entreprises pour essayer de proposer des alternatives afin de tendre vers un monde meilleur quel qu’il soit pour elles et eux. Ce sont des personnes pour lesquelles j’ai beaucoup d’admiration. Profiter de la liberté que l’on a pour essayer d’apporter quelque chose de positif, c’est quelque chose de grandiose pour moi.
B : Je suis d’accord avec cela et je vais rajouter le lien qui nous unit et qui nous fait sortir la tête de l’ombre quand nous n’allons pas bien. La zik aussi et le fait de pousser les gens à faire ce qu’ils aiment.
Vous aviez proposé une french version de « Teenager Summertime » en 2022, pensez-vous faire pareil pour « Grandiose » ?
V : Il y a eu des conversations à ce propos et je pense que ça sera comme pour la french version de « Teenager Summertime », ça arrivera si ça doit arriver et ça se fera de la manière la plus fluide possible…Pour l’instant, il n’y a rien d’écrit.
Qu’est-ce que chacun mettrait en avant chez les trois autres membres du groupe ?
B : La fougue artistique d’Adam m’impressionne ; il est capable de tester plein de choses sans se mettre de barrière, là où moi, je peux être beaucoup plus conventionnel dans ma manière de composer.
V : Au-delà de la musique, ça marche aussi dans la vie car c’est quelque chose qu’il fait tout le temps. Il est comme il est et il ne s’excusera jamais de l’être et c’est très inspirant.
B : Loan est très fédérateur. Quand nous sommes un peu dans le jus, il remet les pendules à l’heure, il nous rassure et il nous donne de la force. Il est comme ça dans la vie et dans ses autres projets. C’est quelqu’un de très positif et c’est très cool ; ça fait du bien d’avoir quelqu’un comme lui dans un groupe.
V : Je peux absolument tout dire à Bertrand, autant le positif que le négatif, sans aucun filtre et sans aucune peur des conséquences que ça pourrait avoir sur notre relation, c’est quelque chose de très précieux. Et moi, je suis un mec plutôt chill (rires) !
B : J’aurais dit pareil sur Val ! Nous nous parlons beaucoup et de tout, nous nous disons les choses franchement et ça fait du bien. Que ce soit dans la musique ou dans le militantisme, dès qu’un sujet le passionne, Val y va vraiment à fond. Il va au bout des choses.
Quels sont les retours les plus fréquents sur vos prestations en live ?
V : Que l’on fait trop de pains mais ce n’est pas pour de mauvaises raisons. Depuis un an que nous la jouons en live, nous avons eu beaucoup de retours sur « Grandiose » et ça nous a motivés à sortir cette chanson.
B : L’alchimie entre nous, les styles de chacun car nous sommes quatre personnes très identifiables même si nous avons une cohérence de groupe.
V : Quand nous montons sur scène, nous avons à cœur de proposer plus une fête qu’un simple concert.
Quels sont vos prochains projets ?
V : Nous prévoyons de sortir un EP à l’automne. Un nouveau single sera mis en avant à ce moment-là et en principe, il y aura un clip. L’objectif serait de sortir un premier album en 2025.