Rencontre avec Alexis et Félix du groupe Mazingo au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Hey You » !
Pouvez-vous présenter Mazingo à nos lecteurs ?
Alexis : Mazingo ; qui existe depuis 2020 ; est un trio Franco-américain dans lequel nous sommes tous auteurs et compositeurs. Nous faisons tout ensemble même si souvent les idées sont plus rapportées par l’un ou par l’autre. Même si les compositions sont parfois issues de l’un ou de l’autre, nous les arrangeons ensemble. Andrew est à la basse, à la contrebasse et au chant. Pour ma part, je fais de la guitare électrique et acoustique, de l’harmonica et du chant.
Félix : Quant à moi, je suis à la batterie et aux chœurs et en studio, je fais aussi des claviers.
A : Félix et moi, nous résidons à Paris alors qu’Andrew vit en Bretagne dans le Morbihan.
Qu’est-ce qui a été le plus mis en avant sur « Soleil Noir » paru en octobre 2022 ?
F : Je pense que c’est le morceau « Soleil Noir » qui a été le plus mis en avant. Sur ce titre, Alexis chante en français sur quelque chose d’assez entraînant, Blues et Rock en même temps et je crois que ce mélange original a plu à pas mal de gens tout comme le clip de cette chanson qui a été réalisé par Arnaud Legoff. Nous avons eu de super retours concernant ce titre qui donnait la couleur Franco-américaine du projet. Sur ce morceau, il y a quelque chose d’un peu Blues et de roots dans le son mais il est chanté en français.
A : « Take It Easy » a été une surprise car nous n’avons pas mis ce titre en avant en tant que single et c’est celui qui allé le plus loin tout seul sur les plateformes. C’est toujours intéressant de voir ce qui se passe quand on laisse l’album vivre. Je pense que les gens ont apprécié le côté easy listening de ce titre ; ça leur a donné envie de le réécouter.
Comment expliqueriez-vous que vos deux premiers albums sortent de manière aussi rapprochée ? Ces deux disques se complètent-ils ?
A : « Soleil Noir » est ressorti en mars 2023 avec un nouveau single qui a été très bien accueilli par le public mais aussi par les médias. Ce titre additionnel faisait la transition et amenait le second album ; c’était un peu un clin d’œil à ce qui allait suivre.
F : Sur le deuxième album, nous continuons dans une lignée assez logique de son et d’envies de composition par rapport au premier. Pour « Hey You », nous avions une trentaine de morceaux, nous avons taillé dedans avec la volonté d’avoir une méthode de production rapide afin de nous forcer à ne pas être trop en boucle sur les mêmes titres. Nous avions à cœur que le second album soit plus spontané d’autant que le public nous a souvent dit qu’il aimerait retrouver l’énergie du live sur disque et c’est pour cela que nous avons enregistré les morceaux en live au studio Black Box (49); cela nous a permis d’avoir une énergie live et de garder la meilleure prise qui n’était pas forcément la plus parfaite mais c’était justement ce que nous cherchions.
A : Par ailleurs, pour répondre à la première partie de la question, nous tournons beaucoup et une partie de l’économie du groupe passe par la vente d’albums lors de nos tournées et comme nous avons fait quand même deux saisons avec « Soleil Noir », c’était hyper important pour nous d’enchaîner et de proposer quelque chose de nouveau au public qui nous connaissait déjà et qui a soutenu le groupe en achetant le premier album. Nous avons donc enquillé très rapidement ; quasiment sans pause ; sur le second album afin de répondre à la demande des personnes qui attendaient impatiemment la suite.
A-t-il été rapidement évident que l’anglais et le français allaient cohabiter dans votre projet ?
A : En août 2019, je suis un peu venu chercher Andrew avec des compositions que j’avais faites lors d’un voyage en Nouvelle-Zélande ; c’était donc avant qu’on les enregistre avec Félix ; et dans ces morceaux-là, il y en avait déjà en anglais et en français ; les deux langues me paraissaient naturelles par rapport à ce que je vivais au quotidien. Andrew est venu compléter avec ses morceaux en anglais car c’est la langue natale de sa mère.
Comment développeriez-vous le Rock que vous faites ?
F : Il se trouve que nous avons remporté récemment la finale du Challenge France Blues et que nous représenterons la France à l'International Blues Challenge de Memphis en 2025. Nous nous sommes retrouvés à avoir une place dans le milieu Blues alors qu’on ne nous attendait pas dans ce créneau-là et cela nous a fait prendre conscience que nous faisions également du Blues. La racine commune est le Rock et nous avons des influences différentes qui se retrouvent quand même sur quelque chose d’assez Américain ; de par les origines d’Andrew qui aime aussi cette musique-là. Nous avions envie de rapporter aussi du français et comme j’aime également le Jazz, on retrouve un mélange de tout cela dans notre musique sans partir dans tous les sens. Nous avons le souhait de travailler les instruments acoustiques tout en les mettant au « goût du jour » sans passer par des machines électroniques.
A : Si nous avons une énergie Rock, nous ne cherchons pas à mettre en avant le côté guitare dans le projet. Mettre en avant la contrebasse mais aussi les voix, le côté acoustique, jouer une ligne de banjo par-dessus pour que cela créé de la mélodie…cela nous amuse beaucoup plus.
Comment synthétiseriez-vous l’univers de Mazingo ?
A : Sensible et avec de la fragilité ; c’est vraiment quelque chose que nous essayons de cultiver afin de garder cette fêlure car le trop parfait/lisse ne nous intéresse plus du tout.
F : Cru avec une couleur un peu bayou/western.
A : Propre au voyage, évocateur d’horizons. C’est une musique qui provoque une évasion ; pour nous et on espère pour l’auditeur aussi.
Quelles thématiques abordez-vous sur « Hey You » ?
A : Il y a quelques thèmes récurrents dans le groupe notamment ceux de la séparation et du conflit. Sur ce second album, on parle également d’insomnie, d’excès de fête, de la perte de repères…
Avez-vous organisé spécifiquement l’ordre des titres de ce second album afin de mener l’auditeur d’un point A à un point B ?
A : Cet album est un voyage à travers tout un tas d’émotions et à la fin, on se retrouve dans quelque chose de beaucoup plus réconfortant.
F : Au fil de cet album, on traverse des épreuves, on s’en prend plein la gueule, on parcourt beaucoup d’échecs mais on continue d’avancer. Il y a des phases joyeuses et pleines d’énergie et d’autres plus tristes et plus introspectives avant que le disque ne s’ouvre de nouveau en douceur sur une sorte d’éclaircie.
Pouvez-vous nous parler de la mise en images de « One Poor Teardrop » ?
F : Nous avons voulu faire un clin d’œil au cinéma de Georges Méliès. Il y a un petit côté western mais aussi épileptique dans ce clip comme une danse un peu vaudou. Pour cela, nous avons utilisé un procédé qui donne l’impression que c’est accéléré tout en ayant les paroles synchronisées. Nous voulions une mise en images assez simple, épurée, qui puisse transmettre à la fois quelque chose d’un peu à l’ancienne, de léger et d’énergique.
A : On peut vite avoir tendance à vouloir en mettre plein la vue sur un clip mais là, nous avons choisi de prendre un contre-pied en faisant quelque chose qui ne soit pas trop prétentieux et qui prête même à sourire. En ce moment, on a besoin de voir des choses qui ne sont pas juste tapageuses. Le côté DIY de cette vidéo nous plaît bien et cela renvoie au cinéma muet où de très bonnes idées sont nées parfois d’erreurs.
Qu’est-ce que chacun mettrait en avant chez les deux autres membres ?
A : Je pense que nous avons tout d’un petit équipage d’un micro bateau ; il faut qu’il y en ait un qui tienne le gouvernail, un qui rame et un qui regarde au loin pour maintenir le cap. Pour être moins dans la métaphore, je vais dire que Félix est très sociable, très jovial, très accueillant, il créé du contact avec tous les gens que nous rencontrons et c’est super important. Quant à Andrew, il a une motivation à toute épreuve et il est prêt à tout. On ne rencontre pas à tous les coins de rue des gens qui sont prêts à aller aussi loin dans une aventure et cela est vraiment inhérent à notre projet ; c’est riche et cela permet de faire plein de choses.
F : Alexis est un socle et Andrew est un lion en cage qui est force de proposition mais tout est une question d’équilibre et c’est pour cela que ça fonctionne.
A : Je rajouterai qu’Andrew est très généreux artistiquement et humainement parlant.
Exportez-vous déjà votre musique hors de France ?
F : Les plateformes vont et viennent mais nous allons avoir nos premières dates hors de France grâce à ce même réseau Blues que nous évoquions un peu plus tôt. Nous sommes programmés dans des festivals en France et à l’étranger notamment en Pologne et en Roumanie ; cela va nous permettre de nous frotter à un public européen. En janvier 2025, nous jouerons aux Etats-Unis dans le cadre de l’ l'International Blues Challenge. Andrew ; qui a passé beaucoup de temps en Ohio ; a très hâte de nous montrer cette région.
Quels sont vos prochains projets ?
F : Nous ferons notre sortie d’album à Paris le 12 juin aux Etoiles. Nous serons au Nature is Bike 2024 à Angers le 14 juin. Nous jouerons à Quéven pour la Fête de la Musique, à Charroux le 26 juin et à Auxerre le lendemain…
A : Du 12 juillet au 28 septembre, nous nous produirons dans divers festivals à l’étranger et en France et il devrait y avoir des captations live. Il se pourrait qu’un autre titre soit mis en images…