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Rencontre avec Zelezna au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Monolog » !

Publié le par Steph Musicnation

© Sylvestre Nonique-Desvergnes

© Sylvestre Nonique-Desvergnes

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je m’appelle Florian Soulier et mon nom d’artiste est Zelezna. Je suis compositeur de musique électronique. Je joue de la guitare depuis l’âge de 6 ans et j’en vis aujourd’hui car je suis interprète dans plein de projets à côté de Zelezna mais depuis environ cinq ans, je suis de plus en plus sur la musique électronique. Sur scène, je suis beaucoup avec Ableton et plein de logiciels avec les groupes que j’accompagne. Depuis peu ; environ deux ans et demi ; je joue avec mon synthé modulaire, c’est ma dernière trouvaille et je suis vachement bien avec cet outil maintenant. Je fais parfois des arrangements et du mastering depuis peu.

Etant guitariste de formation, tu as œuvré pour d’autres et dans différents styles avant de te lancer dans ton propre projet, quel a été le déclic ?

En réalité, il y a eu un premier projet solo avant Zelezna mais j’ai fait très peu de scène à cette époque-là car j’ai très vite senti que je n’avais pas ma place avec ce que je proposais. Il a fallu que je retourne en studio et que je fasse beaucoup de choses tout seul avant de revenir sur scène. En ce qui concerne le déclic, je pense que cela vient du duo Volgane que je partageais avec Adhoc qui avait tout un tas de machines ; des Elektron, des séquenceurs, des synthés et un sax soprano ; j’ai vu son fonctionnement ; comment il s’appropriait les sons ; et j’ai eu envie de faire pareil tout seul. Le voir faire m’a trop donné envie !

Te souviens-tu de ton premier contact avec les machines électroniques ?

Je crois que cela remonte à 2014. J’ai eu un projet baptisé Icon’s Fall et le bassiste avait ramené l’ordinateur sur scène, il utilisait Ableton et il faisait défiler des séquences. Nous étions colocataires, je l’ai beaucoup vu bosser, il m’intégrait pas mal à la composition et cela m’a mis la puce à l’oreille. Ça a été une première utilisation de l’ordinateur mais cela restait assez froid et figé et j’ai eu envie d’en savoir plus.

© Sylvestre Nonique-Desvergnes

© Sylvestre Nonique-Desvergnes

« Monolog » s’inscrit-il dans la lignée musicale de « Lost In a Synthetic Valley » paru début 2022 ?

Complètement ! C’est carrément la suite. « Lost In a Synthetic Valley », c’était l’histoire d’un personnage qui traversait une vallée synthétique ; une intelligence artificielle ; j’aime bien avoir des pitchs très courts ; et pour ce premier EP, j’ai proposé à Ivi Topp de s’emparer de cette histoire afin de me faire des visuels qui auraient raconté plus que ce que je ne racontais moi-même. En ce qui concerne « Monolog », j’ai essayé de composer ce que la machine aurait fait pour communiquer avec le personnage. Pour cette composition-là, j’ai œuvré avec mon synthé modulaire en autonomie, il n’était pas du tout raccordé à l’ordinateur, ce qui donne une matière très minimale qui recréé dans notre réel ce rapport homme-machine ; la tentative de communication que j’ai avec ma machine. 

Comment est née l’idée de cet EP que tu as pensé comme une bande originale ?

En réalité, à l’origine, ce second EP n’avait pas été pensé comme une bande originale. J’ai composé ce disque sans trop savoir ce que j’allais en faire. J’ai contacté Toma Turbain ; le réalisateur avec lequel je voulais travailler ; mais je ne savais pas exactement pour quoi. J’avais beaucoup d’admiration pour Thomas qui avait fait notamment des teasers de danse contemporaine sur lesquels je jouais lors de jams à Toulouse. J’ai fait appel à Toma pour qu’il s’empare de mon petit pitch et qu’il me donne des images poétiques beaucoup plus amples et il s’est bien emparé de la chose.

Qu’as-tu voulu montrer à l’image dans le court film de près de 20 minutes qui illustre « Monolog » ?

Tous les participants à ce court-métrage ont plus ou moins coécrit ce film et nous en avons tous des interprétations différentes. Pour résumer, ces quatre plans-séquences se voient perturber par des événements de plus en plus oniriques et l’onirisme gagne à la fin. Dans ce court film, la poésie SF vient s’emparer d’un univers qui est réel à la base.

© Sylvestre Nonique-Desvergnes

© Sylvestre Nonique-Desvergnes

Que représente la pochette de « Monolog » ? Quelle est cette lumière ?

Cette lumière vient du monolithe que l’on voit dès le premier EP. Ce monolithe qui brille est installé au flanc de cette falaise qui est une des réalités/dimensions que l’on explore et une partie de l’intelligence artificielle mais tout cela est très très abstrait. En référence aussi à « 2001, l’Odyssée de l’Espace », j’avais envie que ce monolithe symbolise une forme d’intelligence, un endroit où la machine pense. On retrouve cette lumière sur ce deuxième plan-séquence du clip.

Avec un titre d’EP comme celui-là, pourquoi n’as-tu pas ajouté un véritable monologue sur ta musique ?

En fait, je n’aime pas les mots (rires). Ça me plaît énormément d’explorer la musique instrumentale car je trouve qu’elle raconte beaucoup plus que lorsque j’utilise moi-même des mots. J’aime bien les choses abstraites et quand ce n’est pas trop explicite. Je ne sais pas utiliser les mots avec suffisamment de finesse pour que ça ne soit pas trop premier degré donc je mets ça de côté.

Que véhiculent comme idées ou sensations les cinq titres des morceaux qui composent ton nouveau disque ?

« Vernacular » ; qui est un morceau qui commence avec plein d’éléments rythmiques ; a été pensé comme une tentative de construction de langage ; comme un petit alphabet qui prendrait forme. « Monolog » ; qui donne son nom à l’EP ; est le morceau qui est le plus représentatif des textures que je recherche. En ce qui concerne « Androgyn », j’ai tout simplement essayé de donner des traits à cette machine ; j’aimais bien l’idée de la rendre la plus neutre possible et à la fois, il y a quelque chose de charismatique dans ce terme qui renvoie également à la manière dont j’ai composé ce morceau car je trouvais qu’il y avait beaucoup d’ambigüité. Pour « Extended », j’ai essayé de me représenter cette vallée en elle-même comme un espace qui pouvait se distordre pour prendre un espace différent et même de temps. « Embodyment » illustre vraiment l’incarnation de la machine en un espace réel. Il y a une transition qui se fait entre la guitare et le modulaire.

© Sylvestre Nonique-Desvergnes

© Sylvestre Nonique-Desvergnes

Comment retranscris-tu ta musique sur scène ? L’habilles-tu d’une scénographie particulière notamment des jeux de lumières ?

C’est le projet en cours. J’ai pas mal d’idées pour établir une nouvelle scénographie avec peut-être l’utilisation d’un oscilloscope et des choses que je pourrais guider moi-même en live notamment les lumières…mais pour l’instant, cela reste encore mystérieux !

Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?

Ça pourrait prendre mille heures ! Plus jeune, j’ai écouté énormément de Rock, je pense que j’ai découvert que je voulais jouer de la guitare électrique avec Noir Désir. Durant mon apprentissage, j’ai beaucoup fait de Jazz, un peu par dépit au début mais petit à petit, j’ai aimé cette musique-là ; j’ai écouté notamment Miles Davis et Charlie Parker. Il y a eu beaucoup de Mike Stern à une époque. Kamasi Washington m’a amené vers du Kendrick Lamar et une scène beaucoup plus Rap, ce n’est plus ce que j’écoute mais si je prends plaisir à y revenir. Maintenant, c’est la scène Electro expérimentale qui m’anime avec des artistes comme Caterina Barbieri, Alessandro Cortini, Noémi Büchi, Oneohtrix Point Never, Marc Mélia

Quels sont tes prochains projets ?

Le 1er juin, je vais jouer dans les jardins du Musée Goya à Castres dans le cadre des Siestes Électroniques. Le 04 juillet, je jouerais pour le Festival Faites de l’Image à Toulouse avec des projections de l’artiste photographe Chris Rod. Il y aura prochainement une vidéo alternative tournée en live. La suite est déjà prête et je travaille sur l’après-suite ! Mon prochain EP sortira à l’automne.

Rencontre avec Zelezna au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Monolog » !
https://www.facebook.com/Zelezna.music
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