Rencontre avec Omega Violet au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Hic Sunt Leones » !
Quelle a été l’impulsion pour créer Omega Violet ? Est-ce venu de l’envie d’avoir votre propre « laboratoire musical » ?
Charles : Avant Omega Violet, nous nous connaissions déjà car Nicklaus m’avait rejoint dans le groupe Youngerson et je jouais en parallèle avec Lucas dans Shoefiti. Effectivement, l’idée était d’avoir notre laboratoire musical à trois car nous avons une entente particulière et nous avions envie d’avoir notre propre expression à trois. Nous sommes vraiment une hydre à trois têtes.
Qui fait quoi au sein du projet ? Partagez-vous la composition des morceaux ?
Nicklaus : Il y a deux réponses, selon qu’on considère la scène ou le studio. Nous sommes tous les trois multi instrumentistes. Lucas joue de la basse dans un groupe super qui s’appelle Normcore, il joue aussi de batterie, il se débrouille aux claviers mais également avec un ordinateur et il chante aussi. Charles joue de la basse, de la guitare, des claviers électroniques et il chante. Pour ma part, je suis principalement aux claviers mais je joue aussi de la basse et de la guitare et j’ai mixé l’album. Je suis pas mal producteur et ingénieur du son. Nous nous complétons beaucoup et en studio, nous faisons pas mal les mêmes choses. Sur scène, Lucas est à la batterie et au chant, Charles est à la guitare et au chant lead ; à la basse aussi de temps en temps ; et moi, je suis aux claviers et au chant lead aussi parfois. Les compositions et les textes sont vraiment travaillés à trois.
Que signifie le titre de votre premier album ?
Lucas : Hic Sunt Leones vient du latin et cela signifie ici sont les lions. Cette phrase apparaissait sur les cartes au moyen-âge pour désigner les régions qui n’avaient pas encore été explorées. Cela relevait de l’imaginaire ; il y avait un rapport aux créatures mythologiques ; et ça rappelle un peu ce que nous voulons aller chercher musicalement.
« Hic Sunt Leones » est-il conceptuel ? La mer est pas mal présente dans les titres…Amenez-vous les auditeurs d’un point A à un point B comme lors d’une odyssée ?
C : Je pense que l’on peut vraiment dire cela. Il y a un concept de voyage ; d’exploration ; que ce soit à travers le rêve ou la rencontre avec des créatures merveilleuses. Dans la structure même de ce disque, il y a une introduction qui met dans une ambiance un peu étrange et il y a des références à la mythologie ; cela se reflète aussi dans la pochette qui illustre notre album. Ça peut assez bien coller avec l’idée d’odyssée. Dans cet album, il y a des ambiances assez variées et cela pourrait représenter différentes étapes dans ce voyage.
Quelles thématiques abordez-vous sur ce disque ?
C : Nous abordons notamment le rapport au divin et si la perte, l’absence et la mort sont des thèmes récurrents, il n’y a que cela car nous parlons aussi de garder un cap ; il y a de l’espoir dans ce disque.
Comment décririez-vous l’univers de cet album ?
L : Romantique et un peu hanté comme lorsque l’on visite un espace qui a été plein de vie auparavant et qui maintenant est plus mystérieux.
C : Antique, palimpsestique, expérimental et humoristique.
N : Protéiforme ; cet album possède un aspect cabinet de curiosités. Ce disque a été un gros espace de liberté car nous avons exploré tout ce dont nous avions envie.
La langue s’est-elle imposée d’elle-même pour les chansons ?
L : Non, pas spécialement. L’anglais est une langue très musicale pour nous trois et c’est pour cela que nous allons vers elle assez naturellement au moment d’écrire des paroles mais pendant l’écriture du disque, il y a eu une envie d’aller vers le français et certains morceaux se sont matérialisés dans notre langue. Cela nous a permis d’être plus directs quant à l’histoire racontée par rapport au public que nous avons en France. Par contre, il n’y a pas que ces deux langues qui nous intéressent…nous sommes plusieurs hispanophones dans le groupe et peut-être qu’il y aura de l’espagnol à l’avenir. Nous ne nous mettons pas de barrière au niveau des langues.
N : En live, nous interprétons un titre en italien que nous avons récemment adapté de l’anglais.
C : Comme nous explorons différentes sonorités, nous avons la volonté de faire cela aussi à travers les langues. Ce sont d’autres musicalités.
Pourquoi vous êtes-vous servis de vieilles images d’archives pour le clip de « Somnifère » alors que vous en aviez tournées pour « Le Phare » et « Last Tiger » ?
N : Il y a plusieurs raisons à cela. J’ai proposé au groupe de fonctionner ainsi car je travaillais moi-même sur un projet de musique à l’image et je me servais beaucoup d’images libres de droit. J’ai découvert plein de sites Internet qui en fournissent et j’ai trouvé cela hyper inspirant. J’ai parcouru des heures et des heures de rushes afin de trouver ce qui m’intéressait et j’ai trouvé des images dont j’aurais bien aimé me servir mais pour autre chose. Quand j’ai proposé cela au groupe, nous avons fait de grosses séances collectives de visionnages interminables de films institutionnels des années 60 en 16mm avec des colorimétries très particulières. Nous avons déliré sur ces images et nous avons trouvé que cette folie et cette variété d’images allaient bien avec « Somnifère » qui est un morceau un peu progressif avec beaucoup de parties différentes. Nous avons élaboré un scénario avec ces images afin qu’elles collent à la musique.
Pouvez-vous expliciter pour nous la pochette qui illustre « Hic Sunt Leones » ? Que fait cette main ?
C : Plus tôt dans cette interview, j’évoquais le divin et cette main illustre un peu l’idée d’une sorte de démiurge. On ne sait pas si c’est une main créatrice ou destructrice ; vient-elle poser les bases d’une civilisation ou au contraire, est-elle en train d’enlever le dernier reliquat…Cette pochette est un peu hantée par l’idée que chez les gnostiques, le monde est gouverné par un mauvais démiurge. J’aimais bien l’ambivalence de cette main, on ne sait pas si c’est le bien ou le mal, love/hate.
Quelles sont les plus grandes qualités de vos deux acolytes ?
N : Ils sont généreux et très ouverts d’esprit ; je découvre toujours plein de choses avec eux.
C : La gentillesse, la mansuétude (rires) ; à vrai dire, je dirai exactement la même chose que Nicklaus.
L : Je pense exactement la même chose et je vais rajouter la grande empathie dont ils font preuve au quotidien. Nous pouvons vraiment nous parler de tout car il n’y a pas de barrière entre nous.
Quels sont vos prochains projets ?
C : L’album sort le 15 mars et nous ferons notre release party au Pop-Up du Label le 21 mars en compagnie de Kim et de Melpomen. D’autres concerts suivront. Des live sessions vont être tournées à Sceaux avec une MJC qui accompagne le projet. Nous avons un projet de tournée en Argentine à l’automne ; nous avons de bonnes pistes. Nous pensons déjà à notre second album…il pourrait voir le jour courant 2025.
L : Lors de notre release party, les spectateurs pourront se procurer des VHS sur lesquelles nous nous sommes filmés en train d’écouter notre album et ils pourront y découvrir un quatrième clip.
C : Pour celles et ceux qui n’auraient plus de magnétoscope, il y aura un lien privé dans la VHS sinon ça serait un peu compliqué (rires).
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omega violet - Somnifère (vidéo officielle)
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