Rencontre avec Armelle Yons au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Mon Secret » !
Quelles casquettes as-tu dans l’artistique ?
Au vue de mon actualité qui est musicale à 300% actuellement, j’ai envie de dire que je suis chanteuse-auteure-interprète et c’est La Bestiole ; groupe Rock formé par Delphine Labey et Olivier Azzano ; qui compose sur mes textes ; tout en sachant que j’aime bien donner déjà un axe sur le plan de la composition et de l’ambiance musicale. Je viens des arts appliqués ; j’ai étudié durant près de cinq ans à l’Ensaama Olivier de Serres ; j’ai eu la chance de rencontrer des costumiers et des accessoiristes déco avec lesquels j’ai travaillé. J’ai une casquette de technicienne que je revendique, que j’aime et qui me nourrit aussi pour mes projets musicaux car tout est lié pour moi. Quand je collabore avec La Bestiole, je fais des moodboards en fonction des chansons ; par exemple, pour « Sur Le Bord De La Route » qui possède une ambiance à la Wim Wenders, j’ai fait une composition picturale avec des matières, des références cinématographiques, des couleurs et des expressions. Quand on écrit, c’est difficile pour l’autre de savoir ce que l’on a en tête même s’il y a une certaine musicalité dans l’écriture. Le côté plasticien et les références cinématographiques et picturales, cela fait partie de moi. Je travaille depuis 15 ans dans le cinéma et dans le théâtre, je fais du maquillage, de la photo et du stylisme. J’ai écrit et co-réalisé mon premier clip. Je trouvais que c’était important pour mon premier gros projet de signer aussi cette écriture picturale et visuelle.
Au vue de la qualité indéniable de ton premier album, comment se fait-il que tu ne te sois pas lancée discographiquement plus tôt ?
J’ai bossé longtemps pour les autres et maintenant, je prends du plaisir à le faire pour moi. Certes, c’est de l’angoisse, de la fatigue, de l’argent et de l’énergie mais c’est pour moi et c’est le plus beau cadeau que la vie puisse me faire. J’ai eu la sensation que le puzzle s’était mis en phase et que tous les chemins s’étaient alignés d’un coup. Je viens de la scène chanson française-cabaret et si je ne me suis pas lancée plus tôt, c’est qu’il a fallu oser mettre en lumière mes propres textes et je crois que j’avais un peu de pudeur à cela. Il y a eu du questionnement et un parcours qui a fait que je me suis demandé où je voulais aller…le temps passant vite, je me suis dit que c’était le moment d’autant que ces dernières années, j’ai fait de très belles rencontres artistiques.
Serait-ce ta collaboration avec La Bestiole au printemps 2021 sur un texte de Boris Vian qui a été le déclencheur à « Mon Secret » ?
Bien sûr, ça a été un starting-block énorme. Humainement et artistiquement, je savais déjà qu’il se passait quelque chose de fort et de sincère. Nous avions partagé la scène et il n’y avait pas de triche ; nous étions cœurs à cœurs ou âmes à âmes. C’était très touchant car ils m’ont fait confiance pour être la voix lead sur cette reprise de Boris Vian que j’aime énormément. Au-delà de la confiance, il y a eu une vraie collaboration dans la création, nous nous sommes écoutés et nous avons apporté chacun notre pierre à l’édifice. En ce qui concerne mon album, il y a eu un second déclic car Olivier est venu m’écouter lors d’un concert chanson française durant lequel j’ai interprété un texte offert par notre ami en commun Paul Galiana et à la fin de cette représentation, il m’a dit qu’il aimerait lui aussi composer pour moi.
« C’Est Mon Secret » qui est le premier extrait de ton album en donne-t-il la direction musicale ?
Pas du tout ! Ça a été un pari un peu osé. Venant de la chanson française, j’ai eu pour habitude d’être accompagnée par de la contrebasse, du piano, de l’accordéon…et quand La Bestiole m’a proposé de travailler ensemble, ils m’ont dit que nous allions faire des choses un peu plus Rock tout en gardant une patte chanson française car pour moi, le texte a beaucoup d’importance. Quand je leur ai envoyé le texte de « C’Est Mon Secret », ils ont composé quelque chose de différent et je me suis dit mais pourquoi pas en fait. Ce premier single est la petite touche atypique de l’album. Pour un premier titre d’un premier album, nous avons décidé d’y aller franco, nous avons osé le contemporain, la petite touche Electro et il y en a qui disent que ce titre est aussi un brin vintage dans ses sonorités.
Ton album dans son intégralité donne-t-il des clés pour découvrir ce secret ?
Je l’espère ! (Rires) Le côté secret était déjà présent dans la mise en place du projet et dans cette collaboration avec La Bestiole. A cette époque-là, je n’osais pas encore affirmer au monde que j’étais en train d’entamer ce projet, j’ai préféré y aller tout doucement et en plus, c’est tombé pendant la crise du COVID durant laquelle nous avons pu travailler en discrétion et en secret ; j’ai adoré cela. Durant cette période où nous vivions dans l’angoisse, où nous étions un peu sous cloche confinés chez nous, nous avons pu ; grâce au label de La Bestiole ; avoir des papiers qui nous autorisaient à travailler et à répéter en studio et je n’en parlais à personne, c’était notre secret. Quand je rentrais dans le studio et que je fermais le verrou, c’était notre petite chapelle à nous et c’était fabuleux. Par ailleurs, l’autre secret serait d’avoir mis mes mots dans des cahiers durant très longtemps et d’oser maintenant les mettre en lumière.
Quels thèmes abordes-tu sur ce disque ?
Les chansons de cet album parlent de mes questionnements, de mes tristesses, de mes angoisses et de mes joies. Je pense que le temps est le thème récurrent de ce disque. Le temps qui passe m’angoisse énormément ; je sais que tout est furtif mais que tout est beauté aussi, j’ai envie d’être à la hauteur de ce que la vie me propose en saisissant l’instant présent tout en étant consciente de cela. Dans mes textes, j’évoque beaucoup ceci mais aussi la nostalgie, la mémoire et l’amour ; évidemment !
Je trouve que « Mon Secret » possède un côté très scénique, ton album a-t-il été pensé dans ce sens ?
La Bestiole et moi, nous nous sommes rencontrés sur la scène et je pense que nous avions cette empreinte même si elle était inconsciente. Il faut savoir que j’aime le cabaret et que j’ai dansé très longtemps, j’aime donner aux gens aussi bien dans la gestuelle que dans l’énergie et pour moi, la scène est primordiale. Impossible de penser un disque ou l’écriture sans me projeter sur scène ; c’est inconcevable pour moi.
Comment décrirais-tu ton univers ?
Féminin, surréaliste, fantaisiste, généreux, étonnant et fantasque. Je n’ai pas peur des grands écarts des sentiments et des émotions. J’ai envie qu’il y ait tout autant une pluie de paillettes que de la nostalgie incarnée. Je ne veux pas me brider.
Le français a-t-il été une évidence pour t’exprimer ? Serait-ce que parce que tu es attachée aux mots et à leur sens ?
Effectivement ! Après avoir fait de l’opérette/opéra, j’ai monté mon premier tour de chant et j’ai commencé en interprétant les grands de la chanson française tels que Barbara, Boris Vian, Jacques Brel, Mistinguett, Joséphine Baker…Pour moi, il y a de la beauté dans le mot et la langue Française est merveilleuse. J’aime aussi les jeux de mots et leur complexité. Par exemple, je me suis amusée à faire une sorte de métaphore de femme-cheval dans la chanson « Tango Padadam », on essaie d’entendre son pas ; son trot, son galop ; quand elle déambule. Ce texte m’a permis de faire un pont entre tout le vocabulaire équestre. Je chante de temps en temps en anglais mais par petites touches lors d’événements d’autant que les gens aiment entendre de l’anglais avec l’accent Français.
Dirais-tu que le doré des gants que tu portes sur la pochette de « Mon Secret » serait la couleur qui représenterait le mieux ce disque ?
Tu as tout compris ! Je viens du cabaret et mes codes couleurs étaient très souvent le noir et le rouge ; chapeau claque, corset, paillettes, faux cils sur les yeux, bouche bien pin up ; et même si j’adore toujours cela, j’avais envie d’aller dans la lumière avec cet album. J’ai travaillé le visuel comme du tissu, on voit un peu en transparence, on frotte et il se passe des choses. J’avais envie d’éclat et je trouve qu’il y a du mystère dans cette pochette, il y a un côté un peu Égyptien, un peu Gustave Moreau que j’aime et je voulais surprendre avec cela aussi car les gens n’avaient pas l’habitude de me voir dans ces tonalités-là. J’ai frotté exprès le maquillage afin de casser avec la sophistication car je peux être aussi comme cela et j’ai eu des retours très positifs de la part des personnes qui me suivent sur mes réseaux.
Quels sont tes prochains projets ?
L’album « Mon Secret » sortira le 09 janvier. Le prochain extrait sera « No Scrupule », le clip est déjà tourné et il sera dévoilé quelques jours après l’album. J’ai invité mon amie chanteuse Cat Loris à faire des voix sur ce titre et dans le clip, nous incarnons des marquises décalées rigolotes. La release party de l’album se fera le 25 janvier au Café de la Danse. J’ai à cœur de présenter ce disque le plus possible sur scène à Paris, en province et même à l’étranger. Des dates sont déjà prévues à La Dame de Canton fin mars et au PIC à Ivry-sur-Seine fin mai. J’aimerais bien faire des live sessions.
ARMELLE YONS - RELEASE PARTY "MON SECRET" - CAFÉ DE LA DANSE
En concert au Café de la Danse à Paris ! Information et réservation sur www.cafedeladanse.com
https://www.cafedeladanse.com/event/armelle-yons-release-party-mon-secret-2/