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Retrouvailles avec leDoe au Studio Luna Rossa à l’occasion de la sortie de « Nangadef » !

Publié le par Steph Musicnation

Retrouvailles avec leDoe au Studio Luna Rossa à l’occasion de la sortie de « Nangadef » !

Nous nous étions rencontrés à l’occasion de la parution de ton premier morceau en juin 2021, peux-tu nous dire comment avait été reçu « 1st Step » ?

« 1st Step » avait bénéficié de bons retours notamment grâce au clip qui avait appuyé le titre. Pour cette vidéo, j’ai eu la chance de collaborer avec la danseuse Mariana Benenge qui avec le temps est devenue vraiment une figure de la danse Hip Hop, du Voguing et de la cause LGBT. Visuellement et artistiquement, ça a été intéressant d’avoir cette artiste dans ce clip qui a vraiment poussé le titre. Si « 1st Step » a été bien accueilli, qu’il y a eu du partage à travers le monde notamment de la part d’autres DJS et que je ne m’y attendais pas, avec le recul, j’ai compris que c’était un premier essai pour moi. Quand « 1st Step » est paru, nous sortions des confinements, ça a été une chance pour moi de dévoiler ce premier morceau signé sur un label, il y a eu de l’engouement mais aussi peut-être une volonté de brûler quelques étapes même dans mon processus créatif. En tout cas, je suis très content de ce morceau qui m’a permis de me lancer et qui m’a poussé à continuer.

Pourquoi as-tu attendu près d’un an pour sortir « Lost Your Mind » ?

Dans n’importe quel corps de métier ou mouvement artistique, on progresse ; c’est une quête qui dure toute une vie et c’est ce qui me plaît dans la musique ; on découvre, on redécouvre, on s’enrichie d’une partie du globe et ensuite, on va chercher autre chose. Pour ma part, je découvre cela avec la production musicale, il y a toujours une façon de faire sonner sa musique qui peut apporter une touche, une signature ou une différence et cela vient même parfois d’un accident. Entre « 1st Step » et « Lost Your Mind », il y a eu du travail car je sentais qu’il y avait encore quelques fragilités et cela a permis que le niveau de production de ce second morceau soit un cran au dessus. En revanche, les retours sur « Lost Your Mind » n’ont pas été à la hauteur de ce que j’espérais mais cela m’a fait me questionner sur ma direction musicale, mes intentions, mon identité…

Pourquoi Jondoe est devenu leDoe entre « Lost Your Mind » et « Get Out » ?

Il y a deux raisons à cela, la plus pragmatique étant le référencement sur les moteurs de recherche et les plateformes de streaming en France car ce nom apparaît dans tous les sens que ce soit pour la musique, le cinéma ou les séries. La définition-même de ce que ce nom signifie brouillait les pistes. Mes équipes me disaient que c’était compliqué de démarcher professionnellement car c’était dur de me trouver notamment sur Spotify. En dehors de cela, d’un point de vue plus personnel, je n’étais plus en adéquation avec ce nom que j’avais choisi il y a une douzaine d’années quand le DJing a commencé à bien prendre. Même si je m’appelle Jonathan, depuis ma plus tendre enfance, tout le monde m’appelle hyper naturellement Joe mais jamais Jon qui a quelque chose de plus anglophone et à vrai dire, je n’ai jamais été à l’aise avec ce Jon que je n’assumais pas trop. Finalement, je trouvais que JonDoe pouvait faire un peu « bourrin », gros bras et cela ne correspondait pas à ma personnalité. Si je n’ai sorti que deux morceaux sous ce nom, en revanche, on me connaît depuis une douzaine d’années comme JonDoe en tant que DJ et cela explique le fait que je ne voulais pas totalement changer d’identité ; cela n’aurait pas été bon. Je trouvais que leDoe sonnait bien, qu’il y avait un côté un peu frenchy. leDoe passe très bien même à Londres où je fais régulièrement des résidences.

Retrouvailles avec leDoe au Studio Luna Rossa à l’occasion de la sortie de « Nangadef » !

Peux-tu nous en dire plus sur ce qu’est l’open format que tu pratiques dans tes DJ sets ?

Comme je viens de la culture Hip Hop et que mon background est autour de ce style mais aussi de la Soul et de la Funk, j’ai de plus en plus assumé la case open format ; qui n’est pas toujours la mieux vue ; en tant que DJ. Pour ma part, je n’ai pas de frustration à jouer un morceau si je sais que cela peut créer une énergie. L’open format peut créer un voyage ; une histoire ; dans un DJ set et cela permet parfois de surprendre les gens mais ce n’est pas ce qui est le mieux auprès des DJS car ça peut vite être assimilé au fait de passer un peu tout et n’importe quoi. L’open format permet de caser les codes. Récemment, j’ai joué à Canal Barboteur qui est une scène plutôt électronique et j’ai pu y passer de l’Afro House mais aussi du George Michael, du Bob Marley et de la musique Africaine.

Que signifie le titre de ton nouveau morceau baptisé « Nangadef » ?

Nangadef vient du Wolof ; un dialecte Sénégalais ; et signifie comment ça va. C’est une façon de saluer les gens.

As-tu samplé la voix  qu’il y a sur « Nangadef » ou est-ce la tienne ?

C’est un sample. Pour « Nangadef », j’ai utilisé un enregistrement de tama qui est un petit tambour typique de la musique de l’Afrique de l’Ouest ; j’ai eu la chance qu’un musicien me joue une petite ligne de tama. Dans ce morceau, on retrouve également de la kora qui me provoque toujours une émotion particulière. En termes de voix, j’y pense de plus en plus en tout cas surtout qu’à notre époque, il y a des logiciels qui facilitent les choses. La prochaine étape serait d’intégrer des structures vocales à mes morceaux.

Retrouvailles avec leDoe au Studio Luna Rossa à l’occasion de la sortie de « Nangadef » !

Où as-tu puisé l’inspiration pour ce morceau ?

Ce morceau est très important et cela pour plusieurs raisons. Je suis bénévole dans l’association Xaleyi ; qui signifie enfants en Wolof ; et j’ai eu l’occasion d’aller à trois reprises au Sénégal pour les rentrées scolaires. J’ai eu un coup de cœur pour le Sénégal, j’ai un vrai attachement pour cet état d’Afrique de l’Ouest et cela est lié à cette association. Il y a eu des rencontres humaines avec les enfants mais aussi avec les différents acteurs et intervenants avec lesquels nous travaillons sur place dans les écoles. Comme beaucoup d’associations, nous faisons de la distribution de kits scolaires mais il y aussi tout un suivi autour de l’éducation qui ; elle ; est menée durant toute l’année. L’association existe depuis  huit ans et c’est une réussite. En plus de cela, j’aime toutes les musiques d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique du Sud ; certains mouvements sont en train d’exploser ; et cela m’inspire beaucoup. La musique est omniprésente dans ces régions-là. Toute personne qui a une sensibilité à la musique ne peut qu’être touchée ; à mon sens ; par ces cultures et ces environnements. En tant que producteur, j’avais envie d’avoir un morceau qui soit un vrai clin d’œil à cette culture et à cette musique de l’Afrique de l’Ouest à travers des instruments typiques de cette région sans être dans le cliché et sans chercher à tomber dans une mouvance. J’avais à cœur d’apporter un côté hybride à ce morceau. « Nangadef » m’a énormément fait progresser en tant que producteur ; j’ai passé beaucoup de temps à travailler dessus et j’ai eu la chance d’être accompagné pour le mix master par Hugo Stormy.

Un clip est-il prévu ?

Je suis très attaché au clip d’autant que j’accorde une grosse importance à l’esthétique visuelle mais cela nécessite des moyens. Un clip coûte cher et finalement, par rapport aux retombées, c’est un outil qui sert parfois plus à flatter l’égo de l’artiste. « Nangadef » bénéficie un mini-clip de trente secondes ; ce qui est plébiscité sur Instagram ; et nous en avons fait un visualizer où cette boucle est reprise pour Youtube. Grâce à ce vidéoclip de trente secondes, les gens sont rentrés beaucoup plus facilement dans la musique. Pour cette vidéo, j’ai travaillé avec un ami originaire de Dakar et je lui ai dit que c’était son regard à lui que je voulais voir dans ces trente secondes d’images.

Ces derniers mois, tu as accéléré la cadence en termes de parutions, la sortie d’un premier EP est-elle imminente ?

Je prépare la suite, effectivement. Aujourd’hui, tout va tellement trop vite ; à tous les niveaux ; que je ne peux plus me permettre de prendre trop de temps d’autant que les retours sur « Nangadef » sont très encourageants. Je travaille assidûment pour qu’il y ait un prochain single à l’automne et qu’ensuite, d’autres morceaux sortent tous les deux mois environ. Même si l’EP serait un premier aboutissement, je n’ai pas envie de brûler les étapes d’autant qu’aujourd’hui, le format single fonctionne très bien et encore plus dans la musique électronique. Quand le moment sera venu de présenter un EP, ce disque me permettra de défendre quelque chose de beaucoup plus évident sur scène en comparaison des singles.

Retrouvailles avec leDoe au Studio Luna Rossa à l’occasion de la sortie de « Nangadef » !

Commences-tu à œuvrer pour d’autres que ce soit dans la production ou en tant que remixeur ?

Je ne produis pas encore pour d’autres mais ces derniers temps ; c’est un peu mon travail du moment ; j’essaie de trouver des artistes avec lesquels je pourrais collaborer. J’ai quelques bonnes pistes car j’ai rencontré des chanteurs Sénégalais avec qui je pourrais éventuellement travailler et il y a aussi trois artistes à Londres que j’ai rencontrés grâce à mes résidences là-bas. En ce qui concerne les remixes, c’est clairement quelque chose qui peut être un levier et il faudrait que j’arrive à être plus récurrent là-dessus.

Quels sont tes prochains projets ?

Au mois de juin, j’ai eu l’occasion de faire une première émission sur Flex FM qui est une radio Londonienne et une seconde est prévue en septembre. Dans les prochains mois, le live va se développer pour arriver de plus en plus sur des scènes qui sont cohérentes avec la musique que je produis. La grosse priorité pour moi va être les deux ou trois prochaines sorties de singles que j’envisage d’ici la fin de l’année.

Retrouvailles avec leDoe au Studio Luna Rossa à l’occasion de la sortie de « Nangadef » !
https://www.facebook.com/jondoemusik
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