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Retrouvailles avec Isïa Marie au Studio Luna Rossa afin d’aborder son actualité et ses projets à venir !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Marina Viguier

(c) Marina Viguier

Pourquoi as-tu revu tes plans quant à la parution de ton précédent projet qui devait être décliné en deux EPS ?

J’étais sûre que tu allais me poser cette question ! Pour la simple et bonne raison que je me suis rendu compte que j’avais envie de revenir au Rock. Les chansons de ce second EP étaient prêtes mais ce disque était dans un style Pop Urbaine et je ne m’y retrouvais pas car je suis fondamentalement Rock. Ma signature en label il y a quelques années a quelque peu perturbé mon mindset, ça a un peu détruit le côté Rock qu’il y avait dans mon esthétisme que ce soit visuellement ou musicalement parlant. J’avais trop enlevé la guitare. En fait, on m’avait trop donné de mauvaises habitudes ; des habitudes de mainstream, d’écouter ce qui se fait dans le Top 5 de Spotify ; et je me suis rendu compte que ce n’était pas du tout ce que je voulais faire. J’avais envie d’être moi et de ne pas me préoccuper d’à qui cela plairait.

Que s’est-il passé pour toi musicalement parlant ces deux dernières années ? As-tu fait notamment de nouvelles rencontres artistiques qui auraient nourri ton projet ?

Je connaissais déjà Valentin et Clément Aubert et quand je me suis mise à travailler sur mon album avec Valentin, ça a été une évidence incroyable. Je pense que nous sommes un peu des enfants de Daft Punk tous les deux, nous nous sommes retrouvés dans notre goût pour la musique Electro mais aussi sur les côtés Pop et Rock. Ca a été comme une sorte de coup de foudre musical.

De quoi parles-tu dans « Beau Miroir » ?

« Beau Miroir » parle de dysmorphophobie ; c’est le fait d’avoir une vision erronée de son apparence physique ; on voit un défaut et on le surexagère. C’est quelque chose que j’ai vécu moi-même et je pense que nous sommes beaucoup à le vivre parce que nous avons la trop mauvaise habitude de nous regarder avec des filtres sur nos téléphones. Dans cette chanson, je voulais parler de notre rapport à notre corps mais aussi de l’amour de soi-même. Comme me l’avait fait remarquer ma copine Numah, s’aimer c’est dur tout comme le fait de s’accepter. On parle beaucoup de cela sur les réseaux sociaux. Avec ce titre, j’avais envie de m’accepter telle que je suis avec mes défauts et mes qualités car il faut se dire que l’imperfection, c’est beau.

(c) Marina Viguier

(c) Marina Viguier

Peux-tu nous en dire plus sur l’histoire qui a précédé cette chanson ?

En parallèle de toutes ces problématiques de réseaux sociaux et de filtres, j’ai vécu des années assez compliquées avec deux ex très toxiques dont un qui était photographe. Il s’amusait à me photoshoper et il me montrait l’avant et l’après retouches. Sur le moment, on peut trouver cela drôle mais quand le mec fait ça en permanence et qu’il retouche ta taille, ton nez, tes joues…, on finit par se trouver horrible et énorme. Pour moi, c’est la définition-même de le dysmorphophobie car tu vois une version avatar de toi et après, on te remontre ce que tu es avant retouches et du coup, tu te fais une autre référence qui est trop parfaite pour être vraie.

Te verrais-tu partager ta propre expérience concernant la dysmorphophobie lors de tables rondes ; par exemple ?

L’occasion ne s’est pas encore présentée mais je serai carrément partante. J’essaie déjà de parler de ce sujet notamment via TikTok. J’ai discuté avec Sainte Nicole et Numah à propos de la dysmorphophobie. Je trouve ça cool qu’il y ait un échange et que les gens puissent puiser des expériences différentes sur mon mur. Si j’avais pu voir ces vidéos-là quand j’avais 15 ans, je pense que ça aurait changé ma vie.

Comment as-tu voulu illustrer « Beau Miroir » ?

Cela faisait longtemps que j’avais ce clip en tête. Je voulais avoir un téléphone à la main durant toute cette vidéo ; c’était mon idée N°1 ; et je voulais que l’on mélange de vraies images filmées avec une caméra et des images avec des filtres tirées de mon téléphone afin de montrer des points de vue différents. Par ailleurs, je souhaitais qu’il y ait des images du processus de création. Au début du clip, on part d’un constat, je me regarde dans le miroir, je me trouve moche, je vais en studio avec Valentin, j’écris une chanson et ensuite, je la joue avec mes musiciens. Dans notre vie de musiciens, c’est un peu comme cela que ça se fait, on constate quelque chose dans notre quotidien, on écrit dessus et on va jouer la chanson avec d’autres musiciens.

(c) Marina Viguier

(c) Marina Viguier

Ton nouveau titre « Montagnes Russes » est-il tout aussi personnel que « Beau Miroir » ?

J’ai une amie qui a été droguée au GHB, elle m’a raconté son histoire et j’ai eu envie d’en parler dans ce titre qui soulève la question du viol conjugal. « Montagnes Russes » est aussi une métaphore car parfois la personne avec qui l’on est fait d’être quelqu’un d’autre pour te mettre dans son lit avant d’enlever son masque et de montrer son vrai visage. Le viol est une notion qui commence à être bien abordée dans les médias tout comme celle du consentement. Evidemment, quand on drogue quelqu’un, c’est un viol et ça en est un aussi quand on se fait passer pour quelqu’un en utilisant des subterfuges plus vicieux ou quand l’on met la pression à quelqu’un. « Des hauts des bas » que je répète en boucle peut être pris au premier degré quand on est drogué mais on peut aussi y voir l’enfer émotionnel qu’un(e) partenaire peut nous faire vivre.

Peux-tu expliciter le titre de ton premier album intitulé « L’Amante Religieuse » ?

C’est drôle car cette figure de mante religieuse me suit depuis longtemps. Auparavant, Mante était le nom de mon groupe ; ce nom avait été trouvé par un pote, il doit y avoir ce truc-là qui émane de moi (rires). « L’Amante Religieuse » est le titre d’une chanson que m’a écrit Sancho qui a coécrit pas mal de textes de l’album avec moi. Cette figure qui me suit est hyper significative en termes de revendications féministes et je me suis dit que ça allait être une bonne façon de prendre ma revanche et de reprendre le pouvoir en tant que femme par rapport à mes expériences passées qui ont presque failli me détruire.

Que peux-tu nous révéler sur ce disque ?

Cet album sera composé de dix titres et il sortira à priori début 2024. Ce disque parlera de la place de la femme et du rapport homme-femme. C’est un album que j’ai un peu imaginé comme un fantasme car il va au-delà de mon histoire personnelle…Dans ce disque, je laisse ressortir la vraie Isïa et elle est vénère.

(c) Marina Viguier

(c) Marina Viguier

Pour financer la création de ce premier album, tu es passée par une campagne participative qui a atteint son but, comment t’es-tu sentie durant ces semaines décisives ?

J’ai été très stressée avant le lancement. Je tâtais le terrain depuis plusieurs mois et le fait d’avoir la chance de pouvoir bénéficier d’une subvention Ile-de-France si je lançais cette campagne et que j’arrivais au bout m’a décidée et je ne le regrette pas du tout. C’est un challenge que j’ai réussi et j’en suis contente. Cela m’a montré que les gens avaient envie de m’aider ; je savais que mes potes et ma famille allaient m’aider mais je ne pensais qu’ils le feraient autant et que des fans allaient mettre des sommes aussi importantes, je ne m’y attendais pas et je trouve cela hyper touchant.

Tu changes de look très souvent, te vois-tu un peu comme une femme caméléon ?

Avant oui mais là, depuis quelques mois, je me suis calmée, tu ne trouves pas ? Je pense que je cherchais, je tâtais le terrain et en fait, je suis revenue aux sources. Je suis une meuf qui vient du Rock, j’ai une guitare dans les mains, je me suis fait ma coupe mulet avec ma crête Punk et je me sens hyper bien là-dedans. J’avais envie de mettre un nouveau costume, je me suis fait ma catsuit noire et je me sens très bien dans mes baskets. Il y a quelques années, j’avais les cheveux très blonds à la Brigitte Bardot, c’était très beau mais ce n’était pas moi. Aujourd’hui, je me suis trouvée et j’ai intégré le fait que je ne corresponds pas forcément aux critères de beauté des chanteuses les plus mainstream que l’on voit dans les médias ; je ne joue pas avec ces codes-là et Hoshi que j’aime beaucoup s’amuse aussi à défier ces codes. On n’a pas encore de Billie Eilish en France ni de Miley Cyrus.

Quels sont tes prochains projets ?

Avant la parution de l’album, il y aura au moins un troisième single qui sera mis en images mais je pense qu’il y en aura peut-être même quatre ou cinq. J’ai à cœur de bien faire le travail en amont de la sortie de l’album. Des concerts arrivent ! Je serai en première partie de Kalika au Réacteur le 23 septembre. Je vais jouer le 11 octobre à La Boule Noire dans le cadre du MaMA Festival et je serai au Backstage le 1er décembre. Le live se développera encore plus une fois album sorti. Je vais continuer les vidéos sur TikTok avant d’aborder des thématiques sociétales avec d’autres gens.

Retrouvailles avec Isïa Marie au Studio Luna Rossa afin d’aborder son actualité et ses projets à venir !
https://www.facebook.com/jesuisisiamarie
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