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Rencontre avec Naomi et Lucas du groupe Glass Town au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Two Hundred Shelves » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Julien Artaud

(c) Julien Artaud

Comment s’est formé Glass Town ? Qui fait quoi dans le groupe ?

Lucas : C’est une longue histoire car la formation a évolué dans le temps ; nous en sommes à la cinquième forme actuellement. Cela fait quasiment dix ans que je joue avec Xavier qui est notre batteur, nous avons fait partie de plusieurs groupes qui n’ont pas vraiment abouti. Quand j’ai rencontré Naomi, nous avons cherché à former un groupe sur les cendres d’un ancien, nous avons proposé à Xavier de se joindre à nous et là, deux formations se sont encore enchaînées avant d’arriver à la forme définitive de Glass Town telle qu’elle est aujourd’hui. Avec Naomi, nous sommes tous les deux à la guitare, à la voix et à l’écriture, Xavier est à la batterie et Hugo est à la basse.  Nous travaillons tous ensemble sur les arrangements des morceaux.

Naomi : Nous travaillons sans personne extérieure. Nous produisons ensemble. 

Entre 2019 et 2021 ; année de sortie de votre premier titre « Nameless » ; vous êtes-vous cherchés ou aviez-vous déjà trouvé votre direction artistique dès le début ?

N : Je pense que nous nous sommes pas mal cherchés. A la base, Lucas et moi avions des inspirations assez Shoegaze quand nous nous sommes rencontrés et nous avons tenté pas mal de morceaux dans ce style-là au début avant d’évoluer vers des choses un peu plus Post-Punk très récemment. Aujourd’hui, « Nameless » n’est plus forcément représentatif de ce qu’il va y avoir sur l'EP qui est plus produit et plus Hard que ce que nous faisions à l’époque de ce titre qui était un peu plus Pop.

Comment décririez-vous l’esthétique de Glass Town ?

L : Malgré les évolutions de style, d’esthétique et d’écriture, nous avons toujours eu un côté cinématographique ; nous avons toujours gardé cela.

N : Xavier notre batteur est animateur 2D, il dessine et anime et il a donc cet imaginaire de la cinématographie qui vient de là. Hugo notre bassiste est réalisateur entre autres, c’est lui qui a réalisé nos clips. Nous avons toujours pensé la musique en lien avec des images et une esthétique cinématographique surtout celle des années 60. Par ailleurs, je pense que c’est aussi assez aérien même si plus récemment, nous avons tendance à atterrir en faisant des choses un peu plus terriennes.

L : Nous avons aussi quelque chose d’assez rêveur. La plupart de nos morceaux parlent inconsciemment de la nuit, ils font intervenir l’inconscient, le rêve, ce qui recoupe certaines inspirations cinématographiques.

(c) Julien Artaud

(c) Julien Artaud

Qui retrouve-t-on dans les références du groupe et comment les avez-vous intégrées à votre projet ?

L : Il y a eu différentes périodes notamment une qui correspondait à « Nameless » que nous avons évoqué, une qui correspondait uniquement à « Half » notre second single et une qui correspond au disque qui paraîtra dans quelques mois. Ces nouveaux morceaux sont concentrés autour de la période des confinements qui ont généré de la frustration et de l’anxiété et nous avons associé cela à de la musique très froide et très sombre. Nous avons beaucoup écouté de Post-Punk et beaucoup de groupes de la scène actuelle Anglaise qui se concentrent autour du Windmill qui est une petite salle Londonienne où il se passe plein de choses.

N : C’est un peu ce qui se fait dans la lignée de Shame et de Fountain D.C avec des choses plus travaillées. C’est une scène qui s’inspire du Jazz, du Rock, du Math Rock…

L : Le groupe Squid notamment.

N : Nous avons quand même toujours nos racines des années 60, il y a des résidus de Shoegaze dans les sons de guitare.

L : Scott Walker, The Pretty Things

De quoi parle « Two Hundred Shelves » votre nouveau titre ?

L : « Two Hundred Shelves » raconte plus ou moins un cauchemar. Ce titre parle d’anxiété plus au moins formée et consciente, d’angoisses qui sont très personnelles que j’ai essayé de faire figurer au travers de ce personnage plus ou moins fictif. Indirectement, ce titre parle de l’aspect anxiogène de la société.

Ce morceau est-il la meilleure « porte d’entrée » dans votre premier EP prévu dans quelques mois ?

L : Ce n’est pas le morceau le plus représentatif de l’EP, ce n’est pas forcément le plus accessible non plus car c’est l’un des plus sombres.

N : C’est un morceau catchy que nous aimons tous beaucoup dans le groupe. Nous adorons jouer « Two Hundred Shelves » qui nous a demandé beaucoup de travail car il possède une rythmique un peu compliquée à la basse. Je pense que nous étions tous contents de sortir ce morceau car il est emblématique pour nous.

L : Pour nous, en interne, c’est une porte d’entrée évidente car ce morceau est notre petit chouchou mais vue de l’extérieur, je pense que ce n’est vraiment pas le plus représentatif.

N : Dans l’EP, nous avons des morceaux beaucoup plus posés et plus proches de nos influences 60’s. « Two Hundred Shelves » représente ce vers quoi nous voulons aller plus tard.

L : C’est presque la porte d’entrée vers le prochain disque !

(c) Xavier Moritz

(c) Xavier Moritz

Le live a-t-il influencé le choix des cinq titres qui composent ce disque ?

L : En fait, le disque contient une grande partie de ce que nous avons en stock à l’heure actuelle en ce qui concerne les morceaux terminés sans parler des maquettes. Le live n’a donc pas joué une grande part là-dedans puisque nous avons essayé de choisir les morceaux qui paraissaient les plus naturels. En revanche, le live a orienté le format définitif de ces morceaux car nous avons commencé à les jouer sur scène il y a plus d’un an et certains ont pas mal évolué dans l’énergie et dans l’interprétation.

N : C’est un peu des vases communicants, la production d’un morceau influence le live et inversement.

Pouvez-vous expliciter son titre ; « Zero Risk Society » ?

N : Ce titre qui est aussi celui d’une des chansons a été choisi avant le COVID ; ça n’avait rien à voir avec cela. Avec cette chanson, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait une page qui se tournait par rapport à ce que nous faisions auparavant et ça a été assez logique pour nous que ce soit le titre de l’EP.

L : Cette chanson pose un regard un peu cynique sur le manque de spontanéité des gens autour de nous.

N : On s’exprime également sur le fait que l’on espère toujours n’avoir jamais de problèmes à l’avenir en essayant d’anticiper tous les cas possibles et que cela rend un peu fou et anxieux.

Que va-t-on retrouver principalement dans vos textes ?

L : Nous sommes très souvent ; pour ne pas dire tout le temps ; dans de la métaphore. Nous avons toujours préféré utiliser des personnages virtuels et pas très bien définis pour parler de nos émotions, nos ressentis et des critiques éventuelles que nous avons à faire.

N : Nous ne faisons pas trop des textes hyper figuratifs mais ce n’est pas non plus du symbolisme psyché car on comprend toujours à peu près de quoi nous voulons parler.

L : Il y a également une touche d’humour plus ou moins cyniques dans nos morceaux.

N : Il y a aussi deux ou trois histoires personnelles qui sont toutefois très universelles. 

(c) Julia Maillard

(c) Julia Maillard

La prochaine étape pour vous serait-elle d’aller jouer en Angleterre ?

L : Nous aimerions beaucoup mais cela représente de la logistique tout en sachant que les salles auxquelles nous pourrions prétendre aujourd’hui ne seraient pas forcément en mesure de nous payer ; auquel cas, un concert ou une tournée en Angleterre serait probablement totalement à nos frais et cela coûterait très cher.

N : Ça serait clairement un rêve mais aussi un gros challenge car Lucas et moi sommes accro à Londres, nous y allons souvent afin de voir des concerts et cela nous permet de bien garder les pieds sur terre par rapport à ce qui se fait en musique dans le monde car le niveau est dingue.

Quels sont vos prochains projets ?

N : Nous serons en concert le 25 juillet au Supersonic. Un second single extrait de l’EP est prévu pour la rentrée. L’EP paraîtra fin octobre et nous ferons notre release party au Pop-up du Label le 30 octobre.

L : L’idée est de défendre l’EP sur scène en sortant de Paris aussi et nous dévoilerons quelques surprises pour les gens qui nous suivent car nous travaillons déjà sur les prochains morceaux…Idéalement, nous aimerions dévoiler un nouveau disque début 2025. 

Rencontre avec Naomi et Lucas du groupe Glass Town au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Two Hundred Shelves » !
https://www.facebook.com/glasstown.music
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