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Rencontre avec Cendrio au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son nouvel album baptisé « En Cavale » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Deeljeet Heerasing

(c) Deeljeet Heerasing

Ton septième album baptisé « En Cavale » est-il conceptuel ? « Narres-tu » une histoire tout au long de ce disque ?

Non, cet album n’est pas conceptuel au sens propre du terme mais je pense que l’humain fait le lien sur ce disque car j’y décris des histoires de gens ; des histoires inventées parfois ou tirées de vécu. Tout au long de cet album, l’humain est présent dans ses émotions et pas mal dans ses difficultés.

Comment est née l’idée globale de ce nouvel album ?

C’est mon septième album mais c’est la première fois que le titre s’est imposé de lui-même alors que ce n’est pas celui qui résume le plus ce disque même si la cavale n’est pas que physique et que l’on va chercher aussi intellectuellement des choses un peu partout notamment dans les émotions et dans la relation. Concrètement, en 2021, le texte de la chanson « En Cavale » a été primé au Luxembourg dans un concours de poésie ; il a reçu le premier prix ; et c’est vraiment ce texte qui m’a motivé à refaire un album.

On a la sensation que tu as souhaité un disque moins Rock, peux-tu nous en dire plus sur tes envies musicales pour « En Cavale » ?

Effectivement, faire des chansons moins Rock a été un choix délibéré mais cela vient aussi de l’apport de nouveaux musiciens avec de nouveaux instruments. Par ailleurs, je suis allé en Californie, cette région m’a captivé avec ses grands espaces et cela explique aussi que je sois revenu à une musique plus Folk et Roots. J’avais à cœur de faire un album plus centralisé sur la chanson.

(c) Deeljeet Heerasing

(c) Deeljeet Heerasing

Le titre de ton nouvel opus fait-il référence à un besoin personnel d’évasion ?

Oui, clairement. Cette chanson raconte un road movie, c’est un morceau sur la liberté et être libre, c’est aussi s’évader ; la musique, l’art en général, la culture, permet cela. La cavale ne se finit pas forcément avec des menottes (rires). Je vais vers l’inconnu, j’essaie de me nourrir de ce que je reçois et de ce que je rencontre, tout cela m’aide à avancer.

Où planifierais-tu ta propre cavale ?

Seul dans de grands espaces ! Cet été, je vais aller en Ecosse et j’imagine y trouver cela ; comme aux Etats-Unis. J’aime les espaces qui ne sont pas limités. L’être humain est compliqué car j’aime être seul mais en même temps, je ne peux pas me passer des autres et faire de la musique dans mon studio me permet cela ; même s’il y a des murs, les espaces s’ouvrent ; la musique me transporte.

Quelles thématiques abordes-tu sur ton nouveau disque ?

Sur ce disque, je parle de liberté, d’amour, de passion, de rencontres, du petit instant qui fait qu’il se passe quelque chose…

(c) Deeljeet Heerasing

(c) Deeljeet Heerasing

Peux-tu nous parler de la mise en images du premier extrait ?

Nous n’avons pas fait un clip qui colle à la chanson ; nous avons préféré aller au plus « pratique ». Nous sommes filmés en mode caméras de surveillance et on suit chacun des musiciens dans la vie quotidienne à des endroits précis. A un moment, nous nous rejoignons et nous partons en 2CV ; il y a un côté second degré car c’est une cavale qui n’ira pas bien loin (rires). Nous avons tourné ce clip à La Meignanne où je vis et comme nous avons réfléchi à des scènes de la vie quotidienne, nous avons fait participer deux commerçants du bourg ; le coiffeur et le gérant de la supérette qui étaient ravis.

Le second extrait d’« En Cavale » s’intitule « Place d’Italie », quitterais-tu la région d’Angers pour la capitale pour te rapprocher du « centre névralgique » du milieu de la musique ?

C’est une question très parisienne ! (Rires) J’ai été repéré par un label à Paris au début de ma carrière et j’y ai vécu mais c’est une galère d’y être programmé pour des concerts ; ça ne paie pas, il y a une offre énorme et peu de lieux vraiment sympa ; il faut passer par là soi-disant mais je ne me verrais pas y revivre au détriment de ma qualité de vie actuelle. Je viens souvent à Paris mais je ne suis pas carriériste au point de tout sacrifier. Je mène ma carrière, j’ai déjà sept albums à mon actif, je travaille bien, j’ai un public qui me suit localement, j’avance à mon rythme et je trace ma route. Chi va piano, va sano e va lontano, je suis Italien d’origine et c’est ma devise !

Le texte de la chanson « En Cavale » a reçu un prix de poésie en 2021, peux-tu nous en dire plus ainsi que sur ton amour des mots ?

Pendant le COVID, j’ai écrit des chansons et par hasard, je suis tombé sur un concours de poésie sur le thème de la liberté qui était organisé par le Musée Littéraire Victor Hugo de la Ville de Vianden au Luxembourg, j’ai concouru avec le texte d’« En Cavale » et j’ai été agréablement surpris de recevoir le premier prix. J’ai été invité là-bas, la remise des prix s’est déroulée au château ; je me serais cru à Cannes car les Luxembourgeois savent vraiment recevoir. Comme cette poésie est aussi une chanson, je leur ai jouée en live ; c’était top. Quant à mon amour des mots, il remonte à bien longtemps. Récemment, ma mère a croisé mon ancienne institutrice qui lui a dit qu’elle avait encore des poésies écrites par moi quand j’étais enfant. Très petit, j’écrivais déjà des histoires. Par la suite, j’ai vécu deux ans en Afrique et je m’identifie un peu au griot car j’ai ce côté raconteur, il faut que je sorte les émotions. Plus tard, j’ai lu de la poésie ; contemporaine ou plus ancienne ; celle de Prévert notamment. Les mots me déclenchent des choses. Je peux écrire une chanson à partir d’un mot, je ne l’explique pas mais c’est souvent l’accroche.

(c) Deeljeet Heerasing

(c) Deeljeet Heerasing

Pour reprendre le titre du morceau qui clôt « En Cavale », comment imagines-tu le monde d’après ?

Ce morceau qui parle de la mort de mon père est une sorte de requiem. Je suis croyant et je crois à une vie après la mort. On est de passage sur Terre, on essaie de vivre et d’aimer les gens le plus possible ; le mot amour me nourrit. Le monde d’après, c’est retrouver nos disparus, ceux que l’on a aimés. C’est paradoxal mais j’ai l’impression que les disparus sont plus présents que lorsqu’ils étaient vivants. Je trouve que cette présence nous nourrit encore plus. En plus, il n’y a plus de conflits, on ne se prend pas la tête, on garde le meilleur !

Quels sont tes prochains projets ?

Après avoir fait une sortie d’album sur Angers le 26 mai, je vais en refaire une le 25 juillet dans mon village dans les Cévennes. Je suis tout le temps en tournée. L’envie de faire d’autres clips est là mais nous verrons en fonction des retours et du budget. J’ai déjà presque deux albums d’avance ; l’écriture vient régulièrement ; mais je vais d’abord laisser vivre « En Cavale ». On commencera à travailler d’autres choses avec mes musiciens à partir de la rentrée.

Rencontre avec Cendrio au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son nouvel album baptisé « En Cavale » !
https://www.facebook.com/CendrioMusic
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