Rencontre avec Amay Laoni au Studio Luna Rossa lors de sa récente venue parisienne !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis autrice, compositrice et interprète. Je joue un peu de piano et je me sers du logiciel Logic. J’écris et je compose des chansons pour mon propre projet mais également pour ceux d’autres artistes-interprètes. Je suis Canadienne, Québécoise, maman et depuis longtemps, je rêve de faire la rencontre avec le public Français ; ça sera mon objectif dans les années à venir.

Pourquoi as-tu d’abord mis ton talent au service d’autres artistes avant de sortir un premier album en 2018 ?

C’est une très bonne question. Au départ, je voulais faire mes propres chansons et à vrai dire, j’ai publié un premier album à la fin des années 2000 sous mon véritable nom ; Amélie Larocque ; je suis tombée enceinte de ma fille et je me suis consacrée à mon rôle de maman. Lorsque ma grand-maman est décédée, on m’a demandé de chanter à ses funérailles mais j’ai préféré lui écrire une chanson et ensuite, je me suis rendu compte qu’elle était destinée à quelqu’un d’autre ; qu’elle n’était pas pour moi ; et de là est née l’idée de peut-être commencer à collaborer avec d’autres, le cercle s’est agrandi et c’est vraiment le bouche à oreille qui a fait que j’ai fini par écrire pour des artistes qui ont fait des numéros 1 au Québec. Mon désir premier n’était pas d’écrire pour d’autres mais ça s’est présenté comme cela et en parallèle, il y avait toujours mon propre projet qui a pris beaucoup de temps pour se concrétiser. Je suis passée de l’Indie à une musique beaucoup plus Pop car depuis toute petite, j’adore les hooks, j’ai mélangé tout cela afin d’être prête tout simplement.

Comment perçois-tu ton évolution musicale entre « Sa Couleur » (2018), « Le Tournant » (2020) et ton nouveau titre intitulé « L’Héritière » ?

« Sa Couleur » avait un côté tranchant, je m’orientais vraiment dans la Pop et l’Electropop avec ce disque alors que « Le Tournant » avec un côté un peu moins Pop, nous nous sommes permis ; Etienne Chagnon ; qui est mon réalisateur et mon partenaire dans la vie ; et moi ; d’aller un peu ailleurs dans les arrangements. A l’heure actuelle, ce n’est pas que nous enlevons le côté Electro mais c’est beaucoup plus organique. Même si nous gardons un côté Pop, nous n’avons pas envie d’être dans le trop convenu.

De quoi parles-tu dans « L’Héritière » ?

Dans cette chanson, je parle de la place de la femme dans le monde ; pas seulement dans l’industrie de la musique. « L’Héritière » aborde ce désir d’équité qui est de plus en plus présent. J’avais envie d’en parler de façon lumineuse et positive car pour ma part, je n’ai pas été mise de côté dans mon parcours du fait d’être une femme mais je sais que cela arrive ; il y a des généralités et parfois, on ne s’en rend même pas compte.

Y-avait-il déjà une part de féminisme dans ta musique avant ce titre ?

Quelle est la définition d’être féministe finalement ? C’est d’être une femme, de s’assumer, d’être bien dans ce qu’on fait…donc oui, je suis féministe ; j’ai toujours pu faire ce que je voulais, je suis avec un compagnon avec lequel je me sens épanouie tout comme dans la musique. C’est drôle mais j’ai principalement écrit pour des interprètes masculins. Je pense que j’ai été capable de faire ma place dans la musique tout en étant féministe.

Que peux-tu nous révéler sur le disque qu’annoncent « Plus Qu’Assez » et « L’Héritière » ?

Je pense que c’est un disque qui est encore plus en accord avec mon désir de rencontre avec la France ; c’est comme cela que je le sens. Même si j’en ai toujours eu, il y a beaucoup d’influences Françaises dans ce disque qui nous permet d’être totalement libres sur la direction que nous avons envie de prendre.

Comment décrirais-tu ton univers ?

J’adore cette question car on ne me l’a jamais posée au Québec et actuellement, nous sommes en train d’y réfléchir en plus…Je vais te dire que c’est de la Pop libératrice dans laquelle il y a quelque chose qui est de l’ordre de l’émancipation ; on ouvre les horizons.  Cet univers est également coloré, authentique, féminin et féministe.

Serait-ce ta réinterprétation de « Corps » d’Yseult qui t’a ouvert les portes du marché Français ?

Je pense que cela m’a surtout aidée à trouver les bons collaborateurs afin de pouvoir faire quelque chose en France. Au niveau du public, j’ai eu de beaux échos mais c’est surtout en interne que ça m’a ouvert des portes afin de trouver des partenaires ; ces personnes qui sont tellement importantes ; pour faire en sorte d’avoir quelque chose de solide afin d’avancer les étapes.

Avais-tu échangé avec la chanteuse à ce moment-là ? Prévoyez-vous de collaborer ensemble à l’avenir ?

Je n’ai pas échangé avec Yseult avant mais j’ai pu le faire quand nous avons sorti la chanson car elle l’a repartagée sur ses réseaux, j’ai été super étonnée et très contente. Yseult que je ne connais pas personnellement m’a souhaité bonne chance pour la suite. Mon dieu, si j’avais l’opportunité de collaborer avec elle, bien sûr, avec grand plaisir !

Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?

Beaucoup d’artistes féminines auxquelles je m’identifiais quand j’étais jeune, on parle de Marie Carmen, Johanne Blouin, Mitsou, Kathleen, Marjo…Mes parents sont des rockeurs dans l’âme, mon background est donc très Rock, je pense notamment au chanteur Gerry Boulet et au groupe Offenbach. A l’adolescence, j’ai écouté les Backstreet Boys et les Spice Girls et après cela, je suis tombée dans Pierre Lapointe, Zazie et Camille.

Quels sont tes prochains projets ?

« Démesuré » mon prochain titre sortira à la rentrée, il sera accompagné d’un clip que je viens de tourner à Paris. Je reviens en France en novembre afin de faire une série de spectacles ; les dates seront bientôt annoncées. L’EP sortira durant l’hiver et je continue d’écrire pour la suite.