Rencontre avec Aristide du groupe Please au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre sur « Flashlight » !
Peux-tu présenter Please à nos lecteurs ?
Dylan est au chant et aux claviers sur scène, Louis est à la batterie et moi ; Aristide ; je suis guitariste. Nous sommes tous les trois originaires du 15ème arrondissement de Paris. Nous nous sommes rencontrés sur les bancs du collège quand nous avions 13 ans, nous avons monté un groupe à cet âge-là et il ne nous a jamais quittés. Si le processus de composition est assez collégial au sein du groupe, ça part quand même souvent de Dylan ; le chanteur ; qui compose sa grille d’accords ; sa mélodie ; et ensuite, nous venons structurer tout cela. Dans la formation, Louis compose de plus en plus et moi, de moins en moins (rires). Quant à l’écriture, c’est plutôt Dylan et moi, c’est quelque chose que nous partageons souvent à deux même si Louis met son grain de sel quand il le faut.
« Flashlight » s’inscrit-il dans la continuité musicale de votre premier EP éponyme paru au printemps 2023 ?
Quelque part, oui car on retrouve toujours les évocations seventies et la musique de groupe organique que l’on aime et que l’on a toujours défendue mais cette fois ci, pour la réalisation de l’EP à paraître à la rentrée, nous avons œuvré avec Max Baby qui fait de la super musique. Nous voulions vraiment que Max réalise ce nouveau disque car nous trouvions qu’il avait quelque chose de très fou dans le son ; il aime mettre de cette folie un peu partout mais en même temps, il a l'intelligence de savoir quels sont les bons arrangements. Si nous adorons les morceaux de notre premier EP qui nous a permis de poser les bases, nous sentions que nous pouvions aller chercher un peu plus de folie et de modernité car nous n’écoutons pas que des groupes de darons, nous sommes très attentifs à ce qui sort aujourd’hui et Max nous a permis d’ouvrir cette porte même si nous avions déjà abordé cela au moment d’écrire les morceaux. « Flashlight » incarne très bien cet équilibre entre nos références d’antan et la nouvelle direction qui a toujours été en nous mais qui est plus affirmée maintenant pour la suite.
Qu’est-ce qui avait été le plus mis en avant concernant ce premier disque ?
On nous a souvent dit que les compositions étaient bien écrites et comme nous avions à cœur de proposer du songwriting et des compositions riches, ça nous a fait plaisir que ça a été entendu. Les bridges, les variations, les belles grilles d’accords, tout cela a été remarqué sur cet EP mais parfois au détriment de l’énergie Rock que nous aimons bien défendre en live.
La pochette de « Flashlight » donne-t-elle le ton d’un univers visuel qui sera développé autour de votre second EP ?
Cela donne le ton de l’univers global de cet EP qui est moins solaire que le premier. Ce prochain disque sera plus profond et plus complexe dans les émotions mais comme la charte visuelle de l’EP est encore en formation, je ne sais pas si tout sera à fond dans l’horreur et dans ce style-là…La direction prise avec « Flashlight » se retrouvera peut-être en filigrane.
Peux-tu nous en dire sur vos envies visuelles pour sa mise en images ?
Nous nous sommes inspirés des slashers des années 70 et 80 et nous nous sommes beaucoup amusés à faire ce clip. Nous avons déjà plusieurs clips dans les bottes et systématiquement dans l’écriture, nous nous mettons en scène dans des situations catastrophiques ou gagesques car c’est comme cela que nous avons décidé d’aborder Please visuellement. Dans le clip de « Flashlight », le groupe se fait rapter par une créature de la nuit et s’il a fait peur à ma grand-mère, j’espère surtout que ce clip a fait sourire les personnes qui l’ont vu.
De manière concrète ou de façon métaphorique, qu’éclairerait cette lampe de poche ?
A posteriori, en écoutant nos démos et en relisant nos textes, nous nous sommes rendu compte que nous abordions souvent des choses très introspectives telles que le changement, la dualité que l’on peut avoir en nous et la complexité d’une personnalité. Cette lampe de poche est un peu une manière de mettre la lumière sur les profondeurs, les arcanes secrets, de notre âme et de notre personnalité ; à nous trois et aussi à tous ceux en qui résonnera cet EP.
De quoi parle cette chanson ?
C’est à la fois métaphorique et pas du tout. Avec cette chanson, nous voulions décrire une sorte de tableau épique ; quelque chose que nous n’avons pas l’habitude de faire car nous avons souvent été dans un registre plutôt romantique. Nous avions en tête quelque chose de très visuel et de très évocateur comme le « Peace Frog » des Doors. Ça a été un point de départ et au fur et à mesure que nous écrivions « Flashlight », nous nous rendu compte que les mots décrivaient assez bien une récente expérience scénique. Deux semaines avant l’écriture de cette chanson, nous avions joué à un festival qui ne s’était pas forcément bien passé, le public semblait être ailleurs, les gens n’étaient pas du tout réceptifs et du coup, nous étions complètement inhibés par cela. Nous ne nous sommes jamais sentis aussi seuls alors que nous étions sur la scène. Dans cette chanson, nous faisons référence à cela, nous abordons la scène et la musique sous cet angle-là. On retrouve également un peu cela dans le clip à savoir que nous sommes aussi tributaires de la réaction du public et que l’on se met un peu à son service, les mains menottées, enchaînés, à attendre une réaction.
Comment décrirais-tu l’univers de Please à l’heure actuelle ?
Énergique, sensible et généreux.
Qui retrouve-t-on dans vos références musicales ?
Les Rolling Stones, Tame Impala, Mac DeMarco, Hall and Oates, Michael McDonald…
Quelles seraient les principales qualités de tes compagnons de jeu ?
Dylan a une énergie intarissable, il peut soulever et déplacer des montagnes pour que le groupe avance, il est tous les jours au four et au moulin. On ne sait pas d’où vient son énergie mais c’est assez impressionnant quand on le côtoie tous les jours ; il n’y a jamais d’heure pour arrêter de travailler et il n’est jamais trop tôt pour se lever. Quant à Louis qui possède plein de facettes différentes, c’est sa quiétude qui surprend les gens qui le rencontrent. La sérénité que Louis dégage fait beaucoup de bien au groupe. Nous allons souvent dans tous les sens et Louis qui est un catalyseur arrive à nous apaiser. C’est très agréable de passer du temps avec lui.
Quels sont vos prochains projets ? Allez-vous notamment faire remixer vos morceaux ?
Un second single sortira en juin. Cet été, nous jouerons dans des festivals. L’EP paraîtra à la rentrée avec un troisième extrait qui portera le disque et ce titre sera mis en images. Il se pourrait qu’il y ait des vidéos enregistrées en live de manière improvisée…Il n’y a pas de remixes prévus pour le moment mais si des remixeurs lisent cette interview, ils peuvent nous contacter !