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Rencontre avec Sébastien Collinet au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Pianophonie » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Emmanuelle Jacobson Roques

(c) Emmanuelle Jacobson Roques

Peux-tu nous dire quelles sont tes différentes casquettes dans l’artistique ?

Je suis d’abord musicien ; guitariste, pianiste et claviériste. J’ai fait pas mal de tournées ; j’en fais encore ; en accompagnant des artistes sur scène. Selon les projets, je pouvais également m’occuper de la direction musicale et de fil en aiguille, je me suis retrouvé à faire de la réalisation d’albums, des arrangements et du mixage ; tout cela en faisant des rencontres. Endosser les responsabilités, le côté créatif ; la traversée de l’océan que représente le fait de faire un album ; ce sont des casquettes qui me correspondent finalement assez bien.

Pourquoi as-tu fait le choix de te dédier à d’autres artistes avant de penser à toi musicalement parlant ?

Je suis plutôt un suiveur dans l’âme et comme j’adore le collectif, je crois que ça s’est fait très naturellement. C’est quelque chose qui n’a pas été vraiment réfléchi, c’est venu surtout de rencontres et de qualités humaines. Je pense que l’un n’empêche pas l’autre, on peut faire les deux sans problème, les deux me vont car j’adore accompagner des artistes et cela m’a permis de me rendre compte de ce que c’était que de porter un projet en tant que leader. En revanche, je ne me vois pas aller chanter sur scène car écrire des chansons n’est pas mon truc.

Les huit morceaux qui composent « Pianophonie » ont-ils un lien entre eux ?

Ces morceaux ont en commun l’humeur dans laquelle j’étais, l’heure où je les ai composés ; très tôt le matin, au réveil ; la solitude et le silence qu’il y avait. En revanche, les émotions ont été différentes à chaque fois ; ce sont des choses qui ont même été inconscientes, j’ai trouvé certains titres plus tard après m’être rendu compte de ce que j’avais traversé à ce moment-là. 

(c) Emmanuelle Jacobson Roques

(c) Emmanuelle Jacobson Roques

La pochette de ton disque illustrerait-elle selon toi le meilleur moment de la journée pour écouter « Pianophonie » ?

Oui, absolument ! On ne sait pas trop si c’est le matin ou le soir ; ça peut être les deux. Je voulais vraiment que ce fond représente ce moment-là qui est précieux pour moi. Je suis un lève-tôt et j’apprécie ce moment de silence où l’on a l’impression que le monde n’est pas encore réveillé. Je suis très content de cette pochette.

 Comment synthétiserais-tu ce disque en quelques adjectifs et/ou mots ?

Introspectif, clair-obscur, mélancolie heureuse et solitude.

Quel est ton premier souvenir lié au piano ?

C’est une bonne question que je ne me suis jamais posée ! Je pense que ce n’est pas un souvenir précis mais durant mon enfance, mon adolescence et même après, j’ai exploré plein de fois cette introspection qu’il y a sur « Pianophonie » à plein d’endroits, à plein de moments différents à chaque fois qu’il y avait un piano et que je pouvais en jouer et à chaque fois, ça me mettait dans une bulle. J’ai toujours adoré jouer tout en entendant le monde vivre autour de moi, j’ai l’impression de faire la bande son de ce qui se passe à mes côtés et je crois que c’est ce que je préfère.

(c) Guillaume Genetet

(c) Guillaume Genetet

« Pianophonie » est sorti début mars, as-tu déjà la suite en tête ?

J’ai quelques bribes de morceaux que je développe actuellement…

Penses-tu que ta musique sera toujours instrumentale ?

J’aimerais bien faire une extension de « Pianophonie » avec des voix féminines et pas en français. J’ai pensé à des chanteuses avec qui j’ai déjà travaillé ou pas, qui ont des voix qui me touchent et dans des langues qui me sont assez musicales comme le bambara, le portugais et le suédois. J’aimerais que cela se fasse de façon assez libre sans écrire des chansons.

A l’image, que pourrait illustrer « Pianophonie » ?

Il y a quelque chose d’assez contemplatif et de profond dans ce disque, le rythme est assez lent, c’est de la musique qui irait bien sur du vide, des grands espaces, du drame familial ; j’avais d’ailleurs une idée de clip dans ce sens-là.

(c) Emmanuelle Jacobson Roques

(c) Emmanuelle Jacobson Roques

Comment retransmet-on une émotion sans paroles ?

Très bonne question ! C’est toute la force du côté abstrait de la musique et c’est ce que j’aime dans la musique instrumentale. Quand on est musicien, que l’on connaît un peu l’harmonie et que l’on veut exprimer des choses, il y a deux ou trois clés. Il y a des choses à savoir mais après, c’est assez intuitif. En ce qui concerne les morceaux de « Pianophonie », soit j’avais déjà une mélodie dans la tête, soit j’étais sombre et triste et des choses dans la même veine me venaient. Je pense que cela dépend du parcours de chaque musicien, de son instrument et de sa sensibilité ; quelqu’un qui fait du Free Jazz va ressentir les mêmes émotions mais il va les retranscrire différemment tout comme un musicien qui fait de l’orchestral ou un guitariste de Metal ; l’harmonie fait le lien dans tout cela. Quand on n’est pas à l’aise avec le texte ou l’écriture, la musique est une façon d’exprimer des choses intimes ; je m’y retrouve bien et cela touche les gens.

Au-delà de pianistes, qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?

En vrai, je n’écoute pas beaucoup de pianistes (rires). Je peux citer notamment Salif Keïta, Chet Baker, Oxmo Puccino, NTM, Lomepal, Pierre Henry, Bob Marley…Il y a des périodes aussi où je n’écoute pas beaucoup de musique, ça me fait du bien, j’ai l’impression de faire un peu le vide. J’ai des bases qui reviennent assez souvent mais je ne me force jamais à écouter de la musique.

Quels sont tes prochains projets ?

J’adorerais faire une extension de « Pianophonie » avec des chanteuses et de filmer cela dans une église ; moi au piano, des chanteuses autour, quelque chose d’assez libre où les morceaux s’enchaînent, une sorte de plan-séquence. Je travaille actuellement sur les maquettes d’une chanteuse Malienne et je vais réaliser prochainement un EP pour une violoniste. A partir de la rentrée, j’accompagnerai Jil Caplan lors de sa tournée en tant que guitariste et je continue celle d’Alexis HK qui est en cours.

Rencontre avec Sébastien Collinet au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Pianophonie » !
https://www.facebook.com/sebcollinetpiano
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