Rencontre avec Wamen au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son projet musical !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis auteure, compositrice et surtout interprète ; j’insiste sur ce dernier point car pendant longtemps, je me suis plus prédestinée à une carrière d’interprète ayant été bercée notamment par Céline Dion, Johnny Hallyday et Aretha Franklin qui n’écrivait pas tout le temps ses chansons mais qui les vivait à 10000%. Je trouve qu’il n’y a rien de plus beau que de réinterpréter les mots des autres. Je suis pianiste mais je joue peu ; quand on voit la longueur de mes ongles, ça se devine (rires) ; juste ce qu’il faut afin de pouvoir composer mes chansons. Dans mon projet musical, je collabore avec Nassir Kélian qui est mon compositeur et mon meilleur ami depuis treize ans. Je suis originaire du Cameroun et cela compte beaucoup dans ce que je suis. J’ai une double culture ; une double richesse. J’ai été élevée autant au son des grands classiques de la variété Française qu’en écoutant de la Soul et du Blues d’où ma façon un peu « diva » de chanter mais dans le bon sens du terme.
Quels ont été tes premiers pas dans la musique ?
Chez mes parents, il y avait toujours un disque qui tournait dans le salon et à l’âge de six ans, j’ai entendu « Respect » d’Aretha Franklin. J’ai commencé à chanter et j’ai immédiatement su que c’était ce que je voulais faire plus tard. Je chante beaucoup pour ma famille qui est mon premier public. Plus jeune, j’ai fait de la chorale ; ma sœur a été cheffe de chorale pendant cinq ans et je suis allée répéter avec les choristes car ça m’éclatait. Ensuite, j’ai fait le Cours Florent où j’ai appris à écrire et à composer ; ça m’a bonifié sur pas mal de choses, ça m’a permis de faire de la scène ; j’ai fait plusieurs concerts au Point Éphémère en groupe ; j’y ai trouvé un lieu d’expression et à partir de là, j’ai commencé un peu à forger ma stratégie scénique.
As-tu testé différents styles avant de trouver quel était le tien ?
Oui, j’ai testé beaucoup de choses et cela s’entend sur « Ramène-Moi ». Nous nous sommes bien amusés. Je pense que la musique c’est aussi cela, être capable de faire des choses sérieusement sans se prendre au sérieux. Nous avons testé beaucoup de styles, que ce soit de la Pop, de la variété, de l’hybridation…Je pense qu’aujourd’hui, je me retrouve beaucoup plus dans une hybridation entre l’Urbain et la Soul mais toujours en français car je trouve que mes textes ont plus de poids dans notre langue et parce que j’aime écrire en français.
Comment décrirais-tu ton univers ?
Démonstratif car j’ai très peu de pudeur vocale, j’aime bien le côté diva dans cet aspect-là. J’ai été une enfant très timide ; j’ai été harcelée ; et la musique m’a permis de m’exprimer et de trouver un réconfort. J’ai pu m’affirmer grâce à elle et les gens ont appris à m’aimer par la musique. Finalement, mes harceleurs de l’époque m’écrivent aujourd’hui sur Instagram pour me complimenter et je ne leur en veux plus du tout. Dans mon univers, il y a un côté romantique qui s’ignore. J’ai besoin de parler d’amour ; d’amour de soi, d’amour à deux, de polyamour…Je pense que j’ai un son d’hiver et d’automne ; je fais plutôt une musique qui s’écoute au coin du feu avec une bonne tasse de chocolat en pleurant un bon coup car ça fait du bien. Je peux être également un caméléon car j’ai capacité à faire sourire et danser mais j’aime le danser triste.
Que retrouve-t-on dans tes textes ?
Dans la première partie de ce que j’ai écrit, on va retrouver beaucoup de personnel car j’avais besoin de me raconter ; parmi les thèmes abordés, il y a notamment la rupture amoureuse, le harcèlement, les troubles obsessionnels compulsifs…Dans la seconde partie, après avoir compris qu’il fallait être un peu plus universelle, je suis allée chercher le vécu des autres. J’adore raconter des histoires mais aussi aborder des cycles car nous en vivons tous.
En écoutant tes morceaux, j’ai eu la sensation que tu avais à cœur de mettre en avant le texte et la voix, suis-je dans le vrai ?
Terriblement dans le vrai ! Pendant de nombreuses années, mon père m’a reproché de ne pas assez articuler, j’ai pris des cours d’orthophonie pour vraiment apprendre l’importance de la diction afin de se faire comprendre et entendre. Je suis plus une performeuse, j’ai besoin que la musique soit plus un soutien qu’un partenaire/un mari.
Que peux-tu nous révéler sur ton premier EP attendu dans quelques mois ?
Ce disque s’intitulera « Traverse » ; le titre a été trouvé par mon père car à l’origine, je voulais l’appeler « Voyage Chaotique » car ça a été le cas pour en arriver là. Mon père m’a fait remarquer que les gens auraient pu réduire le titre à V.C et ça aurait dommage. De voyage chaotique, nous sommes passés à voyage de traverse et à traverse tout court ; c’est un verbe d’action, ça pousse vers la deuxième porte, ça amène à ce que l’on a traversé. Ce premier EP qui sera constitué d’au moins cinq titres est en gestation depuis longtemps et il sortira enfin à l’automne. Nous avons hâte de dévoiler ce premier bébé et de faire pleurer les gens.
Quelle est « l’histoire » derrière ton titre « L’Amour Est Mort » ?
C’est une histoire vraie. Cette chanson évoque une grosse rupture amoureuse. C’est universel. Je pense que nous avons tous vécu cette première grosse rupture en nous demandant comment nous allions relever la tête et survivre. C’est le « I Will Survive » de Gloria Gaynor mais en français. A ce moment-là, je souhaitais vraiment que l’amour soit mort mais aujourd’hui, j’ai mûri, l’amour était endormi, il était parti mais il peut revenir. Je vais porter longtemps ce titre car il m’a fait beaucoup de bien.
Que penses-tu des accélérateurs de carrière tels que The Voice, l’Eurovision… ?
Ce n’est pas quelque chose qui me tente même si je trouve que The Voice est une émission qui s’est bonifiée année après année. Ce serait très difficile pour moi de remettre mon destin entre les mains de quatre personnes. Même si l’émission est magnifique et que l’équipe autour est dingue, ça ne serait pas pour moi. Par contre, l’Eurovision m’intéresserait énormément car on y défend les couleurs de son pays. En tant que Française et Camerounaise qui a reçu une éducation très riche ; j’aime autant mes deux cultures ; ça serait très fort pour moi.
Qui retrouve-t-on dans tes références musicales ?
Dans ma musique, je pense que l’on va retrouver des couleurs à la Jazmine Sullivan, Niia, Daniel Cesar, H.E.R…Dans ce que j’ai envie de créer et de véhiculer, on est plus dans de l’Anglo-Saxon. Parmi les artistes qui m’inspirent, on retrouve Aretha Franklin et Nina Simone. En France, au niveau du texte, au dessus de tous, Jacques Brel mais dans mon cœur, Ben Mazué qui est un artiste que j’idolâtre ; quand on écoute ce qu’il fait, c’est toujours un petit bonbon, les phrases sont si belles et si bien agencées. Je vais citer également Grand Corps Malade avec qui j’adorerais écrire un jour. En termes de culture Camerounaise, Richard Bona qui est un génie tout comme Manu Dibango. Pour l’Afrique du Sud, Brenda Fassie dont j’aime beaucoup le côté très éclectique et le rythme.
Quels sont tes prochains projets ?
J’ai hâte de dévoiler mon prochain titre « L’Amour Dans Le Noir », c’est un morceau très sensuel qui se prêtera très bien à la saison estivale. Je pense que cette chanson donnera confiance à pas mal de personnes. Il sortira au début de l’été. Un peu en amont de « Traverse », il y aura surement un single focus. J’espère qu’il y aura beaucoup de concerts cet été…