Rencontre avec Tony Melvil au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Anti-Tempête » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Depuis 2009, je me présente musicalement en tant que Tony Melvil, ce pseudo est l’anagramme de mon nom de famille qui n’était pas très pratique pour la scène. J’ai un parcours de musicien classique, j’ai appris le violon et c’est à l’adolescence que j’ai rencontré la chanson en écoutant les grands classiques. A cette époque-là, je me suis acheté une guitare et j’ai réappris la musique de manière autodidacte. Par la suite, j’ai commencé à travailler en tant que musicien- accompagnateur, compositeur, un peu comédien dans plein de projets différents ; du spectacle de rue, de la danse contemporaine, du théâtre… ; et l’envie d’écrire mes propres chansons est venue. Cela fait dix ans que je vis de mes chansons sous différentes formes. « Anti-Tempête » est mon septième disque ; mon deuxième album pour adultes. Je suis auteur, compositeur, interprète de mes chansons ; tout en sachant que j’aime travailler avec d’autres personnes notamment Thibaud Defever, Usmar et Clarika.
« Anti-Tempête » s’inscrit-il dans la lignée musicale de ce que tu as pu faire précédemment ?
Pas complètement car pour « Anti-Tempête », j’avais envie d’un disque doux, calme, qui puisse s’écouter pas trop fort au coin du feu. Mon précédent disque ; « La Relève » ; était vraiment l’inverse ; il était spécialement bruyant, explosif et peut-être un peu fatiguant à écouter (rires). Avec Thomas Demuynck qui est guitariste et co-compositeur d’une partie des chansons, nous nous sommes vraiment fixés une sorte de cadre d’écriture, il fallait qu’il y ait une guitare Folk, un violon acoustique, une voix et c’est tout. Evidemment, après, quand nous sommes passés en studio, nous avons décoré tout cela mais je pense que le disque est resté quand même dans cet état d’esprit-là.
Pourquoi as-tu baptisé ton second album ainsi ? Cela fait-il écho à notre époque actuelle ?
Les chansons de cet album sont nées pendant le COVID, un peu avant, un peu après. Comme plein de gens durant cette période-là, j’ai eu plus de temps pour vivre plus lentement, pour faire un peu de méditation et de sophrologie, pour lire…J’ai trouvé que cette nouvelle vie intérieure que j’avais était très intéressante. Tout ce temps a permis de laisser s’écouler plein de choses. Le thème du refuge intérieur avait une résonnance poétique en moi et cela m’a fait penser aux barrages anti-tempête, le plan delta aux Pays-Bas qui vient protéger cette zone qui est plus base que le niveau de la mer. J’avais vu ces barrages quand j’étais enfant et je les ai revus assez récemment ; étant Lillois, je ne suis pas très loin des Pays-Bas et j’aime bien aller m’y balader. Je trouve que ce terme en dit énormément sur notre monde et sur notre besoin à la fois de nous protéger et de dominer les éléments.
Quelles thématiques abordes-tu sur ce disque ?
La thématique du refuge ressort beaucoup sur ce disque. Dans mes chansons, j’aime poser des questions mais surtout ne pas y répondre, j’essaie de laisser des trous pour que l’imagination de l’auditeur puisse les combler.
Sur « Anti-tempête », on retrouve notamment la chanson « En Voyage »…Où aimerais-tu emmener l’auditeur avec ton nouveau disque ?
En soi afin d’être plus à l’écoute !
Peux-tu nous parler de la mise en images de ton titre « Du Dehors » ?
Avec Pierre Martin Oriol ; qui fait de la vidéo pour le théâtre et l’Opéra à Berlin, aux Etats-Unis, à Avignon… ; nous avons voulu illustrer cette lutte contre les éléments dont parle cette chanson dans un décor de théâtre en donnant un peu un côté sensoriel. Nous avons réuni une équipe de gens de théâtre et en deux jours, nous avons tourné ce clip au Grand Bleu à Lille. Il se passe plein de choses dans ce plan séquence qui va un peu dans tous les sens !
Peux-tu nous en dire plus sur le spectacle créé pour présenter « Anti-Tempête » sur scène ?
Aujourd’hui, je monte mes spectacles en m’éloignant de plus en plus du concert pur et dur pour aller vers des formes plus hybrides qui sont entre théâtre et musique. Les projections sont un peu plus complexes à monter qu’un simple concert car il y a des enjeux de lumières, de décors, de mise en scène…Le public est placé en cercle autour de nous. Nous sommes trois interprètes, Thomas Demuynck à la guitare, Anne Freches comédienne-chanteuse-percussionniste et moi, au violon et au chant. Pour ce spectacle, nous avons fait construire des bancs sur mesure afin de constituer une mini arène pour 120 personnes. Cette thématique du refuge m’évoquait forcément le feu de camp. Nous sommes tous tournés vers le même point et nous devinons un peu le visage de la personne d’en face sans que cela soit gênant. Tout le monde est dans une sorte de pénombre où l’on vient se réfugier. Durant ce spectacle, je raconte un peu mon parcours jusqu’à « Anti-Tempête ». Il y est notamment question de cercles vicieux que l’on rend vertueux. Le public utilise un compteur de personnes pour applaudir. Ces cliquetis peuvent presque rappeler des crépitements. J’en ai déjà dit pas mal !
Comment synthétiserais-tu « Anti-Tempête » en quelques adjectifs ?
Doux, intérieur, acoustique et un peu pastel.
Quel serait ton meilleur remède anti-tempête ?
Je pense que c’est d’avoir le temps pour pouvoir faire des choses qui nous plaisent vraiment sans trop courir et de les savourer. J’ai cette chance de vivre de la musique ; de ma passion ; mais malgré tout, même quand on fait un métier que l’on aime, on vit dans un monde où c’est la course perpétuelle et parfois, on n’a plus vraiment le temps de savourer parce que la vie va trop vite. Finalement, le confinement a été riche en enseignements à ce niveau-là.
Qui sont les artistes marquants dans ta culture musicale ?
Stéphane Grappelli, Claude Debussy, Erik Satie, Brassens, Gainsbourg, Ferré, Brel…
Quels sont tes prochains projets ?
La release party de l’album se fera le 05 mai à la Salle des Fêtes de Fives à Lille. Le 07 mai, nous jouerons au PACBO pour les Rencontres Culturelles à Orchies. Le 06 juin, nous présenterons « Anti-Tempête » au Café de la Danse. Le 1er juillet, nous serons présents à Village en fête à Coudray-Saint-Germer et durant tout le mois de juillet, nous jouerons le spectacle à Présence Pasteur à Avignon (relâches les mardis). Il y aura certainement un second clip qui sortira avant Avignon ainsi qu’une vidéo acoustique. Je travaille actuellement sur un spectacle familial à partir de 7 ans, c’est ma troisième collaboration avec Marie Levavasseur qui le mettra en scène, nous sommes en train de l’écrire et il sera présenté à partir du mois de novembre.
Tony Melvil - Du dehors - Clip officiel (2023)
Du dehors, extrait de l'album Anti-tempête de Tony Melvil Réalisation : Pierre Martin Oriol Production : Cie illimitée 2023 www.tonymelvil.com https://linktr.ee/tonymelvil
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