Rencontre avec Solomon Pico au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Undercover » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je m’appelle Antoine et le nom de mon projet est Solomon Pico. Je suis auteur, compositeur, interprète, je mixe et je produis. A la base, j’ai une formation classique au piano et par extension, je joue aussi du clavier ; en revanche, je n’en joue pas sur scène, soit je chante uniquement soit je chante et je joue de la guitare électrique. Je compose en piano-voix ou en guitare-voix. Souvent, je commence avec l’un des ces instruments et je termine avec l’autre. Je suis très limité à la guitare mais des fois, c’est une bonne chose pour trouver de nouvelles idées car comme j’ai plus de « bagages techniques » au piano, je vais plus avoir tendance à me perdre là-dedans. Sur l’album, j’ai joué les guitares acoustiques et tous les claviers.
Solomon Pico est-il réellement un projet solo ?
On me pose souvent la question et je dirais que c’est un peu à mi-chemin entre le projet solo et le projet de groupe ; comme pas mal de projets tels que Tame Impala, The Cure et Eels. Ce sont mes chansons mais je suis accompagné par un groupe. Sur scène, nous sommes cinq. Mes musiciens sont basés à Lille et moi, j’habite à Paris ; nous sommes donc un peu entre ces deux villes ; nous répétons à l’ancienne à Lille dans la cave du batteur car il a du bon matos et nous jouons un peu partout.
D’où vient ce nom de scène ?
Tout d’abord, il faut dire que quand on commence un projet, ce n’est pas facile de trouver un nom et en même temps, je trouve qu’il ne faut pas trop se prendre la tête là-dessus car ce n’est qu’un nom, il suffit d’en choisir et d’avancer. Forcément, il faut en trouver un qui ne soit pas déjà pris et qui ne soit pas incompréhensible non plus. A la base, j’avais pensé à un nom à la Billy The Kid et je me suis retrouvé sur une page Wikipédia avec une liste de bandits du Far West ; je suis tombé sur Salomón Pico qui était une sorte de bandit Californien qui avait une réputation de rebelle et dont on pense qu’il aurait aidé des gens plus modestes. D’ailleurs, c’est lui qui a inspiré le personnage de Zorro. Apparemment, on ne connait pas grande chose sur lui mais j’ai trouvé que ça sonnait bien.
Ton projet s’est fondé sur les cendres d’un groupe Londonien, est-ce pour cela que tu as continué en anglais ?
J’ai longtemps habité à Londres ; près de dix ans sur deux périodes ; j’ai passé toute mon adolescence là-bas, j’y ai été étudiant également et j’y ai eu plusieurs groupes. Au début, je n’écrivais pas de chansons, je ne chantais pas, j’étais uniquement claviériste. A la fin de ma période Londonienne, j’ai crée un groupe assez éphémère avec un autre chanteur-compositeur, nous étions les deux leaders avec d’autres musiciens. A cette époque, j’avais très peu de chansons mais j’en ai gardé certaines et nous les jouons encore aujourd’hui. « Morning Light » qui a été écrite durant un été à Hyde Park est présente sur « Undercover » et je la jouais déjà avec mon groupe Londonien. Tout cela explique pourquoi j’écris toujours en anglais et honnêtement, je ne sais pas écrire autrement. Je n’ai jamais écrit en français. Je pense que ça vient de mon expérience Londonienne mais également de mes influences. Même si j’apprécie quelques artistes Français ; qui d’ailleurs ne sont pas très récents ; 99% de la musique que j’écoute tous les jours est en anglais.
Comment perçois-tu ton évolution musicale entre « Shifted » paru en 2017 et « Undercover » qui est sorti récemment ?
« Undercover » est vraiment plus autoproduit que « Shifted ». A l’époque, comme je maîtrisais moins bien la production musicale, nous avions dû faire appel à un ingé son pour terminer le mixage. Si l’EP sonne bien, il y a certains choix que je n’aurais pas faits moi-même. La première différence vient donc du son. J’ai produit « Undercover » avec le batteur du groupe. Si nous avons été limités par ce que nous savions faire, j’ai pu faire des choix plus personnels et les chansons sont aussi plus personnelles. « Undercover » est un peu plus introspectif et plus Folk que « Shifted ».
Comment décrirais-tu ton univers ?
Aérien mais avec une certaine énergie derrière, rêveur, assez varié car je m’ennuie assez vite et je n’ai pas envie de présenter quelque chose de redondant, à l’image de mes textes donc parfois planants, mélancoliques et joyeux.
Peux-tu expliciter le titre de ton premier album ?
Undercover est dur à traduire. Ce mot peut vouloir dire caché ou infiltré. C’est le titre de l’un des morceaux qui a été écrit avant même que naisse l’idée de faire un album entier. Comme je suis plutôt réservé, même quand j’ai envie de communiquer ; peu importe le contexte ; il peut m’arriver de mal m’y prendre et cela me donne l’impression de vivre caché ; cela peut être parfois par envie mais aussi parce que l’on ne peut pas faire autrement.
Quelles thématiques abordes-tu sur ce disque ?
Sur cet album, il y est question de difficultés de communication, il y a également quelques chansons sur des déceptions amoureuses, d’autres plus récentes parlent de sentiments plus positifs après une rencontre amoureuse… « Underwater » est une chanson un peu à part au niveau des paroles et c’est peut-être l’une de mes préférées sur ce disque, elle aborde le changement climatique en général et plus précisément, le fait de se sentir assez impuissant par rapport à cela en tant que citoyen ordinaire.
A quoi associerais-tu la couleur bleue qui est prédominante sur la pochette de l’album ?
De manière générale, le bleu est ma couleur préférée ; elle renvoie un petit peu à l’eau et donc à la chanson « Underwater ». La photo de mon reflet dans l’eau qui illustre la pochette a été prise en haut d’un terril dans le Nord. J’aime bien le côté apaisant du bleu, ça va aussi avec le côté rêveur et un peu mélancolique mais parfois, ce bleu peut être un peu plus éclatant comme un bleu électrique.
Peux-tu nous en dire plus sur ce masque que l’on retrouve souvent sur tes visuels ?
Le masque que je porte dans le clip vient de Venise mais je ne pourrai pas du tout le mettre en concert car il ne tient pas bien, il est fragile et ce ne serait pas possible de chanter avec. Je trouvais que ce masque allait bien avec le thème de la chanson « Undercover » à savoir le fait d’avancer masquer. Par ailleurs, à partir du moment où l’on se met en scène, où l’on chante…d’une certaine manière, on porte un masque et on joue quand même un rôle. En tout cas, ce n’est pas une marque de fabrique car je ne suis pas Daft Punk.
Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?
N°1 ex æquo David Bowie et les Beatles. En ce qui concerne David Bowie, c’est presque une tradition familiale ; mon père l’a vu plusieurs fois en concert, mes cousins, mes sœurs, mon frère et moi, nous sommes tous fans. C’est la référence absolue à tous les niveaux ; je pense que nous avons tous à apprendre de la carrière de David Bowie. J’ai commencé à écouter les Beatles très jeune. Quand j’ai commencé à jouer de la guitare et même à faire du piano hors classique, je jouais leur répertoire. Je ne me lasse pas d’écouter les Beatles. En dehors de ces deux piliers, j’adore Beck notamment l’album « Sea Change » qui m’a influencé pour « Undercover ». J’aime beaucoup Anna Calvi, Julia Jacklin, Richard Hawley, Tame Impala, Kate Bush, Blur, Arctic Monkeys, Mac DeMarco…Nick Cave est une grosse influence en termes de performances scéniques, il est indépassable.
Quels sont tes prochains projets ?
J’aimerais bien mettre en avant deux autres chansons de l’album avec des clips. Des dates se profilent à partir de septembre notamment à Lille, Macon, Châteauroux, Troyes et Aurillac. J’aimerais bien présenter cet album en Angleterre mais aussi ailleurs en Europe…