Retrouvailles avec Rawad au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution du second EP de Sheitan & The Pussy Magnets !

Quel bilan dresserais-tu de « Nothing To Be Said » paru à l’automne 2021 ?

« Nothing To Be Said » a été une expérience intéressante. Cet EP était prêt à peu près deux ans avant sa parution, le temps ensuite de le mixer et de préparer la sortie ; avec le COVID, ça a pris du temps. Entre temps, nous avons changé de membres, les deux nouveaux sont arrivés en pleine sortie d’EP et du coup, ils n’avaient pas travaillé dessus. Quand les concerts ont repris, ça s’est pas mal passé et ça nous a ouvert pas mal de portes notamment auprès des médias ; c’est la première fois que nous avions des retombées et des articles. Après deux ans de COVID, c’était super stimulant. Nous sommes sortis de Paris, nous nous sommes produits sur scène à Bordeaux, Lyon, Gap et Chambéry. Quand ça a repris à fond, ça a été très motivant et ça nous a donné envie d’aller plus loin ; d’autant plus que l’équipe qui venait de se former a été très soudée tout de suite.

Qu’est-ce qui a été le plus souvent mis en avant à propos de ce disque ?

Ça a été souvent nos influences ; on a beaucoup parlé notamment d’Arctic Monkeys ; c’est difficile de s’en détacher même si on aimerait bien. Certes, nous sommes fans mais nous faisons notre propre musique. Au-delà de cela, ce sont l’énergie ; je pense à la chanson « Testing Your Guts » ; l’aspect cinématographique et le côté British qui ont généralement été mis en avant.

Sheitan & The Pussy Magnets est maintenant réellement un quintet, peux-tu nous dire ce que les deux membres les plus récents ont apporté au groupe ?

Ils ont apporté, tout d’abord, une cohésion. J’espère que maintenant, nous avons notre formation définitive. Nous travaillons bien à cinq et tout le monde est motivé. Etienne à la basse et Michael aux claviers sont très impliqués et ce sont de très bons musiciens qui ont de l’expérience. Michael est également ingénieur du son et c’est lui qui a mixé notre second EP.

« In The Mood For Nothing » s’inscrit-il dans la même direction musicale que son prédécesseur ?

C’est la continuité de notre premier disque en un peu plus léché. « Nothing To Be Said » est sorti deux ans après sa composition et entre temps, nous avions continué à faire de la musique et à évoluer. Le fait d’avoir sorti ce premier EP et d’avoir eu des retours, ça nous a motivés et pas uniquement que dans le son car nous avons travaillé de la meilleure manière possible tout ce qu’il y a autour de cette seconde sortie ; je pense notamment aux visuels ; et il y a quelque chose de ludique là-dedans. Ce second EP est dans la même direction artistique que le premier mais il est ; je pense ; plus abouti. Nous avons essayé de travailler sur des formats plus courts afin d’être encore plus concis dans l’optique d’aller plus droit au but. Nous savions que ce que nous voulions, nous avons retiré ce qui n’était pas indispensable dans notre musique et nous avons gardé ce qu’il y avait de meilleur. Le son sur « In The Mood For Nothing » est assez similaire à notre premier EP même si nous nous sommes améliorés au niveau des arrangements et de la production.

Revenir avec un disque baptisé « In The Mood For Nothing » n’est-ce pas un peu ironique ?

Tout à fait, surtout après avoir commencé avec un disque intitulé « Nothing To Be Said » ! A la base, nous ne voulions pas forcément donner ce nom à notre second EP même si l’une de nos chansons s’appelle « In The Mood For Nothing ». J’avais écrit cette phrase il y a longtemps et c’est devenu un peu le gimmick de la chanson. Comme le titre de notre premier EP commençait par nothing et que celui-là se termine par nothing, nous nous sommes dit que c’était un peu une façon de boucler la boucle. Sur le premier EP, nous n’avions rien à dire et sur le second, nous sommes d’humeur à rien, je pense que c’est assez drôle et que ça reflète bien notre délire de ne pas trop nous prendre au sérieux dans ce que nous faisons. En tout, c’est cool que tu ais remarqué ça !

« Back Into The Trap » a précédé ce nouvel EP, j’ai senti une petite influence « Paint It Black » de The Rolling Stones dans ce titre, suis-je dans le vrai ?

Tout à fait, il y a quelque chose de l’ordre de « Paint It Black » notamment sur la basse. Ça change un peu des références dont on nous parle d’habitude et ça fait plaisir !

Les thématiques ont-elles évolué sur ce nouveau disque par rapport à « Nothing To Be Said » qui parlait de frustration liée au désir ?

Les thématiques demeurent assez similaires. On retrouve le côté lassitude ironique sur « In The Mood For Nothing ». On va dire que le premier EP était sur les causes et que le second est sur les conséquences. Après le décollage sur notre précédent disque, on a un peu l’atterrissage ; la redescente ; sur celui-là.

Avec deux EPS aussi réussis à votre actif, n’avez-vous pas envie de vous lancer maintenant dans un premier album ?

C’est ce que tout le monde nous dit de faire mais nous allons déjà attendre de voir comment notre second EP va être accueilli et s’il va nous ouvrir de nouvelles portes car nous aimerions œuvrer avec de nouvelles personnes sur ce premier album qui impliquera certainement une autre manière de travailler. Nous essayons de nous appliquer un maximum sur nos EPS et cela demande du temps, de l’argent et un album en demandera encore plus ; nous aurons besoin de recul et de personnes qui s’impliquent. Nous avons à cœur de faire les meilleurs disques possibles et d’en faire le plus possible. C’est vachement stimulant. Espérons que cela continue !

Pour revenir au titre de votre nouvel EP, quand te dis-tu que tu es in the mood for nothing ?              

C’est un peu ironique, ce n’est pas tant quand est-ce que je suis in the mood of nothing, cela renvoie plus à l’anhédonie qui est le fait de ne plus prendre de plaisir dans les choses que l’on fait habituellement. Ce n’est pas à prendre au premier degré car on n’est pas dans le désespoir (rires). Comme ce sont des situations répétitives, cela peut arriver du jour au lendemain et concerner plein de choses anodines ou plus sérieuses…

Quelle est selon toi la force de votre groupe ?

On se comprend très vite artistiquement et musicalement. Quand on compose avec Alec, c’est très fluide ; ça résonne facilement ; et ensuite, quand on travaille avec les autres membres du groupe, ils comprennent aussi très rapidement ce que nous voulons faire et le résultat est assez mélodique et harmonieux.

Quels sont vos prochains projets ?

Un clip pour « In The Mood For Nothing » est en prévision ; il devrait sortir dans les prochains mois. Une live session arrive bientôt. Nous ferons notre release party le 22 mars au Pop Up du Label et d’autres dates suivront dans les mois à venir.