Rencontre avec Sophie Maurin au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Longitudes » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis musicienne, j’ai commencé le piano assez jeune et dès lors que j’ai accompagné la chorale de mon école de musique avec cet instrument, je me suis mise à chanter en même temps ; il y a eu un petit déclic à ce moment-là, je me suis dit que c’était génial de pouvoir faire les deux en même temps, je me suis rendu compte que le plaisir que je pouvais ressentir était encore plus intense quand je mêlais le piano et le chant. J’ai commencé à composer à ce moment-là. Je suis donc compositrice, auteure, interprète et je suis également architecte même si c’est une activité que j’ai mise de côté quand la musique est devenue mon métier en 2013 ; ce qui correspond à la sortie de mon premier album. Je dois dire que la composition et l’arrangement font partie de ce que j’aime le plus.
Pourquoi as-tu attendu aussi longtemps avant de proposer un second album ?
C’est un peu dû aux aléas de la vie ; ce n’est pas tout à fait volontaire, c’est un peu subi aussi ; mais en même temps, ce second album n’aurait cette thématique-là s’il n’était pas arrivé aussi tard. J’ai partagé mon temps entre deux pays, deux hémisphères, dix fuseaux horaires et cela pendant plusieurs années ; cela n’a pas ralenti les choses car j’ai toujours été très créative mais comme je n’étais pas en France en permanence, je ne pense pas que le fait d’être loin partiellement ait aidé. Ensuite, il y a eu un COVID, un petit bébé qui est né, tout ça mis bout à bout, le temps passe très très vite. Si j’ai attendu pour sortir un second album, j’ai fait énormément de projets musicaux ces dernières années ; j’ai écrit pour d’autres artistes, j’ai fait un ciné-concert, j’ai composé de la musique pour des documentaires, j’ai fait pas mal de concerts littéraires avec des écrivains, avec Julie Depardieu sur l’adaptation de « La Servante Écarlate » de Margaret Atwood.
Quel a été le déclic pour composer « Longitudes » ?
C’est un amoureux qui prend un job à l’autre bout du monde, le fait d’être loin, c’est cette vie partagée. Ce disque s’intitule « Longitudes » car j’ai réalisé que lorsqu’une distance est très grande, on ne pense plus en kilomètres mais en heures ; que ce soit les heures de trajet afin de rejoindre l’autre ou les fuseaux horaires qui séparent et peuvent compliquer la communication.
Comme il y a eu pas mal de temps entre tes deux albums ; vois-tu « Longitudes » comme un nouveau départ ?
C’est marrant, moi, je vois plus cet album comme une transition. Maintenant, je suis revenue à Paris à plein temps et « Longitudes » illustre la période où je ne l’étais plus.
Musicalement, ce second album ressemble-t-il à son prédécesseur ?
On retrouve toujours cet aspect organique auquel je tiens beaucoup. Il y a des arrangements très fournis et beaucoup d’instruments sur cet album. En revanche, « Longitudes » sonne beaucoup plus années 70. Depuis la parution de mon premier album, j’ai beaucoup progressé en termes de production et j’ai aussi fait l’acquisition de plein de nouveaux claviers, je me suis amusée avec des samples, j’ai découvert plein de sons et cela se ressent sur les sonorités de ce second disque. Par contre, si je compose tous mes morceaux, je n’écris pas toutes mes chansons, j’œuvre avec deux autres co-auteurs ; Roman Cassian et Tristan Leroy ; qui étaient présents sur mon premier album. Au niveau de la création primaire, nous sommes donc sur la même base.
« Longitudes » est-il un album de voyageuse ?
Totalement. Si le voyage est forcément un peu vécu car c’est ce qui m’a donné envie de parler de tout cela, il est aussi beaucoup fantasmé ; rêvé ou vécu à travers des lectures ou des films. Par le biais des alliances Françaises, j’ai eu la chance de faire beaucoup de concerts à l’étranger tout en chantant dans notre langue et plusieurs chansons de cet album ont été composées durant cette période-là ; que ce soit à Bogota, au Japon, au Laos…La géographie s’est immiscée assez naturellement et elle a été intensifiée avec cette vie partagée entre Paris et Melbourne.
Comment décrirais-tu l’atmosphère générale de ce nouveau disque ?
Géographique, sensorielle, émotionnelle/sentimentale.
Quelles thématiques abordes-tu sur cet album ?
Je parle beaucoup du rapport à l’autre à travers le prisme de la distance, du voyage et du temps ; j’aborde l’éloignement, la solitude, le manque, la joie de retrouver l’autre, l’envie de se projeter ailleurs quand on a l’impression de faire du surplace…Par ailleurs, il y a un côté liberté qui m’est cher dans cet album.
Comme « Longitudes » a été élaboré entre Paris et Melbourne, te verrais-tu l’adapter en anglais pour le marché international ?
Pour dire la vérité, j’ai à peine chanté en anglais sur mon premier album et j’ai été un peu échaudée à cause des quotas. Je pense que j’ai eu un blocage en ce qui concerne l’anglais alors que j’ai vécu dans un pays Anglo-Saxon. Au-delà de cela, j’aime tellement les mots, le fait de jouer avec et les sonorités qu’il faudrait que je collabore avec quelqu’un pour le faire en anglais car je ne maîtrise pas assez bien la langue. Du coup, on perdrait un peu de sens.
Que retrouve-t-on dans ta culture musicale ?
De la musique classique, cela vient de mon apprentissage du piano. Dans mes bases, on retrouve Vivaldi, Chopin, Debussy, Satie…Mon papa écoutait beaucoup de Pop Anglo-Saxonne notamment The Beatles à fond, Queen, The Beach Boys, Fleetwood Mac dont je suis une grande fan. Parmi les artistes plus récents, il y a Feist, Arcade Fire, The Strokes...Si je n’écoute pas énormément d’artistes Français, j’ai beaucoup d‘affection pour Alain Souchon.
Quels sont tes prochains projets ?
Je viens de faire une adaptation pour enfants des quatre saisons de Vivaldi avec deux amies. En ce moment, nous travaillons beaucoup le live. Un concert est prévu le 05 avril au Café de la Danse. Le but est de tourner avec cet album ; des dates vont se mettre en place Koweït, peut-être en Hongrie…Cet été, nous serons à Avignon. Nous allons tourner le clip de « L’Astronaute » qui est l’une de mes chansons préférées de l’album. Il y aura probablement des live sessions…
Sophie Maurin - Paris-Melbourne (Clip Officiel )
"Paris-Melboune" disponible sur toutes les plateformes : https://orcd.co/sophiemaurinparismelbourne Nouvel album " Longitudes " sortie le 22.02.2023 https://orcd.co/alb_longitudes Concert au Café de