Retrouvailles avec Haylen au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Blue Wine » !

Pourquoi ton premier album a-t-il mis autant de temps avant de voir le jour ?

Il y a eu deux ans de COVID qui ont permis de faire moins de concerts et plus d’enregistrements, de se poser, de partir en dehors de Paris et de prendre le temps de faire ce disque. Avant cela, il y a eu un premier EP que j’ai fait vivre, le Fashion Freak Show de Jean-Paul Gauthier, une tournée de plusieurs mois avec « Le Rouge et le Noir » en 2019 mais aussi d’autres projets auxquels je me suis consacrée et par lesquels j’ai été inspirée. Je suis également devenue maman d’une petite fille qui s’appelle Rita. Les années passent vite !

« Blue Wine » s’inscrit-il dans la lignée musicale de l’EP « Out Of Line » paru au printemps 2018 ?

« Blue Wine » ne s’inscrit pas directement dans la lignée de l’EP, ce n’est pas le petit frère d’ « Out Of Line » mais l’album est la continuité de « Good Things » qui était la dernière chanson de ce disque court. Nous sommes repartis vers une musique plus organique avec de vrais instruments car l’EP était plus électronique. « Out Of Line » était dans un esprit un peu trip-hop. J’avais fait du Rock’n’roll pendant très longtemps et je voulais quelque chose d’un peu plus actuel pour ce disque-là. Je ne voulais pas forcément aller là où l’on m’attendait, je me suis donc essayée à autre chose et finalement, pour mon premier album, je suis revenue à mes premières amours à savoir une musique plus live, le Rock’n’roll, le Blues, quelque chose de beaucoup plus joué.

Que représente ce premier album pour toi ?

Je pense que j’ai fait l’album que je voulais faire depuis toujours. Je fais de la musique depuis très longtemps, professionnellement depuis 2010, j’ai énormément de concerts à mon actif mais je n’avais rien sorti avant 2018 et avec ce premier album, j’ai eu besoin de marquer cela au fer rouge, d’inscrire cela dans la pierre, en faisant mon vrai album de Rock car c’est ce avec quoi j’ai grandi et évolué ; je venais même du Metal à la base. Cet album est un accomplissement de tout ce que j’aime, l’ancien et le nouveau se mélangent et cela donne « Blue Wine ». 

Peux-tu expliciter son titre ? La couleur bleue serait-elle celle qui représenterait le mieux ce disque ?

Oui, c’est une couleur que j’affectionne et qui représente bien ce disque. Trouver le nom d’un album peut être un vrai combat notamment avec les musiciens avec lesquels j’ai co-composé et enregistré ce disque. Ce titre est venu à moi assez naturellement et c’est un mélange de plein de choses. Je suis amatrice de vin et je pense que ça représente bien la France. Moi qui ai pas mal voyagé à l’étranger, j’y ai bu du très mauvais vin (rires). Le bon vin est Français. Si je chante en anglais, je suis une femme ancrée dans mon époque et dans mon pays qui m’inspire énormément. La couleur bleue, quant à elle, renvoie au Blues et à l’Amérique. « Blue Wine » est un mélange du rêve Américain et de ce rêve à la Française.

Comment décrirais-tu ton univers ?

Il y a une part de nostalgie et comme je suis une grande amoureuse, il y a beaucoup d’amour et de romantisme dans ma musique. Il y a de la sensualité et de la chaleur dans ce disque qui peut s’écouter au coin du feu ou sur la route.

Tu as une esthétique très 50’s-60’s et pourtant tu es loin d’avoir connue cette époque-là…comment es-tu tombée dedans ?

Je pense que j’ai remonté le temps pour retrouver cette époque. Même si je faisais du violon depuis l’âge de 7 ans et que j’ai pratiquement toujours chanté, j’ai commencé avec le Rock des années 90 et le Metal des années 2000. Je me suis interrogée sur les inspirations, j’ai découvert des chanteuses comme Janis Joplin dans les années 70, j’ai cherché ce qui se faisait à cette époque-là, j’ai écouté Bill Withers, The Doors, Creedence Clearwater Revival qui sont vraiment des inspirations pour moi mais qui ne s’entendent pas forcément dans ma musique aujourd’hui. J’ai continué à remonter le temps jusqu’aux chanteuses de Blues notamment Nancy Sinatra et je suis arrivée aux années 50 ; j’ai vu des images, des films en noir et blanc et j’ai été touchée par l’esthétique, le romantisme et la sensualité de cette époque et tout cela a fait battre mon cœur plus qu’autre chose. Je crois beaucoup aux vies antérieures et je pense que j’ai vécu à cette époque-là dans une autre vie ; ce n’est pas possible autrement (rires). Par ailleurs, en 2007, Amy Winehouse ; cette grande dame qui n’est plus ; a changé ma vie.

Quels thèmes abordes-tu dans tes chansons ?

Il y a beaucoup de chansons d’amour sur ce disque. La société m’inspire aussi énormément. Il y a des coups de gueule sur cet album sur lequel je parle également des relations humaines ; qu’elles soient hommes-femmes ou amicales.

On retrouve deux titres en français sur « Blue Wine », pourquoi as-tu choisi de les écrire dans notre langue ?

J’ai été un peu poussée par Théo de Hond avec qui j’ai co-composé beaucoup de titres. Théo est guitariste et chanteur d’un autre projet et je joue avec lui depuis quelques années. J’avais déjà une chanson en français sur « Out Of Line » mais « Encore Une Nuit » était beaucoup plus planante alors que pour « Si Jamais », j’avais envie d’un univers très Américain tout en écrivant ma chanson en français sur un standard Blues-Soul des années 60 avec des violons. J’avais envie d’essayer et Théo m’a vraiment poussé à le faire, nous l’avons fait ensemble et je suis super contente du résultat. Quant à la chanson « Me Laisse Pas Seule Ce Soir » qui parle clairement d’une fille pendant le confinement, qui a envie de sortir, de faire la fête, de s’amuser, c’est un hommage à toutes les personnes qui ont été seules pendant cette période. Il y a beaucoup d’énergie dans cette chanson qui est très Rock. Elle marche bien en français.

Au niveau de l’interprétation, comment mettrais-tu en parallèle l’anglais et le français ?

Ce n’est pas pareil de chanter en anglais et en français. Chanter dans notre langue a été un gros problème pour moi pendant des années car je me disais que le français ne sonnait pas. Sur « Si Jamais », le vrai challenge a été de faire sonner le français sur une musique Américaine. Ben L’Oncle Soul a été une inspiration sur cette chanson car il y arrive très bien. Quand je chante cette chanson, je dois dire qu’il y a quand même quelque chose qui se passe à l’intérieur de moi, c’est ma langue, ça a été un challenge mais ça sort avec beaucoup plus d’émotions. « With You I Feel Alone » est le parallèle en anglais à « Si Jamais ».

Idéalement, dans quels lieux aimerais-tu présenter ton premier album ?

Par la force des choses, j’ai commencé à chanter ces chansons dans seize Zénith en France et ça a été une très bonne surprise. D’habitude, je pense qu’on commence par des lieux plus intimistes (rires). Ça a été une super expérience et c’était quand même intimiste car j’étais en guitare-voix. La release party va se dérouler le 17 mars au Café de la Danse et c’est un lieu que j’ai vraiment choisi car j’aime son côté intimiste même si c’est quand même une salle de 500 places, j’apprécie son côté feutré et un peu théâtre qui laisse la place à une petite mise en scène en live. Idéalement, j’aimerais jouer cet album dans le maximum de lieux possible, dans de très grands festivals à l’international, dans des petites salles…Je ne suis fermée à rien, c’est de l’expérience en plus et le ressenti n’est jamais le même.

Quels sont tes prochains projets ?

Je vais prochainement tourner le clip de « Si Jamais ». J’ai à cœur de toucher le public Français avec quelque chose de différent et je pense que cette chanson s’y prête bien. Nous travaillons avec le tourneur Koala Music sur les prochaines dates de live. Je ferai la première partie d’Imelda Day à La Traverse à Cleon le 21 avril. Il faut savoir qu’Imelda Day est l’une de mes inspirations et que Darrel Highman ; son ex-conjoint et père de sa fille ; a composé une chanson sur mon album et je suis super fière de cette collaboration. C’est un accomplissement de pouvoir chanter « Scary Story » sur cette date-là.