Rencontre avec Florent du groupe Gliz au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Mass » !
Peux-tu présenter Gliz à nos lecteurs ?
Gliz est un power trio un peu original car dans notre petit orchestre Rock, nous jouons d’instruments spéciaux. A la place de la guitare, je joue du banjo électrique et je chante, Tom joue du sousaphone au lieu de la basse et comme il a une main libre, il peut aussi jouer des nappes d’orgue farfisa. Yout a rejoint le groupe cet été en tant que batteur et choriste mais il avait déjà bossé avec nous durant notre tournée estivale en 2021. Nous venons de Besançon.
Après avoir cherché sur Internet, je n’ai pas trouvé de traduction à votre nom de scène…Peux-tu nous donner sa signification ?
A la base, gliz ne veut rien dire. J’aime bien les choses qui ne sont pas livrées au premier degré ; j’apprécie ce qui déclenche l’imaginaire. Nous cherchions un nom qui ait la pêche et qui ne soit pas connoté et c’est alors que j’ai entendu à la radio qu’une planète venait d’être découverte dans un autre système solaire et qu’elle avait été baptisé Gliese 348 me semble-t-il. Toutes les conditions étaient favorables pour que la vie puisse s’y développer. Je trouvais que ça matchait bien car il y avait cette idée de faire de la vie ailleurs ; autrement ; et faire du Rock avec d’autres instruments ; ça faisait sens.
Avez-vous très tôt cerné la direction que vous vouliez suivre ? Les instruments que vous avez choisis ont-ils aidé à cela ?
J’avais une idée de départ à savoir mes chansons banjo-voix ; des chansons plutôt Folk qui donnent la pêche mais tout seul en acoustique. Comme je voulais faire du Rock avec cela, j’ai électrifié le banjo, j’ai sorti tout mon pedalboard car j’étais guitariste au départ et je me suis entouré de musiciens. Au début, j’ai pensé à des instruments hyper mélodiques et vachement Folk. Un pote batteur m’a rejoint et à la place d’une basse, nous avons pensé à un tuba ; en plus sur scène, c’est rudement beau. Nous avons fait une première repet’, c’était génial mais c’était très acoustique. Au fur et à mesure, nous avons fait des scènes de plus en plus grosses et nous avons très vite buté sur le fait que ça n’envoyait pas assez. Petit à petit, nous avons botté les fesses aux instruments afin de les emmener vers le Rock.
Votre premier album « Cydalima » paru en 2019 avait bénéficié de très bonnes critiques, cela ne vous a pas mis trop de pression pour le second ?
Si car il y a toujours le mythe du deuxième album qu’il ne faut pas foirer mais nous n’avions pas une grosse pression même si nous avons fait trente titres pour n’en garder que dix. Nous voulions que ce second album sonne, qu’il soit chouette et neuf car nous ne voulions pas refaire le même que le premier.
« Mass » s’inscrit-il dans la continuité de son prédécesseur ?
C’est dans la continuité mais il y a une évolution. Je voulais que ce disque soit plus cohérent que le précédent car « Cydalima » était plus une sorte de best of de morceaux que nous jouions et que nous avions mis bout à bout. « Mass » a plus été travaillé comme un album concept. Il y a un fil rouge sur cet album et nous avons essayé d’aller vers de nouveaux sons plus mélodiques et plus lyriques avec le farfisa que Tom a introduit et il y a plus de chœurs aussi sur ce disque. J’adore quand les artistes emmènent les auditeurs dans leur cheminement et que les choses évoluent d’album en album. Je n’ai pas envie de faire tout le temps la même chose.
Peux-tu nous en dire plus sur l’étrange créature qui orne la pochette de ce disque ?
Tout est parti de la pochette de l’album. Notre graphiste habituelle devait faire une œuvre sur des kukeri que l’on retrouve dans des traditions des pays de l’Est notamment en Bulgarie. Les kukeri qui sont des bestioles aux longs poils sortent de la forêt et vont taper aux portes des gens pour leur annoncer le printemps ; ils chassent les mauvais esprits de l’hiver. Ca correspondait bien avec cette sortie de COVID qui était une période pourrie mais aussi à pas mal de paroles de l’album qui véhiculent l’idée d’un retour à la nature, à des choses simples et essentielles. Ca ne l’a pas fait au niveau de la pochette, on a cherché des photos sur Internet mais ce n’était pas top d’autant que nous voulions que ça tranche sur un fond hyper moderne et du coup, j’ai créé un costume de bête sauvage en peau de chèvre. Ce personnage est impressionnant, il fait 2m70 de haut.
Quelles thématiques abordez-vous sur « Mass » ?
Ce personnage que nous évoquions traverse tout cet album en posant son regard sur notre société, sur le monde, sur l’humanité…Dans ce disque, il y a notamment du cynisme, de la colère, de la tristesse, de l’espoir, de l’amour…
Comment décrirais-tu l’atmosphère globale de ce disque en quelques adjectifs ?
Mélancolique, poétique, révoltée, désabusée, émerveillée.
Ta culture musicale est-elle principalement Rock et anglophone ?
Non car j’écoute vraiment beaucoup de choses. J’adore le classique ; j’ai fait dix ans de conservatoire, je jouais de la flûte traversière à la base avant de me mettre à la guitare, à l’harmonium, au piano…Je suis arrivé au banjo par accident. J’écoute du Blues, de l’Electro, du Rock mais peu en fait. J’adore être surpris en musique comme dans la vie car il n’y a rien de plus chiant que la routine.
Quels sont les retours scéniques que l’on vous fait le plus souvent ?
J’ai eu plein de groupes auparavant et le réflexe des gens est toujours de t’identifier à des choses qu’ils connaissent ; je le fais moi-même. Avec mes formations précédentes, il y avait toujours quatre ou cinq groupes qui revenaient assez vite alors qu’avec Gliz, la liste de groupes auxquels les gens pensent est hallucinante. Ce n’est jamais les mêmes, c’est assez incroyable. Ne serait-ce que par nos instruments, il n’y a pas vraiment de tiroirs où nous ranger. Les gens arrivent à voyager avec notre musique et à trouver leur propre univers là-dedans.
Quels sont vos prochains projets ?
Le plus possible de concerts ! Comme l’album est assez conceptuel, nous aimerions mettre en images chaque titre ; je ne sais pas si nous y arriverons car cela demande beaucoup de temps, de budget, de recherches de lieux, de personnes, de scénarios…Comme notre nouveau batteur n’était pas présent dans la conception de notre second album, je pense qu’il va vraiment changer notre façon d’écrire la suite. Il me tarde de me projeter dans l’écriture d’un nouvel album !