Lynda Lemay vous en dit plus sur son nouvel album baptisé « Entre La Flamme Et La Suie (Amours Et Patterns) » !
Quelle place occupe « Entre La Flamme Et La Suie » dans votre projet de onze albums ?
C’est un album différent, c’est un disque à thème et c’est rare que je fasse cela. « Entre La Flamme Et La Suie » est un bon exemple de ce que je vais chercher à ce projet-là, c’est-à-dire de l’espace pour faire des choses que je n’ai pas fait dans le reste de ma carrière car je n’en avais pas le temps. Quand venait le temps de faire un nouvel album, je choisissais parmi mes chansons les plus drôles ou les plus déchirantes ; il n’y avait jamais de place pour des chansons d’amour ou pour d’autres types de chansons qui peuvent être parfois dans le tiède au niveau de la poésie, dans le plus flou au lieu d’être dans le très concret. J’ai eu envie d’aller ailleurs afin de montrer des teintes de l’artiste que je suis et que je n’ai pas tendance à mettre en avant mais cela ne veut pas dire que ça ne vaut pas la peine d’être entendu. Avec cet album-là, j’ai voulu partager avec le public des chansons d’amour parfois très légères qui n’ont pas besoin d’être écoutées dans le détail afin d’être appréciées ; ça coule tout seul. Cela reste quand même une signature Lynda Lemay avec une histoire qui se raconte.
Que trouve-t-on entre la flamme et la suie ?
Bonne question ! Souvent, il n’y a pas grand-chose…On peut penser qu’un amour va être éternel et puis tout d’un coup, tout bascule parce que l’on découvre chez l’autre ; et parfois même chez soi ; des parts d’ombre que l’on ne soupçonnait pas…Il faut faire confiance à la vie, à l’amour mais il faut aussi savoir s’écouter et accepter que l’on ne sait pas tout d’avance dans les relations amoureuses. Il faut apprendre à s’aimer jour après jour et se choisir chaque matin.
Comment expliqueriez-vous qu’auparavant les chansons d’amour se faisaient rares dans votre riche discographie ?
En fait, elles se faisaient rares dans ma discographie mais pas nécessairement dans mes cahiers. Elles existaient mais je ne les laissais pas prendre la vedette alors que ce nouvel album constitué de chansons d’amour sera peut-être l’un des albums les plus appréciés et ça pourrait me surprendre ; je me dirai alors pourquoi ne pas l’avoir fait avant. J’ai vécu de belles histoires d’amour dans ma vie mais je n’ai pas souvent tendance à chanter ce qui va bien mais plutôt ce qui va moins bien afin de tenter d’y voir plus clair ; ça devient thérapeutique. Si chanter l’amour est nouveau pour moi, je l’écris depuis longtemps déjà.
Pouvez-vous expliciter le sous-titre de cet album ; amours et patterns ?
Ces chansons sont souvent très autobiographiques et je me suis rendu compte que des patterns revenaient souvent dans notre façon d’aimer. Des fois, on n’aime pas bien et quand on recommence une relation, on se dit que ça va aller mieux et en fait, non et ça ne va jamais mieux car à chaque histoire, on recommence à aimer de la mauvaise façon. Ces patterns vont attirer le même genre de gens. On ne prend pas assez le temps de s’observer et de se comprendre car le problème peut venir de soi dans certains cas. Il y a une recherche à faire si on veut bien aimer et trouver la bonne personne sinon on va aller chercher chez l’autre ce qui nous manque mais ce n’est pas comme cela que l’on va devenir complet, il faut apprendre à l’être soi-même et après cela, faire de la place à quelqu’un.
Comment abordez-vous l’amour sur ce septième opus de votre projet de onze albums ?
J’aborde l’amour vraiment sous toutes ses formes. Ce n’est pas une version de l’amour mais l’amour au sens large ; il y a plein de teintes différentes d’amour sur ce disque. Je trouvais que ce bouquet de chansons réunies sur cet album était beau. Je voulais que ce disque soit divertissant et léger. Je voulais que l’on puisse l’écouter avec un sourire.
Musicalement, cet album est-il plus doux que les autres disques qui composent votre projet ?
Je ne sais pas s’il est plus doux mais en tout cas, j’ose énormément de rythmes que je n’ose pas d’habitude, il y a même du Reggae sur l’un des titres. Dans ce projet au complet, je ne me prends pas au sérieux et j’ose.
Vous qui chantez « Sous Ton Charme », pouvez-vous nous dire ce qui vous charme au quotidien ?
L’humour, les gens qui ne se prennent pas au sérieux, ça me charme à tous les coups. La vie est trop courte pour que l’on commence à faire des drames avec des riens. Il faut reculer la petite caméra, se voir de loin, s’observer et se dire que ça ne vaut pas la peine de se casser la tête. On s’élève, on respire et on revient dans la réalité afin de profiter de chaque moment. Nous sommes privilégiés d’être juste vivants alors soyons de bons vivants.
Pourquoi avez-vous choisi d’intégrer la chanson « Mon Drame » dans chaque album de votre projet ?
Je trouvais ça intéressant car il m’arrive de changer la mélodie d’une chanson quand on ne trouve pas les bons arrangements en studio et il faut savoir qu’après avoir écrit un texte, il me peut m’arriver de composer vingt musiques différentes dans des rythmes très différents pour le porter. Les gens ne connaissent qu’une version et finalement, ils ignorent tout le reste du travail. Grâce à ce grand projet, j’ai eu cette idée folle de montrer aux gens qu’un même texte pouvait vivre totalement différemment en fonction de la musique qui est choisie et que ça peut être bon onze fois. Même si c’est la même histoire, elle peut nous toucher de façons différentes. Cette chanson parle de transidentité mais ce n’est pas parce que tu es trans que tu es pareil que celui d’à côté car chaque humain est unique. Dans cette histoire-là, il peut y avoir aussi un million d’histoires différentes ; ça ne sera pas vécu de la même façon, ça ne sera pas les mêmes degrés d’émotions. Par ailleurs, j’interprète cette chanson avec un chanteur différent à chaque fois.
Pourquoi aucun disque n’est sorti en 2022 ? Était-ce par rapport au live ?
Effectivement, j’étais beaucoup en tournée mais c’est aussi parce qu’il y a eu des empêchements au niveau de ma compagnie de disques. Il faut savoir que je produis mes albums et au lieu d’avoir plus de monde qui travaillait pour moi, j’en ai eu moins et je n’ai pas pu livrer aussi rapidement les choses. Il a fallu que j’apprenne à être productrice en produisant onze albums et comme j’ai porté énormément de chapeaux différents sur ce projet, il a été nécessaire que je ne m’essouffle pas sinon je n’aurai pas pu le livrer dans les temps. J’essaie de bien m’entourer et d’apprendre afin de garder le cap !
Quels sont vos prochains projets ?
Des spectacles sont prévus au Québec et la suite de la tournée se poursuivra à l’automne 2023 ; très près de la fin du projet. Si j’y arrive, les huitième et neuvième albums dédiés aux souvenirs sortiront d’ici l’été. En même temps que la sortie des deux derniers albums, nous présenterons un film avec toutes les chansons du premier album qui ont été mises en images et qui toutes mises bout à bout racontent une histoire qui résume tout le projet mais aussi pourquoi j’ai décidé de faire cela. Il y a quelque chose de très important pour moi dans toute cette démarche.