Rencontre avec Roland Decembre au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son premier titre solo !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis auteur, compositeur et interprète. Je fais de la chanson française à texte. Le plus important pour moi, c’est vraiment le texte, les arrangements sont presque secondaires au final. Je joue de la guitare et un peu de piano.

Qu’as-tu fait musicalement parlant avant de composer ton premier EP prévu pour le 28 avril ?

J’ai fait partie du groupe Why Mud, nous faisions du Rock un peu Pop un peu Psyché parfois en anglais et parfois en français. Nous avons fait pas mal de choses dont une tournée épique au Brésil, deux albums, un EP et nous avons participé au Prix Ricard Live Music. Ensuite, je me suis concentré sur la musique à l’image pendant trois ans et j’ai fait de la musique avec d’autres artistes notamment avec mon ami Fantastic Mister Zguy et Max Caz.

Quel a été le déclic pour revenir à la musique en solo ?

Un peu par la force des choses, je me suis remis à écrire il y a deux ans. J’ai vécu une grosse rupture amoureuse et d’un coup, j’ai ressenti le besoin de refaire de la musique. Bizarrement, je me suis retrouvé dans la musique plus fort que jamais dans le sens où pour la première fois de ma vie, j’ai la sensation de faire quelque chose qui me représente à 100%.

Pourquoi as-tu choisi de présenter une reprise de « Succès Fou » bien en amont de « Tout Va Bien » ?

C’est un peu un hasard mais j’aime bien cela quand ça a du sens. « Succès Fou » était une commande pour le film « Friendzone » qui est sorti en 2021. Comme j’avais envie de me remettre à faire de la zik, j’ai trouvé un nom d’artiste et j’ai sorti ce titre sous les bons conseils de mon manager qui le trouvait cool. C’était rigolo car au moment où je me suis fait larguer et alors que je déprimais tout seul dans mon appart, je me retrouvais à chanter avec les filles, j’ai un succès fou…C’est typiquement le genre de signes de la vie qui me fait vraiment marrer ! Ce n’était pas un heureux hasard mais c’était un hasard rigolo en tout cas.

Le titre de ton premier single mais aussi de ton premier EP est-il ironique ?

C’est absolument ironique. Dans les moments un peu dramatiques de la vie, j’adore jouer avec la tristesse et la blague. Quand on se regarde de façon extérieure dans ces moments-là, il y a toujours un côté un peu pathétique et un peu drôle au fond. Quand je dis que tout va bien, en réalité, je dis tout l’inverse et d’ailleurs, dans la chanson, je ne dis pas que tout va bien mais dis-moi que tout va bien ; c’est quand même plus un appel qu’une réalité.

De quoi parles-tu dans cette chanson ?

Cette chanson raconte purement et simplement le jour de ma rupture. En une heure, une relation de quatre ans s’est terminée. « Tout Va Bien » raconte ce moment où je suis en face quelqu’un qui n’a pas nécessairement quelque chose à me dire sur le coup mais je sais juste que c’est la rupture. C’est du vécu à 100%.

Ce titre est-il représentatif de la direction musicale de ton EP ?

Oui, je pense que ce titre est assez représentatif de l’EP mais en même temps, les cinq titres qui composent ce disque sont assez différents dans leur musicalité mais s’il y a une cohérence dans le propos.

Que retrouve-t-on dans ton univers ?

Il y a de l’humour, de l’authenticité, de la tendresse et de la louze à fond. J’ai envie de laisser transparaître l’image d’un beautiful loser. Ça peut être border ringard, ça ne me dérange pas (rires).

Ton premier EP va-t-il synthétiser une « période de vie » ?

Oui, absolument. J’ai écrit toutes ces chansons en l’espace de deux semaines pile-poil au moment où ça allait le plus mal. J’étais dans une profonde tristesse mais également dans le désir d’en faire quelque chose. Les vrais moments de tristesse comme celui que j’ai vécu sont uniques dans la vie, on en a très rarement et je me suis dit que ça serait vraiment trop con de ne rien faire de toutes ces émotions si fortes que je ressentais alors ; j’étais à fleur de peau. Tout cela représente une période de vie, c’est sûr et certain. Un an et demi après, je suis plus écorché vif et quand je chante ces chansons, je replonge un peu dans le truc mais c’est doux et agréable.

Imagines-tu l’avenir toujours en mode autobiographique ?

Oui car pour moi, il me semble important de savoir de quoi on parle quand on chante quelque chose. J’ai envie de raconter des choses autobiographiques.

Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?

Django Reinhardt ; j’ai fait du Jazz manouche pendant onze ans quand j’étais plus jeune ; Radiohead, The Beatles, Charles Aznavour que ma mère me faisait écouter mais même si je fais de la chanson française et que c’est dans mes gènes, je suis vraiment nul en chanson française…à part Aznavour et Les Frères Jacques ; c’est pour dire (rires).

Quels sont tes prochains projets ?

J’ai signé avec Furax qui va s’occuper de me faire tourner dans toute la France ; il y aura sûrement des premières parties et des festivals. Un titre inédit sortira sur une compilation de Bon Entendeur et je dois cela à mon ami Fernõ. J’ai fait un duo en français avec Adam Naas qui est un ami qui vient de sortir un album magnifique et bien évidemment, c’est sur une chanson qui parle de rupture. « La Yaris » sera le second extrait de mon disque, ce titre sortira en mars et l’EP « Tout Va Bien » le 28 avril.