Retrouvailles avec Mico C au Studio Luna Rossa pour un entretien très complet sur sa carrière, son actu et ses projets à venir !
Comment as-tu vécu l’ère COVID d’un point de vue professionnel ?
Très bonne première question ! Cela a été très compliqué en ce qui concerne la partie club car les discothèques ont été les premières à fermer et les dernières à rouvrir. Un artiste, qu’il soit chanteur, danseur, Dj… a besoin de public pour « exister ». Pendant un mix dans un club ou un festival, on crée un lien avec le public, on se transmet des émotions. C’était assez dur de ne pas pouvoir mixer en clubs. Heureusement j’ai pu participer aux tournées BIG TOUR organisées par BPI France et Live nation, lors des étés 2020, 2021 et 2022. Cela m’a permis d’animer et de mixer devant un public. Étant aussi Animateur et Dj en Radio, je n’ai pas vraiment vécu la période COVID de la même manière que certains de mes amis qui étaient en télétravail ou en chômage partiel ou tout court. En radio, nous n’avons jamais cessé le travail et comme les effectifs étaient réduits avec les personnes qui étaient positives, nous avons même travaillé plus qu’auparavant. En espérant que tout cela soit derrière nous.
Vois-tu en avant/après en ce qui concerne le clubbing ?
Oui, clairement. Mécaniquement, il y a malheureusement moins de clubs car certains ont fait faillite à cause de cette période. En revanche, il y a eu un regain de fréquentation car les personnes qui avaient 18 ans à la veille de la fermeture des discothèques n’ont pas pu sortir pendant deux ans ; cela a créé une certaine frustration. Par ailleurs, certaines personnes qui ne sortaient plus ont eu envie de le faire de nouveau car ça leur était interdit.
Cette période a-t-elle été propice à la création pour toi ?
Pas vraiment, car je ne me suis jamais arrêté. Mais cette période a eu un véritable impact pour mon travail à la radio. Jusqu’à la fermeture des discothèques en mars 2020, j’animais un classement des titres les plus joués en clubs. Leurs fermetures ont entraîné la fin de ce classement. Cette case libre m’a permis de faire une émission que j’avais envie de faire depuis longtemps : Fun Radio Anthology (Vendredi 22h00 00h00 et samedi 19h00 21h00). Je peux enfin ressortir mes bacs de vinyls et mes pochettes CDs pour rejouer les meilleurs titres de ces 30 dernières années. Peut-être que si la COVID n’était pas passé par là, cette émission n’aurait pas pu exister.
Cherches-tu toujours à innover en termes de sonorités ?
Ça n’a pas grand intérêt de refaire la musique que l’on faisait il y a dix ans. Je pense qu’il faut garder sa touche et son univers, mais en essayant à chaque fois de se « mettre en danger » et de tenter de nouvelles choses.
Tu as pas mal de singles à ton actif, pourquoi n’as-tu toujours pas publié un album ?
Oui ça commence, mon premier single solo (« You Leave Me Alone ») remonte à 2011 déjà… C’est une grande question que je me pose souvent. Aujourd’hui presser un vinyle c’est un délai de 4 à 5 mois. Alors qu’avec le streaming et les plateformes, tout peut être en ligne en quelques jours. C’est génial de finir un titre et que très rapidement une personne à l’autre bout de la planète puisse l’écouter. Mon fonctionnement du moment est plutôt dans cette optique, de créer et de sortir titres à l’unité. Mais un album en vinyle, K7, CD arrivera quand même un jour. On s’en reparle l’année prochaine ?
Ton précédent single « Night Trip » était assez différent de ce que tu proposes habituellement, d’où est venue cette envie de tempo plus posé et ces arrangements presque Synthwave ?
Tu sais, j’ai grandi dans les années 80, ces sonorités « Synthwave » m’ont continuellement bercé. J’ai toujours parsemé mes productions de petits sons ou de petit clin-d’œil envers les 80s et 90s. Il y a une vraie nostalgie sur ces sons et ces synthés « oldschool » on a pu le voir encore récemment avec la série « Stranger Things ». J’aime bien aussi faire des remixes ou des productions plus « lente », spontanément je pense à mon titre « Hümm », ou encore à mon remix de « Stolen Car » pour Mylène Farmer et Sting. Un tempo plus lent apporte une émotion et un « groove » en plus, que je ne retrouve pas vraiment dans les productions EDM. Après, comme pour chaque titre, il y a un pack remix qui permet de faire voyager le titre dans des univers différents et complémentaires.
Ton actu du moment c’est la sortie de ton nouveau titre « We Came For Love ». De quoi parle-t-il ?
Tout est dans les paroles (rires). Google translate les amis ! Plus sérieusement l’avantage d’un titre en anglais c’est que l’on peut se concentrer sur l’émotion du titre. Parfois en France, on s’attache trop aux paroles et pas assez à la musique.
Quelle était ton intention principale en co-composant ce morceau au gimmick ultra accrocheur ?
Génial que tu trouves que le gimmick est accrocheur, c’était le but. En fait, tout part toujours d’une discussion avec Nicolas Molio (du label Kyz Records) avec qui j’ai co-composé le titre. Le point de départ était, comme à chaque fois, de créer un morceau qui donne envie de faire la fête et que les gens se l’approprient. Je ne pense pas que l’on fasse un titre pour qu’il soit un tube mais on a évidemment envie qu’il soit partagé par le plus de monde possible. Le titre est signé dans une quinzaine de pays pour le moment, avec même une entrée récente dans le DDP (Deutsche Dj Playlist) Allemand. La promo du titre va même commencer dans quelques jours pour les Djs américains. J’en profite d’ailleurs pour remercier Chelero et Molio qui ont réalisé deux remixes calibrés pour les clubs.
As-tu déjà pensé à interpréter toi-même tes titres ?
Oui, ça m’a effleuré l’esprit mais je pense qu’il y aurait beaucoup de travail au niveau du chant et de la retouche de la voix. Il y a des gens dont c’est le métier et ils le font très bien.
Écoutes-tu principalement de la musique électronique en dehors du « travail » ?
En vrai, je suis un amoureux de musique. Oui évidemment, j’écoute beaucoup de musiques « Electronique » car c’est ce que je joue en radio et en clubs, et il faut toujours être à l’affût des dernières nouveautés et remixes. Mais j’écoute aussi pleins d’autres choses, du rock, de la pop, de la Soul… Il y a encore une vingtaine d’années, pour écouter un disque, il fallait aller l’acheter chez son disquaire, aujourd’hui on a tout à portée de mains, ou de doigts 😊. Internet et les plateformes de streaming ont rendu la musique très accessible. On a des millions de titres dispo en quelques clics. Quand on aime la Musique, je pense que l’on aime toutes les musiques.
Quel va être ton actu dans les prochains mois et quels seraient tes prochains objectifs à atteindre dans l’artistique ?
2023 s’annonce déjà très chargé, avec la sortie d’un énorme remix avant l’été, je t’en dirai un peu plus dans les prochains mois… mais pour l’instant je ne peux rien dire de plus. En revanche, ça je peux te le dire car le contrat a été signé ce matin, tu es donc le premier à qui j’en parle, c’est la sortie d’un ANTHEM house revisité. Avec Lotus, Molio et évidemment Robin S, on sort « Tow Much (Show Me Love) » avec le refrain de « Show Me Love » , pour fêter les 30 ans de ce tube emblématique. Pour les objectifs à atteindre, sortir un EP en vinyle, on en reparle dans 12 mois.😊