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Retrouvailles avec Hadrien de MAB à l’occasion de la sortie de l’EP « Il Suffit D’Y Croire, Mais… » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Aimy Lelux

(c) Aimy Lelux

Le titre de votre nouveau disque illustre-t-il un peu ce que vous vous dites dans la vie ?

Nous nous sommes aperçus que c’était quelque chose que nous ne nous disions pas mais que nous pensions tout le temps et au bout d’un moment, nous nous le sommes dit. C’est un état d’esprit. C’est un peu ce que l’on se dit personnellement quand on fait de la musique par rapport à notre carrière, notre évolution, nos ambitions…C’est aussi ce que l’on se dit quand on voit notre vie défiler et que l’on se projette dans les années à venir. On a l’impression que c’est également le mood général ; ce vers quoi il faut que l’on tende si l’on a envie d’avoir une raison de s’accrocher à ce monde qui semble tomber en ruine petit à petit. Ce titre illustre ce condensé de sensations.

Peux-tu nous dire ce que tu mettrais après ces points de suspension pour compléter ce titre ?

Nous avons déjà complété ce titre. Vous découvrirez la phrase complète lors de la sortie de notre prochain EP. Ces deux disques sont liés. Le titre complet renverra à une forme d’optimisme. Quand Gab évoque nos morceaux en concert, il parle d’optimisme de combat et je trouve que cette expression est pas mal. De manière résumée, ce n’est pas l’idée que tout va bien se passer, il faut accepter que ce n’est pas le cas, mais il faut avoir une raison de se lever le matin, d’être déterminé et d’avoir envie d’aller au bout de ce que l’on entreprend peu importe ce que c’est. La première partie de cette phrase qui donne son titre à cet EP qui vient de sortir illustre la partie qui n’est pas gagnée mais il y a un mais…

Pourquoi avez-vous choisi une piscine pour illustrer la pochette de votre EP mais aussi faire vos photos promotionnelles ?

Nous n’avions pas encore le titre de ce disque mais nous avions l’idée d’être un peu en suspens au dessus du vide. Nous avons cherché des photographes pour la direction artistique de ce projet et nous avons rencontré Aimy Lelux avec qui nous avons pas mal échangé sur ce que nous avions en tête. Parmi nos références, il y avait Wes Anderson et nous souhaitions quelque chose d’assez épuré et qui ait rapport avec l’enfance. Enfant, on adore aller à la piscine, il y a quelque chose d’insouciant, quand on plonge de trente centimètres, on a l’impression d’avoir fait un truc de ouf dans sa journée. Aimy a trouvé cette piscine ; Les Bains des Docks ; au Havre et graphiquement, nous trouvions qu’elle avait quelque chose d’assez fort.

(c) Aimy Lelux

(c) Aimy Lelux

Vous avez amorcé ce nouvel EP avec « Qui Vaut Quoi ? », êtes-vous très attentifs à toutes ces questions de chiffres pour votre projet ?

Nous avons écrit ce morceau car nous nous sommes rendu compte que nous avions pas mal les yeux rivés, malgré nous, sur les stats. Ce titre est né de ce constat-là mais aussi d’un qui était plus général. Tu peux avoir les yeux rivés sur les stats mais avoir conscience que ça ne vaut pas grand-chose comme tu peux subir complètement le fait de se définir soi-même comme un chiffre et tomber dans cette spirale qui n’a pas de fin. Nous avons vu cela lors de rendez-vous professionnels durant lesquels on faisait écouter nos morceaux à des directeurs artistiques de maisons de disque. Après dix secondes d’écoute, ça part très vite sur le nombre de vues et de commentaires alors que ce sont des gens qui ont fait des choses concrètes dans la musique…Ça ne veut pas dire qu’eux ont un état d’esprit de merde mais cela signifie que c’est le chiffre qui régit tout. « Qui Vaut Quoi ? » est un mix de choses que nous avons ressenties, pensées, faites, vues chez d’autres…Au quotidien, nous essayons d’utiliser ces statistiques de manière intelligente et nous savons très bien qu’il faut prendre du recul par rapport à cela.

« Il Suffit D’Y Croire, Mais… » débute avec « Ça Va Le Faire », es-tu le grand frère qui rassure son cadet ou est-ce l’inverse ?

Les deux ! On se rassure mutuellement. Par « instinct de survie », quand l’un ne va pas bien, l’autre prend les commandes pour que le bateau ne coule pas et que l’on puisse continuer ce que nous avons à faire et pour remonter le moral à l’autre. Nous le faisons sans même s’en rendre compte. Encore très récemment, nous avons eu une période hyper intense, nous avons travaillé sur beaucoup trop de choses en même temps, nous avons un peu chacun frôlé le KO technique mais chacun à dix jour d’écart car quand on sentait que l’autre y arrivait, on prenait sur nos propres et ultimes ressources pour l’éviter à deux. Une fois que l’autre est remotivé, tu peux te permettre de t’effondrer. Là-dessus, nous alternons le rôle du grand frère qui protège.

Musicalement parlant, avez-vous encore évolué/proposé de nouvelles sonorités sur ce disque ?

Plutôt que de proposer de nouvelles choses, nous les précisions à mon sens. Nous aurions été incapables de faire un morceau tel que « Ça Va Le Faire » il y a deux ans. Nous aurions trouvé ça trop simple, trop droit au but, nous aurions voulu compliquer la chose par peur d’efficacité du morceau. Maintenant, nous avons beaucoup plus la capacité de garder les choses quand elles sont simples même si nous mettons des mois à les faire car nous ne pouvons nous empêcher de créer énormément de matière, ce qui engendre du tri, pour au final, garder peu de morceaux. Nous précisons des choses dont notre son qui peut être une nouveauté pour quelqu’un qui va découvrir MAB. Selon nous, c’est sur le morceau « No Man’s Land » que cohabitent le mieux tous les styles que nous écoutons ; Rock, Pop, Chanson Française, Rap.

(c) Aimy Lelux

(c) Aimy Lelux

A quoi renvoie le titre « No Man’s Land » ?

Ce morceau parle de s’affranchir des règles et des codes qui peuvent imposés partout. La guerre est le décor de cette chanson ; le soldat qui est sur le champ de bataille danse plutôt que de se défendre, tirer et tuer comme on lui a demandé de faire. Nous avons imaginé quelque chose de totalement absurde qui peut s’appliquer à plein de sujets ; cela illustre le fait de ne pas avoir le comportement que l’on attend de nous. Nous avons retravaillé le texte de cette chanson afin d’ouvrir encore plus le sujet par rapport à la première version qui traitait plus de l’industrie de la musique.

Peux-tu nous en dire plus sur le morceau très court qui clôt votre nouveau disque ?

Pendant la dernière année, durant des réunions de famille, nous avons enregistré plein de parents à nous. Nous leur avons posé des questions qui étaient en lien avec notre disque. Nous avons des enregistrements assez mythiques de nos grands-parents et de nos parents ; les punchlines sont assez exceptionnelles. Dans le cas présent, nous voulions quelque chose qui illustre le mais contenu dans le titre de ce disque. C’est un enregistrement de notre grand-père maternel qui est quelqu'un de très angoissé mais qui possède une joie de vivre permanente qui contraste beaucoup avec cette anxiété. Après des heures de dérushage, nous avons trouvé que c’était la bonne phrase et nous l’avons posée sur des textures issues d’un morceau du prochain afin de faire un lien.

Peux-tu nous parler de la mise en images de « Ça Va Le Faire » ?

Même si nous avons construit un radeau pour ce clip que nous avons tourné dans les Hauts-de-France, nous avons voulu faire plus simple par rapport à nos précédentes vidéos. Ce clip est centré sur nous deux avec des moments simples de frangins mais finalement, c’est marrant car ce que l’on voit à l’image, ce ne sont pas forcément des choses que nous allons faire dans la vie de tous les jours car nous ne faisons que taffer et nous ne prenons pas ce temps-là. C’est triste, il faudrait que l’on prenne plus le temps mais nous n’y arrivons pas. Nous voulions un clip qui illustre les moments de déconnexion et de reconnexion entre frères mais aussi qui mette en avant l’idée de rêves de gosses ; dans notre cas, nous nous sommes dit que nous allions faire de la musique et cela peut paraître aussi fou que de construire un radeau pour traverser La Manche ; nous faisons cela avec nos petits bras et il y a beaucoup d’excitation, de déception, de dureté et d’euphorie et c’est un peu l’idée du clip.

(c) Aimy Lelux

(c) Aimy Lelux

On vous sent incroyablement proches, fusionnels pour ainsi dire, les autres arrivent-ils quand même à trouver leur place entre vous ?

Oui, ils y arrivent. Nous avons un fonctionnement qui est très professionnel ; nous nous connaissons tellement que nous savons comment se comporter l’un avec l’autre pour que ça puisse avancer, préserver l’autre, le motiver…A côté, nous avons très peu de temps mais chacun arrive à construire son monde de manière individuelle. Nous avons une bande de potes un peu commune, elle est constituée d’amis de la musique, de membres de nos anciens groupes, de gens que nous rencontrons au fil du temps et qui deviennent des amis à nous deux. Au sein de MAB en tant que tel, je pense que c’est clairement compliqué pour les gens avec qui l’on travaille de trouver un équilibre au début en termes d’apport et de position dans notre duo mais nous sommes assez en demande de cela. Comme nous gérons beaucoup de choses tous les deux, cela peut donner l’impression que l’on peut tout gérer tout seuls mais en vérité, nous n’attendons qu’une chose, c’est de faire rentrer des gens en plus dans l’équipe afin de partager des moments, des idées et des projets. Nathan Fredouelle ; le réalisateur du clip de « Ça Va Le Faire » ; a assez rapidement trouvé sa place et du coup, nous formons un trio. Il y a beaucoup de formules en interne au sein de MAB. Que ce soit dans notre vie professionnelle ou dans notre vie intime, tout le monde se connait bien.

Quels sont vos prochains projets ?

Nous allons nous pencher sur une mise en images de « No Man’s Land » ; ce sera du fait maison ; petit budget mais bonnes idées. Il y aura certainement aussi un petit support visuel pour « Bataille De Regards » car nous avons plein de retours positifs sur ce titre. Un single totalement inédit sortira dans le courant de l’année. Le prochain EP verra le jour d’ici l’automne 2023 et nous aimerions faire une belle salle parisienne à ce moment-là. Nous réalisons de plus en plus pour d’autres artistes ; 2023 va être une année assez intense en termes de sorties. Le premier à sortir quelque chose en début d’année sera Marco Ferreira. Nous avons envie de mettre en avant ce catalogue-là.

Retrouvailles avec Hadrien de MAB à l’occasion de la sortie de l’EP « Il Suffit D’Y Croire, Mais… » !
https://www.facebook.com/MABdeuxfreres
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