Rencontre avec Pølar Moon au Studio Luna Rossa à l’occasion de la sortie de leur premier album !

Pouvez-vous présenter Pølar Moon à nos lecteurs ?

Julie : Je suis auteure, compositrice et interprète tout comme mes deux complices Guillaume et Julien. Nous venons de Poitiers et au sein de Pølar Moon, je suis chanteuse.

Julien : Je joue de la guitare et des claviers et j’écris et je compose dans Pølar Moon.

Guillaume : Je joue également de la guitare, j’essaie de jouer des claviers sur mon ordinateur et j’écris et je compose aussi.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Julien : Je connais Guillaume depuis très longtemps. Nous avons eu chacun pas mal de groupes et comme Poitiers est une petite ville, tous les musiciens se connaissent. Guillaume venait souvent à la maison car il travaillait avec l’un de mes colocataires qui fait de la musique aussi pour son projet qui s’appelle Klone. A un moment donné, Guillaume est venu s’installer, il a vécu pendant deux ou trois ans dans la pièce que nous appelons la fusée et ça a donné lieu à des bœufs nocturnes à la guitare. A l’époque, nous avions des modes de jeux différents mais complémentaires et du coup, nous nous apprenions nos plans.

Guillaume : Nous ne sommes pas des guitar heroes mais nous avons quand même des idées (rires).

Julien : Petit à petit, nous avons emmagasiné pas mal de riffs et en parallèle, Guillaume a rencontré Julie dans un bar.

G : C’était au Clu lors d’une jam.

Julie : Nous avons commencé à faire des sessions tous les trois…

Julien : …sans se poser la question de ce que nous allions faire. Tout s’est fait instinctivement. Nous avions plaisir à faire de la musique ensemble.

G : Monter un groupe n’était pas prévu du tout.

Pouvez-vous expliciter votre nom de scène ?

Julien : Pour nous, Pølar Moon est une sorte de planète-vaisseau spatial dans laquelle nous nous retrouvons pour faire de la musique. Cette planète miroir est comme notre refuge. C’est un peu notre chambre et nos instruments sont les commandes du vaisseau.

Julie : Cette planète est quand même mieux rangée ! (rires)

Julien : A bord de Pølar Moon, nous nous baladons dans nos inconscients respectifs.

« Aura » a vu le jour plus de trois ans après l’EP « Rituals », est-ce à cause du COVID ?

Julien : Oui, c’est en partie à cause du COVID mais également de nos autres activités à chacun. Tout a pris du retard dans nos parcours.

Guillaume : Nous avions un album d’une dizaine de titres en anglais qui était prêt mais grâce au COVID, ça s’est étoffé. Nous avons eu le temps de travailler sur cinq autres titres en français qui sont présents dans ce premier album. Nous avons pris le temps de la recherche afin de trouver notamment les mots justes. Nous avons utilisé beaucoup plus des machines en comparaison aux premiers morceaux qui avaient été composés vraiment à la guitare. Avec Julien, nous avons l’habitude de faire beaucoup de choses à la guitare et là, le but était de voir aussi ce que nous pouvions faire sans.

Julien : Cela nous a permis de faire des introductions différentes.

Quatre titres de « Rituals » figurent sur « Aura » ont-ils été une « introduction » à cet album ? Font-ils partie d’un « récit » ?

Julien : Quand nous avons sorti l’EP, un album était déjà prévu, nous avions sélectionné quelques titres de ce disque pour « Rituals » et par la suite, nous en avons gardé certains pour « Aura ». Pour nous, ce premier album qui s’est fait sur la durée est un peu une chronique d’aventures. Il n’y a pas une histoire globale. Chaque morceau ne raconte pas la même histoire.

Julie : On pourrait voir cela comme des épisodes d’une espèce de série d’aventures dans laquelle un héros irait dans différents endroits et il en rapporterait à chaque fois quelque chose.

Julien : Dans ces chansons, Julie raconte toujours quelque chose, le fil rouge est là, mais ce sont différentes aventures comme une exploration de plusieurs mondes. Je pense que ce côté épisodes se ressent quand on écoute « Aura ».

Le français a-t-il été une envie, un hasard, une bonne surprise ?

Julie : Ca a vraiment été une envie. Julien a plus eu l’habitude que nous d’écrire en français et avec Guillaume, nous avons eu vraiment envie d’essayer d’écrire dans notre langue et pour ma part, de la chanter également car c’était vraiment une première pour moi. Il a fallu un peu de temps pour apprivoiser ma voix et mon timbre en français. Ce n’est pas forcément évident de chanter en français sans qu’il n’y ait un accent anglophone qui traîne quand on est habitué à chanter en anglais. Finalement, ça a été une bonne surprise car cela nous a permis de tester d’autres atmosphères et d’avoir des propos différents.

Comment décririez-vous votre univers ?

Guillaume : Cosmique.

Julie : Hypnotique et contemplatif.

Julien : Je trouve qu’il y a un côté western, balade, voyage. Assez onirique et chargé de mélancolie. Il y a une part de noirceur dans certains morceaux car ces mondes sont complexes. Tout n’est pas tout beau ou tout moche. On ne fait pas la distinction entre rêve et cauchemar, on est toujours dans la demi-teinte.

Quelles thématiques abordez-vous sur votre premier album ?

Julien : Tout est un peu réuni dans « Facing The Wall » qui est un appel au voyage.

Julie : Effectivement, dans ce morceau, il y a un côté voyage initiatique. Quand on est dans une impasse, on essaie de voir ce que l’on peut faire pour passer cela. Dans d’autres morceaux comme « Météore », on retrouve de la noirceur mais c’est aussi un appel à regarder vers étoiles. On essaie d’envoyer une aura positive. Il y a toujours une ambivalence dans nos textes.

Julien : Il y a toujours ce truc de comment faire pour s’extirper de la réalité dans laquelle on est ; par l’imagination, quelle porte de sortie peut-on ouvrir dans un monde qui peut paraître parfois trop délimité ou trop codifié.

« Aura » cristallise-t-il le son Pølar Moon ou l’avenir pourrait être autre en termes de direction musicale ?

Julie : Je pense que l’essence du projet est une recherche de sons et c’est aussi pour cela que nous avons des morceaux très différents. En fonction de ce nous écoutons sur le moment, nous avons envie de tester de nouvelles choses.

Guillaume : Il y a pas mal de portes ouvertes sur ce premier disque.

Julien : Peut-être que sur le prochain, ça sera moins disparate car nous le ferons dans un espace temps qui sera plus réduit.

Guillaume : Le fil conducteur sera peut-être plus évident.

Julie : On sautera peut-être moins de planète en planète.

Julien : Comme maintenant il faut faire du local, on voyagera moins loin (rires).

Développez-vous une scénographie « spatiale » lors de vos concerts ?

Julie : Nous avons un peu commencé.

Julien : Nous en sommes au début car nous n’avons pas encore eu l’occasion de faire de grosses résidences afin de ne travailler que la scénographie et la lumière. Pour le moment, nous ne sommes pas encore dans une logique de créer un show à l’Américaine même si je ne sais pas si c’est vraiment ce que nous recherchons. En tout cas, nous pensons à des choses purement plastiques et scéniques mais ce n’est pas encore le moment de les exprimer.

Qu’est-ce que chacun mettrait en avant chez les deux autres membres ?

Julie : Pour Guillaume, je vais dire sa créativité car il a tout le temps mille idées, il est toujours avec son dictaphone afin d’y enregistrer ses idées de compos et de lignes ; ça ne s’arrête jamais, il est toujours en train de chercher. Chez Julien, je vais mettre en avant son onirisme et sa poésie car c’est un vrai poète. Il a vraiment un univers de mots et d’images.

Julien : Evidemment, la créativité de Guillaume qui est un vrai compositeur qui œuvre pour plein de projets qu’il mène aussi, c’est un leader. Son humour également car on rigole bien ensemble. Julie est l’une des personnes les positives que je connaisse. Elle est toujours souriante, pleine de bonnes énergies, elle a de super idées. Elle est très solaire.

Guillaume : La joie de vivre de Julie ! J’ai l’impression que je ne l’ai jamais vue de mauvaise humeur ou si elle l’est, elle ne laissera pas dégager cela. C’est très facile de travailler avec elle ; on trouve toujours un terrain d’entente. Pour Julien, sa créativité, sa diversité et sa musicalité. Nous sommes très complémentaires.