Rencontre avec Okala au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « NDE » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis musicien ; auteur, compositeur et interprète. Je me définis comme un grand rêveur et j’essaie d’emporter les gens avec moi dans ce qui me paraît être une façon un peu différente de voir le monde. Je suis aussi réalisateur de clips puisque je réalise les miens afin d’emmener les gens au plus proche de ce que j’ai dans la tête et si cela entre en résonance avec leur sensibilité, je suis aux anges.
Comment vois-tu ton évolution musicale depuis « First Step » paru fin 2019 ?
Je continue ma route vers quelque chose de plus introspectif ; j’essaie vraiment de creuser au maximum. J’ai besoin de comprendre comment fonctionne le monde et mon astuce à moi pour essayer de comprendre cela est d’aller creuser ce qui se passe dans ma propre tête ; je me dis que les gens ont peut-être cette même démarche et qu’entendre ma musique peut les aider pour ouvrir eux aussi des portes ; un peu interdites ou du moins inconnues ; dans leur esprit. Entre « First Step » et « NDE » qui est sorti récemment, c’est la réalisation de clips qui est arrivée en plus. Je continue de sculpter mon art au plus proche de mes envies.
As-tu réussi à présenter ta musique sur scène ou serait-ce la prochaine étape pour toi ?
Il y a eu le confinement mais paradoxalement, j’ai beaucoup joué en live. Comme je suis un artiste solo, je monte seul sur scène et j’ai quand même eu pas mal d’opportunités pour jouer dans des petits lieux, des médiathèques, ce genre d’endroits qui contrairement aux salles de concert ont pu rester ouverts. J’ai pu participer à des festivals ; l’été dernier, j’ai joué au Main Square Festival et en 2021, j’ai fait les Inouïs du Printemps de Bourges. J’ai pu envoyer ma rêverie sur scène.
Comment décrirais-tu ton univers ?
Onirique ; ce n’est pas forcément de cette façon que je perçois ma musique mais c’est ainsi que les gens la reçoivent et je l’accepte parfaitement ; doux même si parfois ça peut être sinueux, lumineux car c’est toujours dans le noir que l’on voit le mieux la lumière. Je vois ma musique comme une espèce de nuit avec des étoiles qui éclairent l’horizon.
Que racontes-tu dans « NDE » ?
C’est vraiment particulier car durant mon adolescence, j’ai eu un accident, j’ai fait une intoxication au monoxyde de carbone ; quelque chose de très sérieux ; j’ai perdu connaissance et j’ai vécu une expérience de mort imminente. J’ai eu envie d’en parler et cela a été le point de départ de cette chanson dans laquelle je raconte le voyage que j’ai vécu.
Peux-tu nous parler de sa mise en images ?
Dans ce clip, j’ai essayé de montrer aux gens cette expérience vécue qui est perdue quelque part entre la vie et la mort ; sans ésotérisme, de manière très cartésienne. J’ai vu des choses dans cet entre-deux et je les raconte avec ma poésie. En quatre minutes, dans cette vidéo, j’ai réussi à représenter assez bien les couleurs et l’ambiance de ce que j’avais vu sur l’instant.
Quel message as-tu voulu faire passer dans ce morceau ?
C’est marqué dans « NDE » mais c’est aussi le message global de toute ma musique. Nous sommes juste de passage. Nous avons tendance à nous prendre la tête pour pas grand-chose et finalement, les choses importantes, nous les laissons un peu de côté. Dans « NDE », mon idée était de dire que finalement, nous sommes tous des anonymes et qu’il faut juste continuer le chemin sans avoir peur de l’inconnu. C’est un peu un message de liberté. De manière générale, dans la société, je suis quelqu’un d’assez frustré car j’ai l’impression que l’on nous vend une société où nous sommes censés être libres mais cette liberté est extrêmement cadrée ; attention si on commence à mettre un pied dehors et moi, j’ai envie de mettre un pied à côté afin d’aller voir ce qui se passe ; j’aimerais que les gens fassent de même. Ma musique est une invitation à essayer de respirer un peu.
Comment cette expérience vécue t’a-t-elle changé ?
Comme j’avais 12/13 ans quand c’est arrivé, je ne suis pas certain que ma personnalité était déjà bien définie à cette époque. Ça a dû m’influencer et orienter ma façon de penser. Quand on passe aussi près de la mort aussi jeune, on se demande si certaines choses sont vraiment importantes ; ça m’a permis de prendre beaucoup de recul sur les choses et j’ai gardé cela. J’essaie de mettre un pied de côté afin de regarder les choses avec distance. Et aussi, j’essaie de rester calme et apaisé.
Développes-tu d’autres formes d’arts en parallèle de ta musique ?
J’adore tout ce qui a trait à la création. C’est un vrai besoin chez moi ; cela doit venir du fait de ne pas bien comprendre le monde et du coup, on essaie de transformer ce que l’on enregistre par tous les moyens possible. La musique a été mon média mais j’aime beaucoup la photographie ; les portraits, j’aime capter quelque chose dans le regard des gens ; le dessin et la vidéo. J’aime tout ce qui concerne l’image ; ce qui va permettre de laisser une trace dans le temps et de garder la magie d’un instant.
Qui retrouve-t-on dans tes influences musicales ?
Michael Jackson qui est l’artiste qui m’a donné envie de faire de la musique ; j’ai usé ses disques et regardé tous ses clips. J’aime les musiques exigeantes notamment celles de Radiohead et Cascadeur. Il y a toujours un peu d’onirisme chez les artistes que j’aime.
Quels sont tes prochains projets ?
Je serai en concert le 21 décembre au Pop Up du Label ; ça sera un co-plateau organisé par La Face B. Un second EP est en préparation, il devrait sortir en juin et si tout se passe bien, dans la foulée, j’enchaînerai sur la composition d’un premier album. D’ici la parution de l’EP, il y aura deux autres singles qui sortiront. Selon les importunités, il y aura peut-être des live sessions.