Rencontre avec Lux The Band au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Gravity » !
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Angela : Cela dépend à qui tu le demandes ! (rires)
Sylvain : Nous avions un ami commun qui tenait un magasin de guitares à Pigalle, j’y allais souvent, Angela aussi et c’est là-bas que nous nous sommes vus pour la première fois.
A : Cette première fois ne compte pas vraiment car Sylvain ne m’a pas parlé ; en revanche, je l’ai entendu jouer. La rencontre a été purement musicalement au début. Sylvain était en train de tester une guitare et un ampli et j’ai été immédiatement interpelée car il est vraiment au-dessus du lot ; il a un son et une manière d’être avec une guitare qui est un peu sans pareil.
Créer un projet ensemble a-t-elle été une évidence ?
A & S : Oui !
A : Les amis qui tenaient ce magasin de guitares qui n’existe plus aujourd’hui organisaient un pique-nique tous les ans au mois de juin et c’est à cette occasion que nous avons été correctement présentés. A cette époque-là, j’avais déjà commencé à dessiner les contours d’une idée d’écriture de chansons mais je n’avais pas de musiques car je ne suis pas musicienne. J’avais une quantité de textes et comme Sylvain ; qui est connu pour avoir accompagné beaucoup de groupes dont Les Rita Mitsouko ; est un fin compositeur, la possibilité de collaborer ensemble est apparue comme une évidence. C’était une question de confiance et de goûts. Nous étions sur la même longueur d’ondes en termes de son.
S : J’avais déjà composé auparavant mais jamais de vraies chansons. On peut trouver rapidement des mélodies mais faire en sorte qu’elles collent avec des textes pour qu’il y ait une symbiose, ça met plus de temps et je n’avais jamais vraiment ressenti cela jusqu’à ce que je rencontre Angela. Par ailleurs, ça a été très évident car en quelques semaines seulement, nous avons écrit une quinzaine de morceaux.
A : Ça a été très simple et ce sont les chansons qui nous ont amenés à les produire.
Qui fait quoi au sein de Lux The Band ?
S : Angela écrit les paroles et elle chante et moi, je fais tout ce qui est musical du début jusqu’à la fin. Je trouve les musiques, je les arrange, je fais toutes les guitares et quand on fait les maquettes, je joue tous les instruments. Je joue depuis plus de 20 ans avec un bassiste qui est devenu celui du groupe ; Julien Boisseau ; et nous avons été rejoints par Amaury Blanchard à la batterie ; je leur envoie l’idée que j’aie d’une chanson et ensuite, chacun y met un peu sa patte. Nous ne sommes pas le genre de groupe qui reste en studio pendant des heures à boeuffer pour essayer de trouver des idées.
« Gravity » marque-t-il une évolution par rapport à « Super 8 » ?
S : Je trouve qu’il y a une évolution même si elle n’a pas été forcément voulue car on évolue tout le temps. Ce que je ne voulais pas, c’était faire le même album mais comme toutes les chansons étaient assez différentes, je n’ai pas eu peur de cela. Inconsciemment, je voulais peut-être que ce second album soit un peu plus Rock.
A : Nous ne sommes pas dans un trip de guitares désaccordées ou dans quelque chose d’un peu flou et d’un peu sal. Nous n’aimons pas les faussetés. En termes de textures, nous voulons quelque chose qui ait de la dimension. Sur certains aspects, pour ce disque, Sylvain voulait grossir le trait. Vocalement, l’enregistrement ne s’est passé de la même manière car au moment d’entrer en studio pour « Super 8 », je suis tombée malade et cela avait affecté ma voix. J’ai été plus ample et plus à l’aise sur « Gravity ». Par ailleurs, pour ce second opus, nous avons souhaité nous focaliser sur l’alliance de nos deux voix ; chose que nous faisions pas mal en live.
Pouvez-vous nous dire à quoi renvoie le titre de votre second album ?
A : Il peut y avoir plusieurs lectures et c’est exactement ce que je souhaitais. Par ailleurs, le fait que ce mot ait son équivalent en français et en anglais, ça me plaisait aussi. Il y a la force qui nous lie au sol et la gravité car cet album n’est pas constitué de chansons pour la plage ; c’est un album pour quand les températures sont un peu plus fraîches, que le ciel un peu plus bas et qu’il y a moins de soleil.
D’où est venue l’idée d’écrire des chansons sur David Berkowitz et sur John Lennon ?
A : (Rires) Tout d’abord, félicitations car souvent les gens pensaient que c’était une référence à Oncle Sam mais à vrai dire, « A Son Of Sam » n’est pas une chanson sur David Berkowitz. Il y a deux thèmes dans ce morceau ; le big topic est dans le refrain et c’est sur le fait que la vie et la mort sont très étroitement liées ; la ligne qui les sépare est très fine. Dans le refrain, je parle de trouver de la beauté dans un champ de mines, c’est une manière d’illustrer que malgré les difficultés de la vie, il y a de la beauté. J’aborde aussi le fait de ne pas perdre son temps avec quelqu’un qui n’est pas ce qu’il semble être. Elliott Smith a écrit une chanson sur David Berkowitz qui s’intitule « Son Of Sam » et si j’ai appelé ce morceau « A Son Of Sam », c’est parce que c’est un cas d’école. Personne ne soupçonnait ce petit monsieur tout-le-monde qui a terrorisé New York ; encore aujourd’hui, tout le monde sait qui est David Berkowitz. Je l’ai utilisé comme exemple ultime pour illustrer le fait que parfois, il faut se méfier, il faut aller vers le soleil et éviter l’obscurité. D’une manière un peu tordue, c’était une façon de mettre un peu de légèreté. Je trouvais qu’il y avait quelque chose de dangereux dans la musique et les paroles sont venues après. Quant à « The Ballad Of John », je dois dire que The Beatles fait partie de mon ADN, mon père est Anglais et j’ai été imbibée de leur musique dès mon plus jeune. On ne peut pas éviter The Beatles ! Pour moi, John Lennon était le parfait exemple de lien entre une certaine éducation Anglaise et New York. Il était l’exemple ultime de la musique Anglaise d’une certaine époque et il avait une connexion extrêmement forte avec la ville de New York où il est décédé tragiquement. Cette chanson était pour ainsi dire un devoir. Dans le texte, on retrouve différents aspects de sa vie. « The Ballad Of John » commence par son assassinat et ensuite, on remonte le temps.
Comment s’est élaboré ce nouvel album ?
A : Nous avons commencé avec une liste plus large de chansons.
S : Nous avons essayé que tout se tienne et qu’il n’y ait pas trop de doublons ou de triplons. Nous ne voulions pas présenter cinq fois la même chanson. Nous avons repris certains morceaux plus anciens et nous les avons retravaillés. Nous avons cherché ce qui allait ensemble.
A : Chacun a fait sa propre liste et en y réfléchissant, à trois ou quatre chansons près, cet album aurait pu avoir un autre aspect. Il y a eu des certitudes et pour moi, c’est « A Son Of Sam » qui a lancé l’album. Par ailleurs, nous ne voulions pas d’un album trop long. J’aime les sets à l’Anglaise et Sylvain aussi ; il faut mieux laisser les gens sur leur faim plutôt que de les gaver de titres.
Au-delà des deux morceaux évoqués un peu plus tôt ; quelles sont les autres thématiques de ce nouvel album ?
A : Les chansons de cet album parlent notamment des masques que l’on porte, du fait que les morts continuent de nous parler dans nos rêves, de quelqu’un qui se sent emprisonné dans sa vie et qui demande une journée de répit, de musique, d’amour au sens propre du terme mais aussi destructeur, des règles à suivre ou pas…
Comment décririez-vous votre univers ?
S : Un peu classe ; sans prétention ; raffiné.
A : Velvet Rock, Rock dans l’attitude et Velvet dans le côté élégant. En termes d’univers, j’ai envie d’avoir la liberté de passer d’un univers à l’autre.
S : Vivant et varié.
Sur quel territoire défendez-vous le plus sur scène votre musique ?
A : Dans notre salon ! (rires)
S : Pour l’instant, en France, car nous habitons Paris. Tu commences souvent proche de chez toi et ensuite, tu essaies d’élargir au fur et à mesure. Nous avons déjà joué en Angleterre et aux Etats-Unis mais c’est presque anecdotique car tant que tu ne t’installes pas là-bas, c’est compliqué de développer un projet.
A : Par rapport au style de musique que nous faisons, nous sommes surtout écoutés aux Etats-Unis et en France car c’est ici que nous vivons. J’espère que notre audience grandira avec nous.
Quels seraient selon vous les points forts de votre groupe ?
A : Sylvain !
S : Oui, je crois que c’est moi (rires).
A : Pour un mec qui parlait d’élégance (rires). D’un point de vue musical, c’est sans doute Sylvain mais ce qui est spécifique à Lux The Band, je pense que c’est le mélange de nous deux. L’un sans l’autre, ce ne serait pas le même projet. En termes d’enregistrement d’album, Peter Deimel du studio Black Box y est pour quelque chose. Bien évidemment, il y a également Amaury Blanchard notre nouveau batteur et Julien Boisseau notre bassiste !
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